Voici une belle réflexion sur la souffrance de Henri J.M. Nouwen* :

Ta souffrance, si profonde qu’elle soit, se rattache à des circonstances précises. Tu ne souffre pas dans l’abstrait. Tu souffres parce que quelqu’un te fait mal à un moment donné et à un endroit précis. Tes impressions de rejets, d’abandon et d’inutilité s’enracinent dans des événements bien concrets. Ainsi toute souffrance est-elle unique. C’est éminemment vrai de la souffrance de Jésus. Ses disciples l’ont abandonné, Pilate l’a condamné, les soldats l’ont torturé et crucifié.
Et pourtant, tant que tu en restes aux détails, tu passes à côté du sens de ta souffrance, Tu te trompes si tu crois qu’il suffirait que les gens, les circonstances et les événements soient différents pour t’épargner cette souffrance. C’est peut-être vrai en partie, mais la vérité profonde, c’est que la situation qui a provoqué ta souffrance n’a été que l’occasion pour toi de prendre contact avec la condition humaine souffrante. Ta souffrance est pour toi la manière concrète de participer à la souffrance de l’humanité.
La guérison, paradoxalement, consiste donc à passer de ta souffrance à la souffrance. Quand tu t’arrêtes aux circonstances particulières de ta souffrance, tu cèdes facilement à la colère, au ressentiment et même à la vengeance. Tu es porté à intervenir sur les facteurs externes de ta souffrance pour la soulager; c’est pourquoi tu cherches souvent à te venger. Mais la véritable guérison viendra quand tu auras compris que ta souffrance particulière est une part de la souffrance de l’humanité. Cette prise de conscience te permettra de pardonner à tes ennemis et d’entrer vraiment dans une vie de compassion. C’est la voie qu’a suivie Jésus, jusqu’à la croix : « Père,  pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font ». (Lc 23, 34) La souffrance de Jésus, aussi concrète qu’elle ait pu être, était la souffrance de toue l’humanité. Sa souffrance était la souffrance.
Chaque fois que tu peux oublier la situation concrète qui a causé ta souffrance pour te concentrer sur la souffrance de l’humanité à laquelle tu participes, ta souffrance devient plus facile à supporter. Elle devient un « fardeau léger » et un « joug facile à porter » (Mt 11, 30). Une fois que tu auras compris que tu es appelé à vivre en solidarité avec les affamés, les sans abri, les prisonniers, les réfugiés, les malades et les mourants, ta propre souffrance commencera à devenir la souffrance, et tu trouveras des forces nouvelles pour la vivre. Tel est le secret de l’espérance de tous les chrétiens.
* Tiré de Henri J.M. Nouwen, La voie intérieure de l’amour, Montréal, Bellarmin, 2000, p. 113-114.
Lundi prochain, le 2 mai, les canadiens auront à élire un nouveau gouvernement. Les élections sont souvent le seul moyen qu’ont les chrétiens de promouvoir les valeurs chrétiennes dans notre grand pays. Pour sa part, l’Église ne prend pas officiellement de position politique dans le sens où elle ne demande pas aux gens de voter pour un parti en particulier. Cependant, elle nous fait confiance dans le fait nous allons saisir cette opportunité pour voter pour un candidat et un parti qui favorise des actions qui sont en faveur de l’enseignement moral et social de l’Église.

Pour nous aider à comprendre ce que l’Église propose comme vision pour la société, la Conférence des évêques catholiques du Canada a mis en ligne un petit document. Comme il n’a que deux pages, tout le monde a le temps de le lire avant d’aller voter. Vous remarquerez que le premier point du document est celui sur le respect de la vie et de la dignité de la personne et je ne crois pas que cela soit un hasard. Voici la partie du document qui traite de ce point :
Respect de la vie et de la dignité de la personne : de la conception à la mort naturelle 
Opter pour la vie, c’est :
exiger le droit à la vie pour les plus petits parmi nous – les embryons et les fœtus – qui font partie de la famille humaine, ainsi qu’apporter de l’aide aux femmes enceintes qui vivent des situations difficiles;
protéger chaque personne contre toute tentative d’instrumentalisation liées aux technologies biomédicales;
respecter la vie et la dignité des personnes mourantes et les accompagner jusqu’à leur mort naturelle en favorisant un plus grand accès aux soins palliatifs;
rejeter la peine de mort et miser sur la réhabilitation des criminels et l’aide aux victimes;
défendre les personnes et prendre soin d’elles en toutes circonstances – en commençant par les plus vulnérables et les plus pauvres;
soutenir et accompagner les personnes handicapées, âgées, malades, pauvres ou souffrantes. 
Avec toutes les discussions sur l’euthanasie et le suicide assisté au Québec et au Canada ces derniers temps, nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir un gouvernement qui ne soit pas ferme sur ce sujet ou sinon, nous allons encore nous retrouver avec encore plus de lois antichrétiennes comme celles pour l’avortement. Nous constatons aussi que ces lois sont extrêmement difficiles à renverser une fois qu’elles ont été votées, il ne faut donc qu’un seul mandat de négligence pour que ces lois passent et empoisonnent la société.

