Ce dimanche: Les mages païens viennent se prosterner devant Jésus (Mt 2, 1-12)

1Jésus étant né à Bethléem de Judée, aux jours du roi Hérode, voici que des mages d'Orient arrivèrent à Jérusalem, 2disant : " Où est le roi des Juifs qui vient de naître? Car nous avons vu son étoile à l'orient et nous sommes venus l'adorer. " 
Saint Augustin
Après ce miraculeux enfantement, où le sein d'une Vierge plein de la divinité mit au monde, sans perdre le sceau de son inviolable pureté, un homme-Dieu dans le réduit obscur d'une caverne, et sur le lit étroit d'une crèche, où l'infinie majesté reposait ses membres raccourcis ; pendant qu'un Dieu était suspendu au sein d'une mère mortelle et enveloppé de misérables langes, on vit tout à coup un astre nouveau briller du haut du ciel, dissiper l'obscurité qui couvrait l'univers et changer la nuit en un jour éclatant, afin que le jour ne demeurât pas enseveli dans les ombres de la nuit. " Or Jésus étant né, " etc., dit l'Évangéliste.
Saint Rémi
Dans ces premiers mots du récit évangélique, nous voyons trois choses : la personne : " Or Jésus étant né ; " le lieu : " A Bethléem de Juda ; " le temps : " Aux jours du roi Hérode ; trois circonstances qui confirment la vérité du fait que l'écrivain sacré va raconter.
Saint Jérôme
Je pense que l'Évangéliste avait d'abord écrit comme nous le lisons dans l'hébreu, de Juda, au lieu de Judée ; car quelle autre ville du nom de Bethléem existe chez les autres peuples, pour qu'il ait cru devoir ajouter comme signe distinctif " de la Judée ? " On conçoit très bien au contraire qu'il dise : " de Juda, " parce qu'il y avait dans la Judée une autre Bethléem dont il est question au livre de Josué, fils de Navé (Js 19, 15).
La Glose
Il y a en effet deux villes du nom de Bethléem, l'une dans la tribu de Zabulon, l'autre dans la tribu de Juda, et qui était autrefois appelée Ephrata.
Saint Augustin
Saint Matthieu et saint Luc sont d'accord pour ce qui concerne la ville de Bethléem, mais saint Luc seul donne la raison et raconte les circonstances du voyage de Joseph et de Marie dans cette ville, tandis que saint Matthieu n'en dit mot. C'est le contraire pour les Mages qui vinrent d'Orient ; saint Luc n'en dit rien, saint Matthieu seul en parle.
Saint Jean Chrysostome
Examinons pour quel motif l'Évangéliste précise le temps de la naissance du Sauveur en ces termes : " Aux jours du roi Hérode. " Il veut ainsi prouver l'accomplissement de la prophétie de Daniel qui annonçait que le Christ naîtrait après soixante-dix semaines d'années, car depuis cette prophétie jusqu'aux jours d'Hérode, les soixante-dix semaines d'années s'étaient écoulées. Disons encore : Tant que le peuple juif fut gouverné par des rois de sa race quoique souvent bien coupables, Dieu envoyait des prophètes pour remédier à ses maux. Mais lorsque la loi de Dieu vint à tomber sous la puissance d'un roi infidèle et que la justice divine était comme opprimée par la domination romaine, le Christ parut sur la terre, car à un mal extrême et désespéré il fallait un médecin d'une science et d'une habileté consommées.
Rabanus Maurus
Ou bien encore l'Évangéliste fait mention de ce roi étranger pour montrer l'accomplissement de cette prophétie (Gn 49) : " Le sceptre ne sortira point de Juda, ni le prince de sa postérité, jusqu'à ce que vienne celui qui doit être envoyé. "
Saint Ambroise
On rapporte que des brigands iduméens étant entrés dans la ville d'Ascalon, emmenèrent Antipater avec d'autres captifs. Antipater fut donc élevé dans la religion des Iduméens. Plus tard il se lia d'amitié avec Hircan, roi de la Judée, qui l'envoya en ambassade auprès de Pompée, et comme il réussit dans cette mission, il reçut en récompense une partie de son royaume. Après la mort d'Antipater un sénatus-consulte rendu sous le triumvir Antoine déclara son fils Hérode roi des Juifs. Il est donc évident qu'Hérode ne tenait par aucun lien à la nation juive et qu'il avait cherché à régner sur elle par l'intrigue et par le mensonge.
Saint Jean Chrysostome
L'Évangéliste dit " du roi Hérode " pour le distinguer par ce titre de cet Hérode qui fit mettre à mort Jean-Baptiste.
Saint Jean Chrysostome
Jésus étant donc né en ce temps-là, voici que des Mages vinrent, c'est-à-dire aussitôt sa naissance, pour reconnaître et proclamer un Dieu puissant sous les dehors d'un faible enfant.
Saint Rémi
Les Mages sont des hommes qui font profession de raisonner sur toutes choses, mais leur nom dans l'acception vulgaire, est synonyme de celui de magiciens ; cependant telle n'est pas leur réputation chez les Chaldéens, dont ils sont comme les philosophes, et dont les rois et les princes se conduisent en tout d'après les principes de cette science ; ce fut aussi ce qui leur fit connaître comme le premier lever du Seigneur dans le monde.
Saint Augustin
Or, que furent les Mages ? Les prémices des nations ; les bergers étaient Juifs, les Mages de la gentilité, ceux-là venaient de près, ceux-ci de loin ; mais les uns et les autres accoururent à la pierre angulaire.
Saint Augustin
Jésus donc ne se manifesta ni aux savants ni aux justes ; c'est l'ignorance qui l'emporte dans la grossièreté des pasteurs et l'impiété dans les cérémonies sacrilèges des Mages ; celui qui est la pierre angulaire s'unit les uns et les autres, car il est venu choisir ce qui est folie pour confondre les sages, il est venu appeler les pécheurs et non les justes (1 Co 1, 27 ; Mt 9, 13 ; Mc 2, 17 ; Lc 5, 52), afin que toute grandeur cessât de s'enorgueillir, toute faiblesse de se décourager.
La Glose
Les Mages étaient des rois, et s'ils n'offrent que trois sortes de présents, ce n'est pas une preuve qu'ils ne fussent absolument que trois, mais pour représenter par ce nombre toutes les nations qui descendent des trois enfants de Noé et qui devaient un jour embrasser la foi. Ou bien si ces princes n'étaient que trois, ils avaient avec eux une suite nombreuse. – Or, ce n'est pas un an après que le Christ fut né qu'ils vinrent l'adorer, car alors il était en Égypte, et non plus dans l'étable ; mais ce fut le treizième jour après sa naissance. D'où venaient-ils ? L'Évangéliste nous l'apprend en ajoutant : " De l'Orient. "
Saint Rémi
Il y a plusieurs opinions sur les Mages. Les uns disent qu'ils étaient Chaldéens, parce que les Chaldéens adoraient les étoiles, et ils prétendent que leur dieu supposé leur a révélé la naissance du vrai Dieu ; les autres disent qu'ils étaient Perses ; quelques-uns, qu'ils venaient des extrémités de la terre ; d'autres enfin, qu'ils étaient les descendants de Balaam, et c'est le sentiment le plus probable, car Balaam entre autres choses a prédit " qu'une étoile sortirait de Jacob. " Ses descendants, qui possédaient cette prophétie, ayant vu briller une nouvelle étoile, comprirent que le Roi qu'elle annonçait était né, et vinrent l'adorer.
