Qui est intolérant: le relativiste ou l’absolutiste?



Êtes-vous fatigué d'être accusé d’intolérance? Je le suis. Toute personne qui croit en la vérité absolue a déjà ressenti la piqûre de cette accusation. « Nous devons accepter les opinions de chacun comme étant toutes également valables », dit le relativiste. « Comme vous, les absolutistes, ne le faites pas, alors vous êtes intolérant ».

Plantons le clou dans le cercueil de cette accusation.

Un mauvais combo

Tout d'abord, cet argument est voué à l'échec pour le relativiste. Notez qu'il insiste sur le fait qu'on doit rechercher la tolérance, ce qui est une revendication d’une vérité objective. En d'autres termes, l'insistance d'un relativiste au sujet de la tolérance implique qu'il existe au moins une vérité absolue : que tout le monde doit être tolérant.

Cependant, les vérités objectives ne peuvent pas exister dans la vision du monde du relativiste. Par conséquent, un relativiste doit faire un choix, soit abandonner le relativisme au nom de la tolérance ou de rejeter le bien objectif de la tolérance afin de pouvoir conserver le relativisme. Un relativiste ne peut pas avoir les deux.

On peut aussi montrer comment le relativisme sape réellement la tolérance. Rappelez-vous, le relativisme estime qu’une croyance est vraie si elle correspond à l'ensemble des croyances d'un individu ou d’une société.

Mais si un individu ou groupe d'individus estimait que l'intolérance est une bonne chose? Supposons que quelqu'un affirme : « Selon moi et ma culture, il est moralement bon d'être intolérant envers toute personne qui est en désaccord avec nous ». Selon le relativisme, nous devons accepter cette croyance comme étant vraie. Donc, le relativisme ne favorise pas la tolérance, en fait, le relativisme pourrait se retourner contre la tolérance.

Les doux sentiments

Nous pouvons aller encore plus loin dans notre réponse. Disons, pour le besoin de l'argument, que le relativisme fait la promotion de la tolérance. Cela le rendrait-il vrai? Non! Prétendre que nous devrions tous être relativistes parce que le relativisme favorise la tolérance est un « non sequitur », ce qui signifie que la conclusion « nous devrions adopter le relativisme » ne découle pas de la prémisse « le relativisme favorise la tolérance ». Le fait que de bons effets viennent d'une croyance ne signifie pas nécessairement que nous devrions accepter cette croyance comme étant vrai.

Par exemple, je peux ressentir de doux sentiments à croire que le Père Noël existe, mais cela ne signifie pas que le Père Noël existe. Les gens peuvent aussi ressentir des bienfaits à croire en la vérité absolue, spécialement par la vérité proclamée par le christianisme. Comme par exemple la tranquillité d'esprit, en sachant que toutes choses seront rendues justes par le Christ à la fin des temps. Est-ce que nos amis relativistes accepteraient le christianisme comme étant vrai pour ce motif? Bien sûr que non!

Donc, même si le relativisme promouvait quelque chose de bon, comme la tolérance, cela ne signifie pas nécessairement que nous devrions l’adopter.

Définition des termes

La stratégie finale consiste à exposer l'incompréhension de la tolérance par le relativiste. Notez que l'argument implique que les absolutistes sont intolérants parce qu’ils osent dire que la croyance de quelqu'un d’autre est erronée. Cela mécomprend la tolérance en pensant que cela signifie de croire que les croyances de tout le monde sont vraies.

Mais ce n'est pas la tolérance. La tolérance est le respect de l'autre personne, même si vous pensez qu'il est dans l’erreur. Donc, un relativiste dit que nous faisons preuve d'intolérance lorsque nous disons que quelqu'un a tort, mais croire que quelqu'un a tort appartient nécessairement à l'essence de la tolérance. Nos amis relativistes qui endossent cet argument ont tout simplement mal compris ce qu’est la tolérance.

Qui suis-je pour juger?