Je ne crois pas qu’il y ait de parti politique qui représente parfaitement la doctrine chrétienne. Cependant, en se renseignant et en utilisant notre discernement, on constate que certains partis ont plus à offrir sur certains points que d’autres. Je ne vais pas non plus vous dire pour qui voter. Mais personnellement, je garderai en tête que la protection de la vie humaine est l’enjeu le plus important. Dans quelques années, la crise économique et d’autres soucis matériels seront passés, mais les euthanasies, elles, vont quand même se poursuivre dans nos hôpitaux.

Vous pouvez aller consulter le document en entier à l’aide du lien suivant  sur le site de la Conférence des évêques catholiques du Canada : Guide des élections fédérales

Bon vote!
À cette période de l’année, plusieurs personnes se demandent comment on calcule la date de Pâques. La fête de Pâques n’est pas comme la fête de Noël, qui se fête toujours le 25 décembre. La règle de calcul est toute simple : c’est le premier dimanche qui suit la première pleine lune à partir du 21 mars (début du printemps). Le fait que ce calcul provienne de la concaténation de plusieurs repères fait qu’elle peut varier de plus d’un mois : du 22 mars au 25 avril.

On utilise ce calcul depuis le concile de Nicée en 325. Le même concile qui a explicité la doctrine de la divinité de Jésus-Christ. Avant ce concile, les chrétiens de différents milieux célébraient la Pâques à des dates différentes. Par exemple, certains chrétiens voulaient conserver cette fête en même temps que la Pâques juive.

Pour tous ceux qui aimerait avoir une date moins compliqué à calculer et plus fixe comme la fête de Noël, sachez que le concile de Vatican II avait aussi formulé ce souhait, à condition que cela ne cause pas de zizanie avec les églises orthodoxes. Paul VI avait même suggéré au Conseil œcuménique des Églises une date entre le 9 et le 16 avril. Ce projet est toujours en attente te pourrait être implémenté dans le futur, par décision d’un concile, car le calcul de la date de la fête de Pâques n’est pas un dogme.
La morale chrétienne est sans aucun doute ce qui a été le plus touchée par le relativisme moderne de sorte qu'il est maintenant difficile de porter un jugement sur les actes de quelqu’un sans passé pour une personne intransigeante. Cependant, personne ne pourra jamais vous empêchez de porter un jugement sur vos propres actions. Ce présent article a pour but d’aider à discerner si un acte est moral ou non. Voici la règle morale de base :

On doit faire le bien et éviter le mal

Cette règle peut généralement s’appliquer à la majeure partie de nos actions quotidiennes. Cependant, dans certaines occasions, il se peut qu’avec l’effet bénéfique d’un acte, vienne aussi un effet mauvais. C’est ce qu’on appelle le double-effet. Malgré ce double-effet, il est possible qu’un acte soit quand même moralement bon à condition qu’il respecte certaines conditions. Bien entendu, on ne peut pas considérer les règles du double-effet s’il est possible de respecté la règle de base qui est : faire le bien et éviter le mal. Voici les quatre conditions pour les actes à double-effet :

1- Que l’acte soit en lui-même bon ou du moins moralement indifférent 
Cette règle empêche pratiquement tous les actes intrinsèquement mauvais d’avoir un recours légitime. Ce qui veut dire qu’il existe certains actes, comme l’avortement (Evangelium Vitae, 58), qui sont toujours mauvais parce qu’ils sont mauvais en soi et ne peuvent donc jamais être considérés comme moraux peu importe le contexte ou l'intention.

2- Que l’intention porte directement sur l’effet bon, non sur l’effet mauvais 
Cette règle démontre que la même action peut être moral ou non selon l’intention qu’a celui qui la fait. Prenons par exemple le fait qu’en désinfectant une plaie, le médecin sait que cela va causer de la douleur à son patient. L’acte est tout à fait moral si le médecin le fait avec l’intention de prévenir les infections, mais il ne serait pas moral si le médecin le fait avec l’intention d’infliger de la douleur au patient.

3- Que l’effet mauvais soit conséquent ou du moins concomitant à l’effet bon 
Cette règle empêche de faire en sorte de justifier les moyens par la fin. Ainsi, on ne peut pas faire une action dont l’effet bénéfique arriverait seulement après l’effet mauvais. Par exemple, on ne pourrait pas voler de l’argent à un riche pour ensuite le redonner aux pauvres.

4- Qu’il y ait une raison proportionnée d’agir ainsi, malgré l’effet mauvais 
Cette règle empêche que l’effet mauvais soit trop élevé en rapport à l’effet bénéfique. Personne ne pourrait tuer un agresseur qui lui aurait volé son téléphone portable sans lui avoir fait violence et plaider ensuite la légitime défense.