Saint Jérôme
C'est ainsi que les successeurs de Balaam apprirent par la prophétie l'apparition future de cette étoile. Mais on peut se demander comment les Mages habitant la Chaldée, la Perse, ou les extrémités de la terre, ils ont pu venir en si peu de temps à Jérusalem.
Saint Rémi
Quelques auteurs répondent que l'enfant qui venait de naître a bien pu les amener en si peu de jours des extrémités de la terre. 
La Glose
On peut dire encore qu'il n'est pas étonnant qu'ils aient pu arriver en treize jours à Bethléem, montés sur des chevaux arabes et des dromadaires connus pour la vitesse de leur marche.
Saint Jean Chrysostome
Peut-être aussi sont-ils partis sous la conduite de l'étoile qui les précédait deux ans avant la naissance du Christ, sans que les provisions de bouche leur aient fait défaut pendant leur voyage.
Saint Rémi
Ou bien si ces rois étaient successeurs de Balaam, ils n'étaient pas éloignés de la terre promise, et ils ont pu franchir en si peu de temps la distance qui les séparait de Jérusalem. Mais alors pourquoi l'Évangéliste dit-il qu'ils sont venus de l'Orient ? C'est que le pays qu'ils habitaient était en effet situé sur la frontière orientale de la Judée. C'est du reste une magnifique pensée que celle qui les fait venir de l'Orient, parce que tous ceux qui viennent au Seigneur, ne peuvent venir que par son inspiration et sous sa conduite, lui qui est le véritable Orient, selon cet oracle du prophète : " Voici un homme, l'Orient est son nom. "
Saint Jean Chrysostome
Ou bien peut-être viennent-ils réellement de l'Orient. La foi prend naissance dans les contrées ou le jour se lève, parce qu'elle est la lumière des âmes. Ils partirent donc de l'Orient, mais pour venir à Jérusalem.
Saint Rémi
Cependant le Seigneur n'y était pas né, mais c'est que tout en connaissant le temps, ils ignoraient le lieu de sa naissance. Comme Jérusalem était la capitale du royaume, ils crurent qu'un tel enfant n'avait pu naître que dans la ville royale. Peut-être aussi était-ce pour accomplir cette prophétie : " C'est de Sion que sortira la loi, et la parole du Seigneur de Jérusalem, " car c'est là que le Christ a été annoncé en premier lieu. Enfin ce fut peut-être pour condamner par le pieux empressement des Mages l'indifférence des Juifs. Ils vinrent donc à Jérusalem et firent cette question : " Où est celui qui est né roi des Juifs ? "
Saint Augustin
Les Juifs avaient vu grand nombre de leurs rois naître et mourir, les Mages sont-ils venus chercher et adorer aucun d'entre eux ? Non, car le ciel ne leur avait appris l'existence d'aucun de ces rois. Ce n'est donc pas à un roi des Juifs, semblable à ceux que Jérusalem avait vus dans ses palais, que ces Mages, habitant des contrées lointaines, et tout à fait étrangers au royaume des Juifs, croient devoir rendre de si grands honneurs ; mais ils avaient appris que le roi qui venait de naître était si grand qu'il méritait leurs adorations, et qu'ils obtiendraient infailliblement par là le salut qui vient de Dieu. En effet ce roi n'était pas d'un âge à voir ramper autour de lui la foule des courtisans flatteurs, la pourpre ne brillait pas sur ses épaules, ni le diadème sur sa tète, et ce n'était ni le brillant entourage de ses serviteurs, ni l'appareil terrible de ses armes, ni le bruit de ses victoires qui attiraient à lui des extrémités de la terre des hommes qui venaient déposer à ses pieds leurs voeux et leurs ardentes prières. Un enfant nouvellement né était couché dans une crèche, joignant à un corps frêle une pauvreté qui devait le rendre méprisable ; mais sous ces dehors misérables se cachait quelque chose de grand, et ce n'est pas de la terre qui le portait, mais du ciel qui se chargeait de les instruire que ces hommes prémices des nations avaient appris ce qu'il était : " Nous avons vu, disent-ils, son étoile dans l'Orient. " Ils font connaître ce qu'ils ont vu, et en même temps ils interrogent, ils croient et ils cherchent : figure de ceux qui marchent à la lumière de la foi et qui désirent jouir de la claire vue.
Saint Jean Chrysostome
Les Priscillianistes qui prétendent que tous les hommes naissent sous l'influence de différentes constellations, cherchent un appui à leur erreur dans cette nouvelle étoile qui apparut à la naissance du Sauveur, et qui aurait été l'étoile de sa destinée.
Saint Augustin
Cette étoile, d'après Fauste, n'aurait paru que pour confirmer sa naissance, d'où il conclut que l'Évangile devrait bien plutôt s'appeler la Généside.
Saint Grégoire le Grand
Mais à Dieu ne plaise que les fidèles croient jamais à l'existence du destin. 
Saint Augustin
On entend par destin, dans le langage ordinaire, l'influence de certaine position des astres, telle que celle qui correspond à la conception ou à la naissance des hommes. Il en est qui placent cette influence en dehors de la volonté de Dieu, blasphème que doivent repousser avec horreur tous ceux qui adorent un Dieu quel qu'il soit ; d'autres disent que cette grande influence donnée aux astres vient de la souveraine puissance de Dieu, et ils ne peuvent faire une plus grande injure à la majesté divine, lorsque dans sa cour si brillante ils font décréter des crimes tels que si quelque ville sur la terre osait en commander de semblables, elle serait condamnée à être détruite par le genre humain tout entier.
Saint Jean Chrysostome
Si un homme devient homicide ou adultère par l'influence d'une étoile, les étoiles sont grandement injustes, et plus grandement encore celui qui les a créées, car puisque Dieu connaît l'avenir, Il a prévu le mal que devait commettre cette étoile ; s'il n'a pas voulu le prévenir, il cesse d'être bon, et s'il l'a voulu sans le pouvoir, sa puissance est nulle. D'ailleurs s'il dépend d'une étoile que nous soyons bons ou mauvais, le bien que nous faisons ne mérite aucun éloge, ni le mal aucun blâme, car nos actions ne sont plus volontaires. Pourquoi serais-je puni d'un mal qui n'est pas le fruit de ma volonté, mais de la nécessité ? D'ailleurs cette doctrine insensée détruirait les commandements de Dieu qui nous défendent le mal, ou qui noua exhortent au bien. Comment en effet commander à un homme de fuir le mal qu'il ne peut éviter, ou de faire le bien qui lui est impossible ?
Saint Grégoire de Nysse
Dès lors que l'on vit sous la loi de la fatalité, il est inutile de prier, la providence de Dieu est bannie du monde aussi bien que la piété, l'homme n'est plus qu'un instrument dépendant du cours des astres, car dans leur pensée, les mouvements des corps célestes déterminent non seulement les actions du corps, mais encore les pensées de l'âme. Ainsi tous ceux en général qui soutiennent cette erreur, détruisent tout ce qui est en nous, et la nature de tout être contingent. Et qu'est-ce autre chose que le renversement de tout ce qui existe ? Ou sera désormais le libre arbitre ? Il faut cependant que ce qui est en nous soit libre.
