Dieu-le-pere-Cima-da-Conegliano
Cima da Conegliano, Dieu le Père (1517)

Une objection étonnamment commune soulevée par les athées contre l'idée de Dieu est : « mais qui a créé le Créateur ?» L'argument demande essentiellement pourquoi les théistes croient que la création aurait besoin d'un Créateur et que le Créateur, lui, n’en aurait pas besoin. Par exemple, dans l’incursion malheureuse du physicien Lawrence Krauss dans la philosophie, Krauss prend cette objection comme étant un argument sérieux contre l’existence de Dieu dans son livre « Un univers à partir de rien: Pourquoi y-a-t-il quelque chose plutôt que rien » (A Universe from Nothing: Why There Is Something Rather Than Nothing). Voici ce qu’Il en dit :

En fin de compte, beaucoup de gens intelligents sont attirés vers la nécessité apparente de la cause première, comme Platon, Thomas d'Aquin, ou l'Église catholique romaine moderne pourrait l’être, en supposant ainsi un être divin : un créateur de tout ce qu'il y a et de tout ce qui sera, quelqu'un ou quelque chose d'éternel et d’omniprésent. 
Néanmoins, l’affirmation d'une cause première laisse encore ouverte la question : « Qui a créé le créateur? » Après tout, quelle est la différence entre plaider en faveur d'un créateur existant éternellement par rapport à un univers éternellement existant sans créateur?

Le livre de Krauss est tellement mauvais qu'il a conduit John Horgan de « Scientific American » à se demander : « Est-ce que Lawrence Krauss est un physicien ou juste un mauvais philosophe? »  Pour comprendre pourquoi cet argument n’est pas une très bonne objection, nous allons commencer par créer deux boîtes que nous appellerons « contingente » et « nécessaire » :


Boîte A: Contingente

Existe sous certaines conditions
Boîte B: Nécessaire

Existe dans toutes les conditions.



Jusqu'à présent, nous n’avons pas encore rempli ces boîtes du tout, mais nous savons déjà une chose : tout ce qui existe doit tomber dans l'une ou l’autre de ces deux boîtes. Après tout, tout ce qui existe dépend ou ne dépend pas de conditions particulières. Si elle dépend de conditions particulières, alors elle est contingente ; si elle ne dépend pas d’aucune condition particulière, alors elle est nécessaire. Vous et moi, par exemple, sommes des exemples évidents de choses contingentes. S'il n'y avait pas toute une série de conditions heureuses (la rencontre de nos parents, de leurs parents, etc., l'existence de la gravité, de l'oxygène, etc.), nous ne serions pas ici.

Mais le fait savoir cette première chose signifie aussi que nous savons une deuxième chose : que ces conditions sont eux-mêmes contingentes ou nécessaires. Si vous, en tant que réalité contingente, vous êtes dépendant de vos parents et de la gravité pour votre existence, nous pouvons alors nous demander: est-ce que vos parents sont des réalités contingentes ou nécessaires? Est-ce que la gravité est contingente ou nécessaire?

En d'autres termes, les choses dans la boîte A existent uniquement dans les bonnes conditions et ces conditions sont eux-mêmes dans la boîte A ou la boîte B. Pourquoi cela est-il si important? Parce que cela montre que la boîte B ne peut pas être vide. Vous ne pouvez pas avoir un nombre infini de choses dans la boîte A, chacune nécessitant d'autres choses dans la boîte A afin de pouvoir exister. Si tel était le cas, rien n’aurait jamais existé et comme nous savons que des choses existent, alors nous savons que cela ne peut pas être la bonne réponse.