Je pense que l'argument fondamental qui sous-tend l'argument de la tolérance est que nous ne devrions pas juger les croyances des autres. Ce fut la position d'une jeune femme dans la vidéo « College Kids Say the Darndest Things », une vidéo récente publiée par l'Institut de Politique Familiale de Washington (FPIW). En réponse à la question à savoir pourquoi elle a pensé qu'il était correct pour un homme blanc de 5'9 blanc de prétendre être une femme chinoise de 6'5, elle a dit: « Je me sens comme si ce n'était pas mon rôle, de dire à une autre personne qu’elle est mauvaise ou de tracer des lignes ou des limites.

Je pense qu'il y a deux réponses que nous pouvons offrir pour aider nos amis relativistes à voir la faiblesse de cet argument.

Premièrement, comme l'argument de la tolérance, cet argument sape le relativisme. Nous pourrions demander : « Est-il absolument vrai que nous ne devrions pas dire que l’opinion de quelqu’un est fausse? » Si le relativiste répond oui, alors le relativiste n’est plus relativiste, car il y a une chose qui est absolument vraie: que nous ne devrions pas juger que les opinions des autres. Les relativistes ne peuvent pas tenir à cet argument et en même temps demeurer relativistes. Si les relativistes répondent « Non, cela est seulement relativement vrai », alors pourquoi devrions-nous nous en préoccuper, car cela n’est que sa conviction personnelle qui est différente de la mienne?

Deuxièmement, le relativiste n’applique pas son principe à lui-même. Remarquez que le relativiste juge implicitement que c’est mal de juger les croyances des gens. Donc, si je dis à un relativiste, « Ai-je tort de croire que nous devrions juger les croyances des autres? » Le relativiste aurait alors à répondre que oui. Mais, répondre oui est juger que ma conviction est mauvaise. En fin de compte, le relativiste ne peut pas s’empêcher de porter un jugement sur la croyance de quelqu'un.

Croyez ce que vous voulez, mais ne faites pas de mal

Maintenant, notre ami relativiste pourrait essayer de sauver sa position et dire: «Tant qu'une personne ne nuit pas à quelqu'un, elle devrait pouvoir croire ce qu'il veut ». Ceci est encore un autre argument que vous trouverez dans la vidéo de FPIW mentionné ci-dessus. Que pouvons-nous dire à ce sujet?

Il n’est certainement pas compatible avec le relativisme, car il affirme que nous ne devons pas causer de mal inutile.

En outre, je ne pense pas que le relativiste voudrait suivre cette ligne de raisonnement, s'il est marié et que son conjoint lui est infidèle. Dirait-il qu'il est correct pour sa femme de lui être infidèle tant qu'elle ne lui dit pas, puisque ce qu'il ne sait pas ne lui fait pas de mal?

Nous pouvons également répondre en disant que l'argument ne contribue en rien à la discussion à savoir si la vérité est relative ou objective. Il prétend seulement que quelqu'un devrait être en mesure d'avoir sa propre opinion, sans menace de coercition. Ceci est quelque chose avec laquelle la plupart des absolutistes sont aussi d’accord, en particulier nous les chrétiens. La vraie question est: « Est-ce ces opinions sont vraies? »

Enfin, je pense que nous pouvons dire que l'argument est une pétition de principe. Il suppose qu'il n'y a pas de vérité objective que tous les êtres humains sont faits pour connaître. Ne serait-il pas nuisible à un être humain si son bonheur était subordonné à cette connaissance de la vérité et s’il était privé de connaître la vérité à cause d'une fausse opinion?

Conclusion

En fin de compte, le relativisme n'a pas de jambes pour se tenir debout. Tous les arguments mentionnés échouent pour soutenir le relativisme rationnellement et ceux-ci en fait le sapent. Je crois que absolutistes, inspirés par le langage de saint Paul dans 1 Corinthiens 15, 55, peuvent à juste titre dire: «O relativisme, où est ton aiguillon? »


Cet article est une traduction adaptée de l’article « Who's Intolerant: the Relativist or the Absolutist? » de Karlo Broussard.

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