Saint Augustin
Il n'est pas absolument contraire à la raison d'attribuer à l'influence les astres certaines modifications dans les corps : ainsi voyons-nous que c'est au rapprochement ou à l'éloignement du soleil qu'il faut attribuer les diverses saisons, et aux phases de la lune qui croît et diminue, le développement ou la décroissance de certaines choses créées comme les coquillages qui produisent les perles, ou les admirables mouvements de l'Océan. Mais il ne faut pas soumettre aux différentes positions des astres les volontés de notre âme.
Saint Augustin
Dira-t-on que les astres sont plutôt les signes que les mobiles déterminants de nos destinées ? Mais alors comment n'a-t-on pu jamais expliquer pourquoi la vie des jumeaux, leur manière d'agir, leurs succès, leurs professions, leurs actes, les honneurs dont ils jouissent et tout ce qui compose la vie humaine, et la mort elle-même, nous offrent la plupart du temps des différences si tranchées que des étrangers omit souvent entre eux bien plus de ressemblance que ces jumeaux, dont la naissance n'a été séparée que par un instant et dont la conception a été simultanée ?
Saint Augustin
Ils cherchent à établir leur opinion sur le court intervalle de temps qui sépare la naissance de deux jumeaux ; mais qu'est-ce que cette légère différence auprès de la différence profonde qui existe dans leurs volontés, dans leurs actes, dans leurs moeurs et dans les événements de leur vie ?
Saint Augustin
Quelques-uns appellent du nom de destin non pas les différentes positions des astres, mais la réunion et l'enchaînement des causes secondes qu'ils font dépendre de la volonté et de la puissance de l'Être souverain. Or, si vous soumettez au destin les choses humaines, tout en appelant de ce nom la volonté et la puissance de Dieu, je vous dirai : Conservez votre manière de penser, mais modifiez vos expressions, car, dans le langage ordinaire on est convenu d'appeler destin, l'influence qui résulte de la position des astres ; et nous ne donnons pas ce nom à la volonté de Dieu à moins que nous ne fassions venir le mot destin ou fatalité, du mot parler (fatum,en latin vient de fando) ; car il est écrit : " Dieu a parlé une fois, j'ai entendu ces deux choses. " Ce n'est donc pas la peine de nous épuiser avec eux dans une vaine dispute de mots.
Saint Augustin
Si nous refusons de placer la naissance d'aucun homme sons l'action fatale des étoiles, afin d'affranchir son libre arbitre de toute chaîne que la nécessité voudrait lui imposer, à combien plus forte raison refuserons-nous d'admettre que la naissance du Seigneur éternel et du Créateur de toutes choses ait été soumise à l'influence des astres. Ainsi, cette étoile que les Mages ont vue à la naissance du Christ ne lui imposait pas une destinée tyrannique, mais obéissait à ses ordres en lui rendant témoignage. Elle n'était donc pas un de ces astres qui depuis le commencement du monde gardent fidèlement sous la loi du Créateur la route qu'il leur a prescrite, mais c'était un nouvel astre créé pour cet enfantement nouveau de la Vierge, et elle avait pour mission de guider les Mages qui cherchaient le Christ, en marchant devant eux, jusqu'à ce qu'elle les eût conduits en les précédant à l'endroit où le Seigneur, où le Verbe s'était fait enfant muet et sans parole. Quels sont donc les astrologues qui font tellement dépendre des astres la destinée des hommes qui naissent à la vie, qu'ils assurent qu'à la naissance de l'un d'eux une des étoiles abandonne l'orbite dans lequel s'accomplit sa révolution pour venir au-dessus du berceau de l'enfant qui vient de naître, eux qui prétendent que c'est la destinée de cet enfant qui se trouve liée nu cours des astres, et non pas le cours des astres qui puisse être modifié par sa naissance ? Si donc cette étoile était une de celles qui accomplissent leur révolution dans les cieux, comment pouvait-elle connaître ce que le Christ devait faire, elle qui, à la naissance du Christ, se trouvait détournée du mouvement qu'elle accomplissait ? Si, au contraire, ce qui est plus probable, elle n'existait pas auparavant, et qu'elle n'ait été créée que pour faire découvrir le Christ, le Christ n'est pas né parce qu'elle existait, mais elle a reçu l'existence parce que le Christ était né. Aussi, s'il était permis de s'exprimer de la sorte, nous dirions que ce n'est pas l'étoile qui a été le destin pour le Christ, mais le Christ qui a été le destin pour l'étoile, car c'est le Christ qui a été la cause de son existence, ce n'est pas l'étoile qui a été la cause de la naissance du Christ.
Saint Jean Chrysostome
L'objet de l'astronomie n'est pas de demander aux astres quels sont ceux qui naissent, mais de conjecturer la destinée d'un homme par l'heure de sa naissance. Or les Mages ne connurent pas l'heure de la naissance du Christ, pour deviner par le mouvement des étoiles ses destinées futures ; tout au contraire nous les entendons dire : " Nous avons vu son étoile. " 
La Glose
C'est-à-dire, son étoile à lui, celle qu'il a créée pour le faire connaître. 
Saint Augustin
Les anges annoncent la naissance du Christ aux bergers, une étoile la fait connaître aux Mages, le ciel parle en son langage aux uns comme aux autres, parce que la voix des prophètes avait cessé de se faire entendre. Les anges habitent les cieux, les astres leur servent d'ornement : ce sont donc les cieux qui racontent aux uns et aux autres la gloire de Dieu.
Saint Grégoire le Grand
La raison ne peut qu'approuver le choix que Dieu a fait d'un être raisonnable, c'est-à-dire d'un ange, pour annoncer Jésus-Christ aux Juifs comme à des hommes qui faisaient usage de leur raison, tandis que les Gentils rebelles à sa lumière sont amenés à la connaissance de Jésus-Christ, non par la parole humaine, mais par un signe miraculeux. Les prophéties ont été données aux premiers comme à des hommes qui avaient la foi, et les miracles opérés devant les seconds à cause de leur incrédulité. Les apôtres prêchèrent Jésus-Christ aux nations à la plénitude de l'âge parfait, tandis qu'une étoile le leur annonce alors qu'il est petit entant et incapable de parler, parce que l'analogie demandait que les prédicateurs fissent connaître par leurs discours le Seigneur alors qu'il parlait lui-même, et que les éléments muets fussent chargés de l'annoncer lorsqu'il ne faisait pas encore usage de la parole.
Saint Augustin
Le Christ était lui-même l'attente des nations dont l'innombrable postérité fut autrefois promise à notre bienheureux père Abraham, postérité qui devait se multiplier non par la propagation du sang, mais par la fécondité de la foi. Dieu compare ses descendants à la multitude des étoiles pour exciter dans l'âme du père de toutes les nations l'attente d'une postérité toute céleste et qui n'a rien de la terre. C'est donc par l'apparition d'une nouvelle étoile que les héritiers figurés par les étoiles sont appelés à former cette postérité qui est l'objet des promesses, afin que les astres du ciel qui avaient rendu témoignage à la promesse rendissent encore hommage à la vérité de son accomplissement.