Pour le dire d'une autre manière, vous avez besoin de quelque chose dans la boîte B ou bien vous êtes prisonnier d’une boucle logique infinie :

necessaire-vs-contingent-boucle-infini


Si vous comprenez l'argument jusqu’à maintenant, vous devriez être en mesure d’y déduire deux choses :

  • Il doit y avoir quelque chose de nécessaire.
  • Il ne serait pas logique de se demander « Dans quelles conditions cette chose nécessaire existerait? », puisque cela traite une chose nécessaire comme si elle était contingente. (En d'autres termes, cela traite une chose de la boîte B comme si elle était dans la boîte A)

Même quelqu'un qui rejette l'existence de Dieu devrait être en mesure de reconnaître que l'objection « Qui a créé Dieu? » est incohérente, tout comme celle de se demander « Quelle est la cause de la cause première? »

Cependant, cela nous conduit à une deuxième question : pourquoi devrions-nous croire que cette cause nécessaire est Dieu plutôt que de l'univers? Ou comme le dit Krauss : « Quelle est la différence entre plaider en faveur d'un créateur éternellement existant par rapport à un univers éternellement existant sans créateur? » Pour donner une réponse (très) brève à cette question, il y a deux principales raisons :

  • Dieu, contrairement à l'univers, est le genre de cause nécessaire qui peut être le fondement de tout être. « Dieu a créé l'univers et tout ce qu'il contient » est un argument cohérent d'une manière que « l'univers a créé l'univers et tout ce qu'il contient » ne peut pas l’être.
  • Dieu, contrairement à l'univers, est le genre de cause nécessaire qui rend compte de sa propre existence. Dieu est un être infini, le créateur du temps et de l'espace. Il est logique de dire qu'il a toujours existé (puisqu'il est nécessairement infini). Mais l'univers n’est pas un être infini, il est lié par le temps et l'espace et il n’est pas vrai que l'univers est nécessairement infini.

Ce sont là des arguments très sommaires, mais ils nous montrent les principales raisons pour lesquelles demander « qui a créé Dieu? » est une mauvaise objection et que Dieu est une meilleure explication que l'univers en tant que créateur de l'univers.


Cet article est une traduction personnelle de l’article « But Who Created God? » de Joe Heschmeyer.
Voici une ligne du temps de l’histoire du salut telle que présentée dans la Bible. Elle est divisée en 12 périodes, représentant chacune une étape importante dans le cheminement du Peuple de Dieu vers la pleine Révélation en Jésus-Christ.

À gauche de l’image, nous y trouvons quelques faits importants se déroulant pendant cette période, tandis que la liste des livres bibliques traitant de cette période se trouve à droite. Les livres en italiques sont les livres deutérocanoniques.

Les livres étant marqués d’un * sont un raccourci pour pouvoir profiter d’un très bon aperçu de l’histoire du salut, en ne lisant que 14 des 73 livres de la Bible.

Cliquez sur les images pour une vue aggrandie. Une version en pdf est aussi téléchargeable ici.

bible-histoire-du-salut
bible-histoire-du-salut


barque-eglise

L'un des enseignements les plus méconnus de l'Eglise catholique est celui-ci:

« Hors de l’Église, point de salut » (Extra Ecclesiam nulla salus).

Ceux qui essaient de saisir le sens de cet enseignement ont souvent du mal avec ses différentes formulations employés par les divers Pères de l'Église et les différents conciles de l’Église à travers l'histoire. Bien entendu, pour bien comprendre une formulation de n’importe quel enseignement de l'Église, il faut étudier le contexte historique dans laquelle elle a été écrite: pourquoi elle a été écrite, qu’est-ce qui se passait dans l'Église à l'époque, qui était le public visé, et ainsi de suite. Bref, il faut découvrir comment le Magistère de l'Église comprend son propre enseignement. Si quelqu'un ne parvient pas à le faire et choisit plutôt de traiter une formulation particulière comme un enseignement général, celui-ci court alors le risque de sérieux malentendus.

Ces derniers temps, l'Église a reconnu que ses enseignements sur la nécessité de l'Église catholique pour le salut ont souvent été largement mal compris, de sorte qu'elle a « reformulé » cet enseignement d'une manière positive. Voici comment le catéchisme de l'Église catholique aborde ce sujet: « Comment faut-il entendre cette affirmation souvent répétée par les Pères de l’Église ? Formulée de façon positive, elle signifie que tout salut vient du Christ-Tête par l’Église qui est son Corps » (CEC #846).