Saint Jean Chrysostome
Il est évident que cette étoile ne fut pas une de celles dont le ciel est parsemé, car il n'en est aucune dont le mouvement se dirige comme celle-ci du nord au midi, puisque telle est la position de la Perse par rapport à la Palestine. On peut encore le conclure du temps où elle apparut, car ce n'était pas seulement pendant la nuit, mais en plein jour qu'elle était visible, et aucune étoile, ni la lune même, n'ont une telle puissance. Une troisième preuve, c'est que tantôt elle brillait, tantôt elle disparaissait ; lorsque les Mages entrent à Jérusalem, elle se cache ; aussitôt qu'ils ont quitté le roi Hérode elle reparaît ; elle n'avait même pas de marche qui lui fût propre, elle allait quand les Mages se mettaient en marche, quand ils s'arrêtaient elle s'arrêtait, comme autrefois la colonne de nuée dans le désert. D'ailleurs ce n'est pas en restant dans les hauteurs des cieux, mais en descendant à la portée des yeux, qu'elle indiquait aux Mages le lieu où la Vierge avait enfanté, ce qui n'est pas le fait d'une étoile qui suit sa route ordinaire, mais d'une puissance intelligente ; d'où l'on peut conclure que cette étoile était une vertu invisible voilée sous l'apparence d'un astre visible.
Saint Rémi
Quelques uns disent que cette étoile était l'Esprit saint qui voulut apparaître aux mages sous la forme d'une étoile, comme il apparut plus tard sous la forme d'une colombe sur Notre-Seigneur après son baptême. D'autres pensent que ce fut un ange, c'est-à-dire que celui qui apparut aux bergers serait le même qui aurait apparu aux mages.
La Glose
Le texte ajoute : " Dans l'Orient. " L'étoile se leva-t-elle dans l'Orient, ou les Mages de l'Orient où ils étaient la virent-ils se lever à l'Occident ? C'est ce qu'on ne sait pas ; elle a pu très bien se lever en Orient et les conduire à Jérusalem.
Saint Augustin
Vous me demanderez : Qui donc leur avait appris que cette étoile annonçait la naissance du Christ ? Sans doute les anges par voie de révélation. Était-ce de bons ou de mauvais anges ? Les mauvais anges, c'est-à-dire les démons, ont eux-mêmes confessé que le Christ était fils de Dieu. Mais pourquoi ne seraient-ce pas les bons anges qui auraient été chargés de cette mission, puisqu'en les portant à adorer le Christ c'était leur salut qu'on avait en vue et non pas le règne de l'iniquité ? Les anges purent donc leur dire : L'étoile que vous avez vue est celle du Christ ; allez, adorez-le dans le lieu de sa naissance, et jugez de la nature et de la grandeur de celui qui vient de naître.
Saint Léon le Grand
Indépendamment de l'éclat de l'étoile qui frappa leurs yeux, un rayon plus brillant encore de la vérité éclaira et instruisit leurs coeurs, et c'était là une figure de la lumière que la foi répand dans les âmes.
Saint Augustin
Ou bien encore ils comprirent que le roi des Juifs était né parce que l'étoile était un indice ordinaire de la royauté temporelle. En effet, ces Mages n'étudiaient pas le cours des astres dans des intentions coupables, mais pour satisfaire le désir qu'ils avaient de connaître. Comme il y a tout lieu de le croire, ils suivaient la tradition de Balaam, qui avait dit autrefois (Nb 24) : " Une étoile se lèvera de Jacob. " On comprend donc qu'en voyant une étoile paraître dans le ciel en dehors du système des constellations, ils jugèrent que c'était l'étoile prédite par Balaam comme signe de la naissance du roi des Juifs.
Saint Léon le Grand
Ce que les Mages avaient cru et ce qu'ils avaient compris pouvait leur suffire, et ils n'avaient pas besoin d'examiner des yeux du corps ce qu'ils avaient vu des yeux de l'âme ; mais ce zèle, cet empressement, cette persévérance qui les conduisirent jusqu'au berceau du Sauveur étaient dans l'intérêt des hommes de notre temps, car de même que l'apôtre saint Thomas, en touchant de sa main les cicatrices des plaies de Notre-Seigneur après sa résurrection, nous a été grandement utile, de même il nous est avantageux que les Mages aient constaté de leurs yeux l'enfance du Sauveur. Ils disent donc : " Nous sommes venus l'adorer. "
Saint Jean Chrysostome
Ignoraient-ils donc qu'Hérode régnait dans Jérusalem ? Ne savaient-ils pas que tout homme qui du vivant d'un roi prononce le nom d'un autre roi ou lui rend hommage, paie cette témérité de sa vie ? Mais, l'oeil fixé sur le roi de l'avenir, ils ne craignent pas celui qui règne actuellement ; ils n'avaient pas encore vu le Christ, et déjà ils étaient prêts à mourir pour lui. Heureux Mages, qui avant de connaître le Christ l'ont confessé en présence du plus cruel des tyrans !
3Ce que le roi Hérode ayant appris, il fut troublé, et tout Jérusalem avec lui. 4Il assembla tous les grands prêtres et les scribes du peuple, et il s'enquit auprès d'eux où devait naître le Christ. Ils lui dirent : 5" A Bethléem de Judée, car ainsi a-t-il été écrit par le prophète : 6Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n'es pas la moindre parmi les principales villes de Juda, car de toi sortira un chef qui paîtra Israël, mon peuple. " 
Saint Augustin
Autant les Mages désirent trouver un Rédempteur, autant Hérode craint de rencontrer un successeur, comme l'indiquent les paroles suivantes : " Ce qu'ayant appris le roi Hérode, il fut troublé. "
La Glose
On lui donne le nom de roi afin que, rapproché du roi que cherchent les Mages, il soit convaincu de n'être qu'un étranger.
Saint Jean Chrysostome
Il est troublé de ce qu'un roi des Juifs vient de naître du sein du peuple juif lui-même, parce qu'il est Iduméen, et qu'il craint que le sceptre revenant aux mains des Juifs, il ne soit chassé par eux, et sa race à jamais exclue du trône. C'est ainsi que les grandes puissances sont en proie à de plus vives terreurs. Les branches des arbres plantés sur les hautes montagnes sont agitées par le moindre vent ; ainsi ceux qui sont élevés en dignité sont troublés par le bruit de la plus légère nouvelle ; ceux au contraire dont la condition est obscure, vivant comme dans une vallée profonde, jouissent presque toujours d'une parfaite tranquillité.
Saint Augustin
Quelle terreur inspirera un jour le tribunal du juge, alors que le berceau du petit enfant fait trembler les rois superbes sur leur trône ? Que les rois soient saisis de frayeur devant celui qui est assis à la droite du Père, puisqu'un roi impie a tremblé devant lui alors qu'il était encore suspendu au sein de sa mère.
Saint Léon le Grand
Cependant tes craintes sont superflues, ô Hérode, ton palais ne peut contenir le Christ, le maître du monde ne peut être resserré dans les limites étroites de ton royaume ; celui à qui tu veux défendre de régner dans la Judée étend son règne partout.
La Glose
Peut-être n'est-ce pas seulement la perte de son trône qu'il craignait, mais encore la colère des Romains qui avaient décidé qu'aucun roi, de même qu'aucun dieu ne serait proclamé sans leur approbation.
Saint Grégoire le Grand
A peine le roi du ciel est-il né que le roi de la terre est en proie à l'agitation et au trouble : c'est qu'en effet les hauteurs de la terre sont confondues, lorsque les grandeurs du ciel viennent à se découvrir.
Saint Léon le Grand
Hérode dans cette circonstance joue le rôle du démon, et le démon après avoir été son instigateur se montre depuis son infatigable imitateur, car la vocation des Gentils fait son tourment, et son plus grand supplice est de voir tous les jours la destruction de son empire.
Saint Jean Chrysostome
Tous deux sont troublés par des inquiétudes personnelles, tous deux craignent un successeur, l'un de son royaume de la terre, l'autre du royaume des cieux. Or voici que le peuple juif partage lui-même ce trouble, alors qu'il aurait dû se réjouir de cette nouvelle ; mais ce peuple en est troublé, parce que l'arrivée du Juste ne peut être un sujet de joie pour les impies ; ou bien ils étaient troublés dans la crainte qu'Hérode irrité contre le roi des Juifs ne déchargeât sa colère sur la nation dont il était sorti ; c'est pourquoi l'auteur sacré ajoute : " Et toute la ville de Jérusalem avec lui. "
La Glose
La ville de Jérusalem voulait flatter celui qu'elle craignait, car le peuple favorise toujours plus qu'il ne le devrait ceux dont il supporte les violences.
La Glose
" Et ayant assemblé tous les princes des prêtres, " etc. Remarquez son empressement à chercher le Christ ; il veut, s'il le trouve, exécuter les projets qu'il dévoilera plus tard, et s'il ne le trouve pas, se ménager une excuse auprès des Romains.
Saint Rémi
On les appelait scribes, non seulement parce qu'ils transcrivaient les livres de la loi, mais parce qu'ils interprétaient les Écritures, car ils étaient docteurs de la loi.
Saint Rémi
" Il leur demanda où le Christ devait naître. " Remarquez qu'il ne dit pas : " Où le Christ est né, " mais " où le Christ devait naître. " Il les questionne avec astuce pour s'assurer s'ils se réjouissaient de la naissance de ce nouveau roi. Il lui donne le nom de Christ, parce qu'il savait que le roi des Juifs recevrait l'onction royale.
Saint Jean Chrysostome
Mais pourquoi cette question d'Hérode, s'il ne croyait pas aux Écritures ? Ou s'il y croyait, comment pouvait-il se flatter de pouvoir mettre à mort celui dont elles prédisaient la royauté ? Mais il était poussé par le démon qui sait que les Écritures ne peuvent mentir. Ainsi sont tous les pécheurs : ce qu'ils croient, il ne leur est pas donné de le croire parfaitement ; ils croient, tant est grande la puissance de la vérité, et ils ne croient point, aveuglés qu'ils sont par l'ennemi du salut. Car si leur foi était parfaite, ils ne vivraient pas comme devant rester éternellement en ce monde, mais comme devant en sortir après quelques instants de séjour.
Saint Jean Chrysostome
Ceux-ci répondirent : " Dans Bethléem de Juda. "
Saint Léon le Grand
Les Mages guidés par un sentiment naturel crurent qu'ils devaient chercher dans la capitale du royaume le roi dont la naissance leur avait été révélée ; mais celui qui avait daigné prendre la forme d'un esclave, et qui était venu pour être jugé, et non pas pour juger, fit choix de Bethléem pour sa naissance et de Jérusalem pour sa passion.
Théodote
S'il avait choisi Rome, la ville par excellence, on aurait pu croire que le changement qu'il a opéré dans le monde était dû à la puissance des citoyens romains ; s'il eût eu un empereur romain pour père on eût attribué ses succès à son pouvoir. Qu'a-t-il donc fait ? Il a choisi tout ce qui a le caractère de la pauvreté et de la bassesse, pour qu'il soit bien démontré que c'est la puissance divine qui a transformé le genre humain ; voilà pourquoi il a fait choix d'une mère pauvre, et d'une patrie plus pauvre encore, voilà pourquoi il naît dans l'indigence, et c'est ce que la crèche vint enseigner.
Saint Grégoire le Grand
C'est par suite d'un dessein providentiel qu'il naît à Bethléem, car Bethléem signifie maison du pain, et il a dit de lui-même : " Je suis le pain vivant descendu du ciel.
Saint Jean Chrysostome
Il semble que les princes des prêtres auraient dû cacher le mystère du roi prédestiné de Dieu, surtout en présence d'un roi étranger ; et cependant, non contents de publier les oeuvres de Dieu, on les voit pour ainsi dire livrer ses mystères ; et non seulement ils les dévoilent, mais ils apportent à l'appui le témoignage du prophète. Il est écrit dans le prophète : " Et toi Bethléem, terre de Juda. "
La Glose
(Mi 5.) L'Évangéliste rapporte cette prophétie telle qu'ils l'ont citée, en donnant plutôt le sens véritable que le texte même du prophète Michée. – S. Jér. On peut reprocher ici aux Juifs leur ignorance, car on lit dans le prophète Michée : " Et toi Bethléem Ephrata, " et non pas comme ils disent : " Et toi Bethléem, terre de Juda. "
Saint Jean Chrysostome
Il y a plus encore, c'est qu'en supprimant une partie de la prophétie ils sont devenus la cause du massacre des enfants. En effet la prophétie porte : " De toi sortira le roi qui gouvernera mon peuple d'Israël, et ses jours sont depuis les jours de l'éternité. " Si donc ils l'avaient citée dans son entier, Hérode réfléchissant que ce roi dont la naissance date des jours de l'éternité ne pouvait être un roi de la terre, ne serait pas entré dans une si grande fureur.
Saint Jérôme
Or voici le sens de cette prophétie : " Et toi Bethléem, terre de Juda, ou Ephrata " (elle est ainsi désignée parce qu'il y avait une autre Bethléem dans la Galilée), " quoique tu sois un petit bourg entre les villes de Juda, cependant c'est de toi que naîtra le Christ qui régnera sur Israël, et qui sera de la race de David. Cependant je lui ai donné naissance avant tous les siècles ; " c'est pour cela que le prophète ajoute : " Sa génération est dès le commencement, dès l'éternité, car au commencement le Verbe était en Dieu. "
La Glose
Quant à cette dernière partie, les Juifs la supprimèrent comme nous l'avons dit, et ils changèrent le reste de la prophétie, soit par ignorance comme nous l'avons supposé, soit afin de rendre plus clair et plus évident le sens de cette prédiction pour Hérode, qui était un étranger ; ainsi pour le mot " Ephrata, " qui était un mot ancien et qu'Hérode pouvait ignorer, ils mettent : " Terre de Juda, " au lieu de lire : " la plus petite entre toutes les villes de Juda, " avec le prophète lui avait voulu faire ressortir le peu d'importance de cette ville relativement à l'immense multitude du peuple de Dieu, ils dirent : " Tu n'es pas la moindre entre les principales villes de Juda, " afin de montrer la grandeur que faisait rejaillir sur elle la dignité du roi qui devait naître dans son sein ; paroles qui reviennent à celles-ci : Tu es grande entre toutes les cités qui ont donné le jour à des princes.
Saint Rémi
Ou bien on peut encore l'expliquer ainsi : " Quoique tu paraisses très petite au milieu des villes qui commandent aux autres, cependant tu ne l'es pas en réalité, car de toi sortira le chef qui conduira mon peuple d'Israël. " Ce chef, c'est le Christ qui conduit et gouverne le peuple fidèle.