Conformément à l'esprit actuel de l'Église en matière d'œcuménisme, cette reformulation positive se veut moins sévère que les formulations négatives précédentes. Malgré cela, elle reste très controversée. Examinons comment cette nouvelle formulation s’accorde avec les Écritures.

Jésus, la Voie

La première partie de cet enseignement reformulé, « tout salut vient du Christ-Tête », est assez facile à comprendre et à accepter pour tous les chrétiens, même chez les non-catholiques. Elle fait écho aux propres paroles de Jésus rapportés par Jean: « Je suis le chemin, la vérité et la vie; personne ne vient au Père que par moi (Jean 14, 6) ». Donc, les chrétiens sont d'accord à l'unanimité sur cette première partie. Mais est-ce tout ce qui doit être dit sur la façon dont nous pouvons être sauvés? L'Église catholique a toujours reconnu l'importance d'expliquer davantage les moyens par lesquels le salut est offert par le Christ.

Lorsque l'on parle du salut, Jésus a offert plus de détails que seulement ses paroles cités ci-dessus. Par exemple, considérons ces trois versets:

Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé. (Marc 16, 16)
Si vous ne vous repentez pas, vous périrez tous de même. (Luc 13, 3)
Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. (Jean 6,54)

Notez que dans ces trois versets, Jésus associe le salut avec le baptême, la confession et l'eucharistie, respectivement. Les catholiques reconnaissent que ces sacrements sont administrés par l'Église. En fait, dans le cas des deux derniers, un prêtre validement ordonné est nécessaire pour leur administration, de sorte que le sacrement de l'ordination doit également être associée avec le salut. Le rôle primordial de l'Église catholique en conjonction avec le salut devient tout à fait clair.

Cela nous amène à la deuxième partie de la formulation du catéchisme au sujet de la doctrine que nous examinons et qui est: « ... par l’Église qui est son Corps. »

Avec ou contre Lui

Étant donné que les sacrements sont les moyens ordinaires à travers laquelle le Christ offre la grâce nécessaire au salut et que l'Église catholique que le Christ a fondée est le ministre ordinaire de ces sacrements, il est alors approprié d’affirmer que le salut vient par l'Église.

Cela n’est pas différent de la situation qui existait avant l’arrivée de l'Église catholique. Même avant qu'il ne soit pleinement révélé qu'il était le Messie, Jésus lui-même a enseigné que « le salut vient des Juifs » (Jean 4, 22). Il a souligné à la femme de Samarie et aux croyants qui vivaient à ce moment-là, que le salut serait offert à toute l'humanité par les Juifs.

De la même façon, maintenant que le Messie a établi son Église, Jésus peut dire: « le salut vient des catholiques » !

En reconnaissant cela, nous pouvons voir pourquoi l'Église, en particulier pendant les périodes d'exodes massives (comme cela est arrivé à certaines époques où des hérésies sévissaient), a été encore plus énergique dans la façon dont elle a enseigné cette doctrine. Au lieu de pointer simplement comment Dieu offre le salut du Christ, à travers l'Église, l'Église a averti qu'il n'y a pas de salut en dehors du Christ, en dehors de son Église.

Puisque Jésus a établi l'Église catholique comme nécessaire pour le salut, ceux qui sciemment et volontairement, le rejettent lui ou son Église ne peuvent pas peut être sauvé. Nous le voyons dans l'enseignement de Jésus: « Qui n'est pas avec moi est contre moi, et qui n'amasse pas avec moi disperse » (Matthieu 12, 30). Aussi: s'il [un frère chrétien] n'écoute pas même l'Église, qu'il soit pour toi comme le païen et le publicain » (Matthieu 18, 17). Paul nous avertit aussi de façon similaire: « Pour celui qui fomente des divisions, après un premier et un second avertissement, éloigne-le de toi, sachant qu'un tel homme est entièrement perverti, et qu'il est un pécheur condamné de son propre jugement » (Tite 3, 10- 11).

Ayant dit tout cela, nous devons aussi reconnaître que cette doctrine n’a pas la portée aussi longue que certains imaginent qu’elle ait. Les gens vont parfois demander: « Est-ce que cela signifie que tous les non-catholiques vont en enfer? » Pas nécessairement.