Saint Jean Chrysostome
Remarquez avec quelle exactitude s'exprime le prophète ; il ne dit pas : " Il sera dans Bethléem, " mais : " Il sortira de Bethléem, " pour indiquer ainsi que cette ville ne serait témoin que de sa naissance. " Comment peut-on rapporter cette prophétie à Zorobabel, comme quelques-uns le prétendent ? Sa naissance ne date pas du commencement ni ses jours de l'éternité ; Il n'est pas non plus sorti de Bethléem, puisqu'il n'est pas né dans la Judée, mais à Babylone. Une raison non moins forte c'est que la prophétie ajoute : " Tu n'es pas la plus petite, parce que de toi sortira, " car aucun autre que le Christ n'a rendu célèbre le bourg où il est né, et depuis sa naissance on vient des extrémités de la terre visiter l'étable et la crèche où il est né. Si le prophète ne dit pas : " De toi sortira le Fils de Dieu ; " mais : " De toi sortira le chef qui conduira mon peuple d'Israël, " c'est que dans les commencements il fallait condescendre à la faiblesse des Juifs, ne pas les scandaliser, mais les attirer en leur faisant connaître ce qui avait rapport au salut du genre humain. Il faut prendre dans un sens figuré les paroles suivantes : " Qui conduira mon peuple d'Israël, " c'est-à-dire ceux qui doivent croire d'entre les Juifs. Si tous ne se sont pas rangés sous la conduite du Christ, ils ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes. Le prophète n'a rien dit des Gentils et c'est encore pour ne pas scandaliser les Juifs. Voyez cependant comme tout est ici admirablement disposé. Les Juifs et les Mages s'instruisent mutuellement. Les Mages apprennent aux Juifs qu'une étoile annonce le Christ dans l'Orient, et les Juifs enseignent aux Mages que dans les temps anciens les prophètes l'ont prédit afin qu'affermis par ce double témoignage ils recherchent avec une foi plus ardente celui que révélaient à la fois l'éclat de l'étoile et l'autorité des prophéties.
Saint Augustin
L'étoile qui conduisit les Mages au lieu où se trouvait le Dieu fait enfant avec la Vierge sa mère, aurait pu les conduire directement jusqu'à la ville même de Bethléem ; cependant elle se cacha, et ne reparut que lorsque ayant demandé aux Juifs dans quelle ville le Christ devait naître, ils en eurent obtenu cette réponse : " Dans Bethléem de Juda. " Les Juifs dans cette circonstance furent semblables aux ouvriers qui construisirent l'arche de Noé, et qui ne laissèrent pas de périr dans les eaux du déluge, après avoir fourni à d'autres le moyen de se sauver ; ou bien encore, semblables aux pierres milliaires placées sur les routes, ils se contentèrent d'indiquer le chemin, sans pouvoir marcher eux-mêmes. Ceux qui cherchaient n'eurent pas plus tôt appris ce qu'ils demandaient qu'ils partirent aussitôt, tandis que les docteurs les enseignèrent et restèrent immobiles. Les Juifs ne cessent de nous offrir tous les jours le même spectacle. Lorsque nous apportons aux païens des témoignages évidents de l'Écriture pour leur prouver que Jésus-Christ a été prédit bien longtemps avant sa naissance, Il en est quelques-uns qui tiennent ces témoignages pour suspects et comme inventés peut-être par les chrétiens, et qui préfèrent s'en rapporter aux exemplaires qui sont entre les mains des Juifs ; ces païens font comme les Mages autrefois, ils laissent les Juifs lire et relire sans aucun fruit leurs Écritures, et s'empressant de venir adorer avec foi Jésus-Christ.
7Alors Hérode, ayant fait venir secrètement les mages, s'enquit avec soin auprès d'eux du temps où l'étoile était apparue. 8Et il les envoya à Bethléem en disant : " Allez, informez-vous exactement au sujet de l'enfant, et lorsque vous l'aurez trouvé, faites-le-moi savoir, afin que moi aussi j'aille l'adorer. " 
Saint Jean Chrysostome
Hérode se trouvant en présence d'une réponse que rendait doublement probable et le témoignage des prêtres et l'autorité des prophètes, ne se détermine pas à rendre hommage au roi qui doit naître ; mais il se laisse aller au coupable désir de s'en défaire par ruse. Il a vu qu'il ne pouvait ni ébranler les Mages par ses caresses, ni les effrayer par ses menaces, ni les corrompre par son or, et les amener ainsi à consentir au meurtre du roi qui leur est annoncé ; il forme donc le dessein de les tromper. C'est ce qu'indique l'Évangéliste par ces paroles : " Hérode ayant fait venir les Mages en secret. " Il les appelle en secret, parce qu'il se défiait des Juifs et qu'il craignait que le désir d'avoir un roi de leur nation ne fût pour eux un motif de trahir ses desseins. " Il demanda donc aux Mages avec soin le temps où l'étoile leur avait apparu. "
Saint Rémi
Il les interroge avec soin, car c'était un homme astucieux, et il craignait qu'ils ne revinssent pas le trouver pour le renseigner sur l'enfant qu'il voulait mettre à mort.
Saint Augustin
Cette étoile leur avait apparu presque deux ans auparavant, et elle était pour eux depuis ce temps un objet d'étonnement. Il faut donc admettre qu'ils n'apprirent ce que signifiait cette étoile qu'ils voyaient depuis longtemps, qu'à la naissance de celui qu'elle figurait ; et c'est après qu'il leur fut révélé que le Christ était né que les Mages vinrent de l'Orient, et qu'ils adorèrent le treizième jour celui dont ils avaient appris la naissance quelques jours auparavant.
Saint Jean Chrysostome
Ou bien comme leur voyage devait être de longue durée, l'étoile leur apparaissait depuis longtemps, afin qu'ils pussent se trouver au berceau du Christ aussitôt qu'il serait né, et l'adorer enveloppé de langes qui le leur rendaient plus admirable encore.
La Glose
Suivant d'autres, cette étoile n'aurait apparu que le jour même de la naissance du Christ, elle avait été créée pour cette mission, et aussitôt qu'elle l'eut remplie elle disparut.
Saint Fulgence
" L'enfant nouveau-né créa une nouvelle étoile. "
Saint Fulgence
Après avoir pris des informations sur le temps et sur le lieu, il veut aussi connaître la personne de l'enfant, et il ajoute : " Allez et informez-vous exactement de l'enfant. " Il leur enjoint de faire ce qu'ils devaient faire eux-mêmes sans avoir besoin de recommandation.
Saint Jean Chrysostome
Il ne dit pas : Informez-vous du roi, mais informez-vous de l'enfant, car il ne peut souffrir qu'on lui donne ce nom, symbole de son autorité.
Saint Jean Chrysostome
Pour les amener à ses desseins, il feint le désir d'aller lui rendre hommage, et sous ce manteau d'hypocrisie il aiguise son glaive et veut dissimuler la perversité de son coeur sous les dehors de la soumission et de l'humilité. Ainsi font tous les méchants : c'est quand ils veulent porter en secret des coups plus terribles qu'ils font semblant de s'abaisser et qu'ils prodiguent les marques d'amitié ; c'est ce qui fait dire à Hérode : " Lorsque vous l'aurez trouvé, faites-le moi savoir, " etc.
Saint Grégoire le Grand
 Il feint de vouloir l'adorer, pour pouvoir plus facilement le mettre à mort, s'il vient à le trouver.
Saint Rémi
Les Mages obéissent aux ordres d'Hérode pour chercher le Seigneur, mais non pour revenir le trouver ; en cela ils étaient l'image de ceux qui écoutent la parole de Dieu dans un bon esprit ; ils pratiquent les enseignements que leur donnent des prédicateurs vicieux, mais ils se gardent bien d'imiter leurs oeuvres.
9Ayant entendu les paroles du roi, ils partirent. et voilà que l'étoile qu'ils avaient vue à l'orient allait devant eux, jusqu'à ce que, venant au-dessus du lieu où était l'enfant, elle s'arrêta. 
Saint Jean Chrysostome
On doit conclure de ces paroles que l'étoile, après avoir conduit les Mages jusqu'aux portes de Jérusalem, se déroba à leurs regards et les abandonna pour les forcer d'entrer dans cette ville et de demander aux habitants où était le Christ, en même temps qu'ils le faisaient connaître eux-mêmes. Dieu en cela se proposait premièrement de confondre les Juifs, en leur montrant des gentils qui, affermis dans la foi par la simple apparition d'une étoile, cherchaient le Christ à travers des contrées inconnues, tandis que les Juifs, nourris dès leur enfance des prophéties qui avaient le Christ pour objet, ne voulaient pas le recevoir alors qu'il était né dans leur propre pays. Dieu voulait encore que les prêtres interrogés sur le lieu où devait naître le Christ répondissent pour leur condamnation : " A Bethléem de Juda ; " parce qu'en donnant à Hérode les explications qu'il demandait sur le Christ, ils ne le connaissaient pas eux-mêmes. Après que les Mages eurent obtenu la réponse à la demande qu'ils avaient faite, le texte ajoute : " Et voici que l'étoile qui leur avait apparu dans l'Orient les précédait. " Témoins de l'hommage rendu par l'étoile à cet enfant, ils purent comprendre quelle était la dignité du nouveau roi.
Saint Augustin
Et pour que cet hommage rendu au Christ fût plus éclatant, l'étoile ralentit sa marche jusqu'à ce qu'elle eut amené les Mages aux pieds de l'enfant. Elle se mit à la disposition des Mages, mais sans leur commander. Elle montra au Sauveur ses adorateurs, éclaira la grotte d'une abondante lumière, inonda le toit de cette étable de ses rayons éclatants et disparut ensuite. C'est ce que l'Évangéliste indique lorsqu'il ajoute : " Jusqu'à ce qu'étant arrivée sur le lieu où était l'enfant, elle s'y arrêta.
Saint Jean Chrysostome
Qu'y a-t-il d'étonnant que le soleil de justice, sur le point de se lever, ait voulu être annoncé par une étoile miraculeuse ? Elle s'arrêta au-dessus de la tête de l'enfant comme pour dire : " C'est lui. " Elle le désignait en s'arrêtant au-dessus de lui, parce qu'elle ne pouvait le faire en parlant.
La Glose
On voit par là que cette étoile se trouvait dans notre atmosphère, et qu'elle était fort proche de la maison où était l'enfant, autrement les Mages n'auraient pu distinguer cette maison.
Saint Ambroise
Cette étoile c'est la voie, et la voie c'est le Christ, car par le mystère de son incarnation il est comme une étoile, étoile brillante, étoile du matin, qu'on ne peut voir dans les lieux ou règne Hérode, mimais qui reparaît de nouveau là où habite le Christ pour nous montrer le chemin.
Saint Rémi
On peut dire encore que l'étoile figure la grâce de Dieu, comme Hérode est le symbole du démon. Or celui qui se soumet au démon par le péché perd aussitôt la grâce ; s'il se détache du démon par la pénitence, il recouvre immédiatement la grâce, qui ne le quitte pas qu'elle ne l'ait conduit jusqu'à la maison de l'enfant, qui est l'Église.
La Glose
Ou bien encore l'étoile est la lumière de la foi qui conduit les âmes à Jésus-Christ et que les Mages voient disparaître en s'arrêtant chez les Juifs, car en demandant conseil aux méchants ils perdent la véritable lumière.
10A la vue de l'étoile, ils eurent une très grande joie. 11Ils entrèrent dans la maison, trouvèrent l'enfant avec Marie, sa mère, et, se prosternant, ils l'adorèrent; puis, ouvrant leurs trésors, ils lui offrirent des présents : de l'or, de l'encens et de la myrrhe. 
La Glose
Après avoir montré comment l'étoile s'était mise au service des Mages, l'Évangéliste nous apprend quelle fut la joie de ces derniers : " Lorsqu'ils virent l'étoile, ils furent transportés d'une joie extrême. "
Saint Rémi
Et remarquez qu'il ne se contente pas de dire : " Ils furent dans la joie " mais : " Ils furent transportés d'une joie extrême. "
Saint Jean Chrysostome
Ils furent transportés de joie, parce que leur espérance, loin d'être trompée, se trouvait affermie, et qu'ils ne s'étaient pas exposés inutilement aux fatigues d'un si long voyage
La Glose
On est transporté de joie quand on se réjouit pour Dieu, qui est la joie véritable. L'Évangéliste ajoute : " d'une grande joie, " parce que l'objet de cette joie était considérable.
Saint Jean Chrysostome
Le ministère rempli par cette étoile leur fit comprendre que la dignité du roi qui venait de naître surpassait de beaucoup celle de tous les rois de la terre. L'auteur sacré ajoute : " d'une joie extrême. "
Saint Rémi
Il veut nous apprendre par là qu'on se réjouit beaucoup plus des choses qu'on retrouve que de celles qu'on n'a jamais perdues.
Saint Léon le Grand
Ils le trouvèrent petit de forme, réduit à avoir besoin du secours d'autrui, incapable de parler, ne différant en rien de la généralité des autres enfants ; car de même que des témoignages incontestables prouvaient qu'en lui se trouvait l'invisible majesté de Dieu, de même il devait être démontré que cette nature éternelle du Fils de Dieu s'était unie à la vérité de la nature humaine.
Saint Jean Chrysostome
Elle n'était pas couronnée du diadème, elle ne reposait pas sur un lit doré, elle avait à peine une simple tunique, non point pour orner son corps, mais pour le couvrir, le vêtir, et telle que pouvait en porter en voyage la femme d'un charpentier. Si donc ils étaient venus chercher un roi de la terre, la joie eût fait place chez eux à un sentiment de confusion, de ce qu'un si grand voyage était pour eux sans résultat. Mais comme le roi qu'ils cherchaient était le roi du ciel, bien qu'ils ne découvraient en lui rien de royal, contents du témoignage que lui rendait l'étoile, ils se réjouissaient à la vue de ce pauvre enfant dont l'Esprit saint leur dévoilait au fond du coeur la redoutable majesté ; c'est pour cela qu'ils se prosternèrent pour l'adorer, car si leurs yeux ne voient en lui qu'un homme, ils reconnaissent un Dieu.
Rabanus Maurus
Par une disposition providentielle, Joseph se trouvait alors absent, pour ne point donner aux Gentils l'occasion d'un soupçon injurieux.