L’ignorance invincible

L'Église reconnaît que Dieu ne condamne pas ceux qui sont invinciblement ignorants de la vérité au sujet de son offre de salut. En ce qui concerne la doctrine en question, le Catéchisme de l'Église catholique (citant le document Vatican II Lumen Gentium, 16) affirme :

En effet, ceux qui, sans faute de leur part, ignorent l’Évangile du Christ et son Église, mais cherchent pourtant Dieu d’un cœur sincère et s’efforcent, sous l’influence de sa grâce, d’agir de façon à accomplir sa volonté telle que leur conscience la leur révèle et la leur dicte, ceux-là peuvent arriver au salut éternel (CEC #847)

Le document de Vatican II Gaudium et Spes enseigne aussi pareillement sur la possibilité du salut:

Et cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ, mais bien pour tous les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’être associé au mystère pascal. (Gaudium et Spes, 22)

Cet enseignement est compatible avec l’enseignement de Jésus sur ceux qui le rejettent innocemment: « Si je n'étais pas venu, et que je ne leur eusse point parlé, ils seraient sans péché » (Jean 15,22).

Mais une fois qu'une personne connaît la vérité, elle doit l'embrasser ou elle sera coupable de la rejeter. Nous le voyons dans les paroles de Jésus aux Pharisiens: « Si vous étiez des aveugles, vous n'auriez point de péché; mais maintenant vous dites: Nous voyons; votre péché demeure » (Jean 9, 41). Paul a aussi enseigné au sujet des Gentils:

Quand des païens, qui n'ont pas la loi, accomplissent naturellement ce que la Loi commande, n'ayant pas la loi, ils se tiennent lieu de loi à eux-mêmes; ils montrent que ce que la Loi ordonne est écrit dans leurs cœurs, leur conscience rendant en même temps témoignage par des pensées qui, de part et d'autre, les accusent ou les défendent. C'est ce qui paraîtra au jour où, selon mon Évangile, Dieu jugera par Jésus-Christ les actions secrètes des hommes. (Romains 2, 14-16)

Remarquez les mots soigneusement choisis de Paul: « des pensées qui, de part et d'autre, les accusent ou les défendent ». Paul n'a pas dit que ceux qui sont invinciblement ignorants de la vérité seront sauvés; il garde tout simplement la possibilité ouverte.

De même, il a écrit: « Ou bien Dieu n'est-il que le Dieu des Juifs? et n'est-il pas aussi le Dieu des Gentils? Oui, il est aussi le Dieu des Gentils, puisqu'il y a un seul Dieu qui justifiera les circoncis par principe de foi et les incirconcis par la foi. » (Romains 3, 29-30).

Nécessaire pour le salut

Comme nous l'avons vu, Dieu a introduit le salut au monde à travers son peuple élu: les Juifs. La révélation de Dieu aux Juifs a trouvé son accomplissement dans le Christ, le Messie, qui a établi l'Église catholique. La grâce nécessaire pour le salut continue à venir du Christ, par son Église. Ceux qui sont invinciblement ignorants et qui embrasse ce chemin peuvent encore atteindre le salut, mais ceux qui choisissent sciemment et volontairement de le rejeter, rejettent le salut selon les termes de Dieu.

Le Catéchisme (encore une fois citant Lumen Gentium) résume tout cela comme suit:

Appuyé sur la Sainte Écriture et sur la Tradition, le Concile enseigne que cette Église en marche sur la terre est nécessaire au salut. Seul, en effet, le Christ est médiateur et voie de salut : or, il nous devient présent en son Corps qui est l’Église ; et en nous enseignant expressément la nécessité de la foi et du Baptême, c’est la nécessité de l’Église elle-même, dans laquelle les hommes entrent par la porte du Baptême, qu’il nous a confirmée en même temps. C’est pourquoi ceux qui refuseraient soit d’entrer dans l’Église catholique, soit d’y persévérer, alors qu’ils la sauraient fondée de Dieu par Jésus-Christ comme nécessaire, ceux-là ne pourraient être sauvés. (CEC #846)


Cet article est une traduction adaptée de l’article « What "No Salvation Outside the Church" Means ? » de Jim Blackburn.


Êtes-vous fatigué d'être accusé d’intolérance? Je le suis. Toute personne qui croit en la vérité absolue a déjà ressenti la piqûre de cette accusation. « Nous devons accepter les opinions de chacun comme étant toutes également valables », dit le relativiste. « Comme vous, les absolutistes, ne le faites pas, alors vous êtes intolérant ».

Plantons le clou dans le cercueil de cette accusation.

Un mauvais combo

Tout d'abord, cet argument est voué à l'échec pour le relativiste. Notez qu'il insiste sur le fait qu'on doit rechercher la tolérance, ce qui est une revendication d’une vérité objective. En d'autres termes, l'insistance d'un relativiste au sujet de la tolérance implique qu'il existe au moins une vérité absolue : que tout le monde doit être tolérant.

Cependant, les vérités objectives ne peuvent pas exister dans la vision du monde du relativiste. Par conséquent, un relativiste doit faire un choix, soit abandonner le relativisme au nom de la tolérance ou de rejeter le bien objectif de la tolérance afin de pouvoir conserver le relativisme. Un relativiste ne peut pas avoir les deux.

On peut aussi montrer comment le relativisme sape réellement la tolérance. Rappelez-vous, le relativisme estime qu’une croyance est vraie si elle correspond à l'ensemble des croyances d'un individu ou d’une société.

Mais si un individu ou groupe d'individus estimait que l'intolérance est une bonne chose? Supposons que quelqu'un affirme : « Selon moi et ma culture, il est moralement bon d'être intolérant envers toute personne qui est en désaccord avec nous ». Selon le relativisme, nous devons accepter cette croyance comme étant vraie. Donc, le relativisme ne favorise pas la tolérance, en fait, le relativisme pourrait se retourner contre la tolérance.

Les doux sentiments

Nous pouvons aller encore plus loin dans notre réponse. Disons, pour le besoin de l'argument, que le relativisme fait la promotion de la tolérance. Cela le rendrait-il vrai? Non! Prétendre que nous devrions tous être relativistes parce que le relativisme favorise la tolérance est un « non sequitur », ce qui signifie que la conclusion « nous devrions adopter le relativisme » ne découle pas de la prémisse « le relativisme favorise la tolérance ». Le fait que de bons effets viennent d'une croyance ne signifie pas nécessairement que nous devrions accepter cette croyance comme étant vrai.

Par exemple, je peux ressentir de doux sentiments à croire que le Père Noël existe, mais cela ne signifie pas que le Père Noël existe. Les gens peuvent aussi ressentir des bienfaits à croire en la vérité absolue, spécialement par la vérité proclamée par le christianisme. Comme par exemple la tranquillité d'esprit, en sachant que toutes choses seront rendues justes par le Christ à la fin des temps. Est-ce que nos amis relativistes accepteraient le christianisme comme étant vrai pour ce motif? Bien sûr que non!

Donc, même si le relativisme promouvait quelque chose de bon, comme la tolérance, cela ne signifie pas nécessairement que nous devrions l’adopter.

Définition des termes

La stratégie finale consiste à exposer l'incompréhension de la tolérance par le relativiste. Notez que l'argument implique que les absolutistes sont intolérants parce qu’ils osent dire que la croyance de quelqu'un d’autre est erronée. Cela mécomprend la tolérance en pensant que cela signifie de croire que les croyances de tout le monde sont vraies.

Mais ce n'est pas la tolérance. La tolérance est le respect de l'autre personne, même si vous pensez qu'il est dans l’erreur. Donc, un relativiste dit que nous faisons preuve d'intolérance lorsque nous disons que quelqu'un a tort, mais croire que quelqu'un a tort appartient nécessairement à l'essence de la tolérance. Nos amis relativistes qui endossent cet argument ont tout simplement mal compris ce qu’est la tolérance.

Qui suis-je pour juger?