La Glose
Bien qu'ils aient suivi les usages de leur nation dans les dons qu'ils offraient au Sauveur, les Arabes trouvant en abondance dans leur pays l'or, l'encens et des parfums de toute espèce, cependant dans leur intention ces présents avaient une signification mystérieuse. Le texte sacré ajoute donc : " Ayant ouvert leurs trésors, ils lui offrirent pour présents de l'or, de l'encens et de la myrrhe. "
Saint Grégoire le Grand
L'or convient à la dignité royale, l'encens faisait partie des sacrifices offerts à Dieu, et la myrrhe sert à embaumer les morts...
Saint Augustin
Ils lui offrent de l'or comme à un roi puissant, l'encens comme à un Dieu, la myrrhe comme à celui qui devait mourir pour le salut de tous.
Saint Jean Chrysostome
Que les Mages ne comprissent pas alors la grandeur du mystère qui les faisait agir ainsi, ou la signification mystérieuse de chacun de leurs présents, peu importe, car la grâce qui leur avait inspiré toute cette conduite avait tout disposé suivant ses vues.
Saint Rémi
il ne faut pas oublier que chacun des trois Mages ne présenta pas en particulier un seul de ces trois présents, mais que chacun d'eux les offrit tous les trois, proclamant ainsi tous les trois par la nature de leurs présents le roi, le lieu et l'homme.
Saint Jean Chrysostome
Que Marcion et Paul de Samosate rougissent donc, eux qui refusent de reconnaître ce qu'ont reconnu les Mages, qui ont donné naissance à l'Église, et qui ont adoré Dieu dans une chair mortelle. Que celui qu'ils adorent fût revêtu d'un corps mortel, les langes et la crèche le disent assez ; mais qu'ils aient adoré en lui non pas un simple mortel, mais un Dieu, nous en avons la preuve dans les présents qu'il était juste d'offrir à la divinité. Que les Juifs soient aussi couverts de honte, eux qui sont prévenus par les Mages, et qui ne se mettent pas en peine de venir du moins à leur suite.
Saint Grégoire le Grand
On peut encore donner une autre interprétation de ces présents. L'or signifie la sagesse, au témoignage de Salomon : " Un trésor désirable se trouve sur les lèvres du Sage " (Pv 21, 20), l'encens qu'on brûle devant Dieu figure la vertu de la prière selon ces paroles : " Que ma prière se lève comme l'encens en votre présence ; la myrrhe est le symbole de la mortification de la chair. Nous offrons à ce roi nouveau-né l'or lorsque nous resplendissons devant lui de l'éclat de la sagesse ; nous lui offrons l'encens lorsque par la prière nous exhalons devant Dieu le parfum de nos hommages ; nous lui offrons la myrrhe en mortifiant par l'abstinence les vices de la chair.
La Glose
Ces trois hommes qui offrent à Dieu leurs présents figurent les nations venues des trois parties du monde. Ils ouvrent leurs trésors en manifestant la foi de leurs coeurs par le témoignage qu'ils en donnent. Ils les ouvrent dans l'intérieur de la maison pour nous apprendre à ne pas étaler par vanité aux yeux du public le trésor d'une bonne conscience ; ils offrent trois présents, c'est-à-dire leur foi en la sainte Trinité. On peut dire encore qu'ils ouvrent les trésors des Écritures et qu'ils en tirent les trois sens historique, moral et allégorique ; ou bien la logique, la physique et la morale en tant qu'il les soumettent à la foi.
12Et ayant été avertis en songe de ne point retourner vers Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin. 
Saint Augustin
L'impie Hérode, que la crainte rendait cruel, voulait donner un libre cours à sa fureur, mais comment pouvait-il se rendre maître par la ruse de celui qui venait détruire toutes les ruses et les perfidies ? C'est pour nous apprendre comment sa perfidie fut déjouée que l'Évangéliste ajoute : " Et ayant reçu en songe un avertissement. "
Saint Jérôme
Ceux qui ont offert leurs présents au Seigneur en reçoivent un avertissement ; ce n'est point par un ange qu'il leur est donné, pour rendre plus éclatant le privilège que Joseph devait à ses vertus.
La Glose
Cet avertissement vient du Seigneur lui-même, car nul autre ne peut indiquer la voie du retour que celui qui a dit : " Je suis la voie. " Toutefois ce n'est pas l'enfant qui leur parle, pour ne pas révéler sa divinité avant le temps, et pour confirmer au contraire la vérité de son humanité. L'Évangéliste dit : " Et ayant reçu réponse, " car de même que Moïse criait vers Dieu tout en gardant le silence, de même les Mages interrogeaient par leurs pieux désirs la volonté divine. Il est dit encore : " Ils s'en retournèrent en leur pays par un autre chemin, " parce qu'ils ne devaient plus se mêler à l'incrédulité des Juifs.
Saint Jean Chrysostome
Considérez la foi des Mages : ils ne sont pas scandalisés de cet avertissement, et ils ne disent pas : Si cet enfant est si puissant, pourquoi cette fuite, pourquoi ce retour secret ? Un des caractères de la vraie foi, c'est de ne pas rechercher les raisons des ordres qui nous sont donnés, mais d'y acquiescer avec docilité.
Saint Jean Chrysostome
Si les Mages avaient recherché le Christ comme un roi de ce monde, ils seraient demeurés près de lui après l'avoir trouvé : tandis qu'après avoir adoré ce roi du ciel ils s'en vont dans leur pays. Lorsqu'ils furent de retour, ils se montrèrent plus que jamais adorateurs fidèles du vrai Dieu ; ils en instruisirent un grand nombre par leurs prédications, et lorsque saint Thomas arriva plus tard dans ces contrées, ils se joignirent à lui et après avoir reçu le baptême ils devinrent ses coadjuteurs dans l'apostolat.
Saint Grégoire le Grand
Les Mages en retournant dans leur pays par un autre chemin nous donnent une grande leçon. Notre patrie, c'est le ciel, et après avoir connu le Sauveur Jésus, nous ne pouvons y retourner par la voie que nous avons d'abord suivie. En effet nous nous sommes éloignés de notre patrie par l'orgueil, par la désobéissance, par l'attachement aux choses visibles, et en goûtant au fruit défendu ; nous ne pouvons y revenir que par les larmes, par l'obéissance, par le mépris des choses de la terre et la mortification des désirs de la chair.
Saint Jean Chrysostome
D'ailleurs Il n'était pas possible que ceux qui avaient quitté Hérode pour venir trouver Jésus-Christ, retournassent vers ce roi impie et cruel. Ceux en effet qui abandonnent Jésus-Christ et qui passent au démon par le péché, reviennent à Jésus-Christ par la pénitence. Celui qui a vécu jusqu'alors dans l'innocence, ignore le mal et se laisse facilement tromper ; mais lorsqu'il a connu par expérience le mal dans lequel il est tombé, et qu'il se rappelle le bien qu'il a perdu, il revient à Dieu, le repentir dans le coeur. Or l'homme qui abandonne le démon pour venir à Jésus-Christ revient difficilement au démon, parce que la joie qu'il goûte au milieu des biens qu'il a retrouvés, et le souvenir des maux auxquels il a échappé, lui rendent difficile le retour vers le mal.

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