Je pense que l'argument fondamental qui sous-tend l'argument de la tolérance est que nous ne devrions pas juger les croyances des autres. Ce fut la position d'une jeune femme dans la vidéo « College Kids Say the Darndest Things », une vidéo récente publiée par l'Institut de Politique Familiale de Washington (FPIW). En réponse à la question à savoir pourquoi elle a pensé qu'il était correct pour un homme blanc de 5'9 blanc de prétendre être une femme chinoise de 6'5, elle a dit: « Je me sens comme si ce n'était pas mon rôle, de dire à une autre personne qu’elle est mauvaise ou de tracer des lignes ou des limites.

Je pense qu'il y a deux réponses que nous pouvons offrir pour aider nos amis relativistes à voir la faiblesse de cet argument.

Premièrement, comme l'argument de la tolérance, cet argument sape le relativisme. Nous pourrions demander : « Est-il absolument vrai que nous ne devrions pas dire que l’opinion de quelqu’un est fausse? » Si le relativiste répond oui, alors le relativiste n’est plus relativiste, car il y a une chose qui est absolument vraie: que nous ne devrions pas juger que les opinions des autres. Les relativistes ne peuvent pas tenir à cet argument et en même temps demeurer relativistes. Si les relativistes répondent « Non, cela est seulement relativement vrai », alors pourquoi devrions-nous nous en préoccuper, car cela n’est que sa conviction personnelle qui est différente de la mienne?

Deuxièmement, le relativiste n’applique pas son principe à lui-même. Remarquez que le relativiste juge implicitement que c’est mal de juger les croyances des gens. Donc, si je dis à un relativiste, « Ai-je tort de croire que nous devrions juger les croyances des autres? » Le relativiste aurait alors à répondre que oui. Mais, répondre oui est juger que ma conviction est mauvaise. En fin de compte, le relativiste ne peut pas s’empêcher de porter un jugement sur la croyance de quelqu'un.

Croyez ce que vous voulez, mais ne faites pas de mal

Maintenant, notre ami relativiste pourrait essayer de sauver sa position et dire: «Tant qu'une personne ne nuit pas à quelqu'un, elle devrait pouvoir croire ce qu'il veut ». Ceci est encore un autre argument que vous trouverez dans la vidéo de FPIW mentionné ci-dessus. Que pouvons-nous dire à ce sujet?

Il n’est certainement pas compatible avec le relativisme, car il affirme que nous ne devons pas causer de mal inutile.

En outre, je ne pense pas que le relativiste voudrait suivre cette ligne de raisonnement, s'il est marié et que son conjoint lui est infidèle. Dirait-il qu'il est correct pour sa femme de lui être infidèle tant qu'elle ne lui dit pas, puisque ce qu'il ne sait pas ne lui fait pas de mal?

Nous pouvons également répondre en disant que l'argument ne contribue en rien à la discussion à savoir si la vérité est relative ou objective. Il prétend seulement que quelqu'un devrait être en mesure d'avoir sa propre opinion, sans menace de coercition. Ceci est quelque chose avec laquelle la plupart des absolutistes sont aussi d’accord, en particulier nous les chrétiens. La vraie question est: « Est-ce ces opinions sont vraies? »

Enfin, je pense que nous pouvons dire que l'argument est une pétition de principe. Il suppose qu'il n'y a pas de vérité objective que tous les êtres humains sont faits pour connaître. Ne serait-il pas nuisible à un être humain si son bonheur était subordonné à cette connaissance de la vérité et s’il était privé de connaître la vérité à cause d'une fausse opinion?

Conclusion

En fin de compte, le relativisme n'a pas de jambes pour se tenir debout. Tous les arguments mentionnés échouent pour soutenir le relativisme rationnellement et ceux-ci en fait le sapent. Je crois que absolutistes, inspirés par le langage de saint Paul dans 1 Corinthiens 15, 55, peuvent à juste titre dire: «O relativisme, où est ton aiguillon? »


Cet article est une traduction adaptée de l’article « Who's Intolerant: the Relativist or the Absolutist? » de Karlo Broussard.