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Dans les deux premiers chapitres de l’Évangile de Matthieu, une approche permettant d’interpréter Marie à la lumière de la figure de la reine mère met en évidence la manière dont Matthieu associe Marie et Jésus à la prophétie d’Isaïe 7, 14, faite par la reine mère et le fils royal. Dans Matthieu 1, 23, Matthieu dépeint Marie comme étant la « parthenos » dont Isaïe avait prophétisé qu’elle donnerait naissance à l'enfant Emmanuel dans Isaïe 7, 14 (LXX). Ainsi, « selon l'accomplissement de la prophétie, Marie devint la reine mère du Messie ». Dans l'oracle d’Isaïe, la reine mère d'Emmanuel met au monde un enfant qui assurerait la continuation de la dynastie davidique. Ici, dans Matthieu 1, Marie fait de même, en faisant naître l'héritier davidique qui assurerait à jamais le véritable royaume davidique. Comme l'explique Serra :

De même qu'elle [la reine mère d’Isaïe 7, 14] a donné naissance à un fils qui garantissait la continuation de la Maison de David, de même, Marie donne naissance à un fils qui régnera à jamais sur le trône de David, dans la maison de Jacob, dans « l'Israël de Dieu » (cf. Mt 28, 20; 16, 18; Ga 6, 16; 2 S 7, 16). On note la royauté des deux femmes.

Une autre approche montre l’importance de Matthieu plaçant fréquemment le roi nouveau-né aux côtés de sa mère. En fait, certains ont souligné comment Matthieu, mentionnant constamment l’enfant et sa mère ensemble - cinq fois seulement dans le deuxième chapitre - attire l’attention sur l’association de Marie avec son Fils royal, d’une manière qui rappelle la tradition de la reine mère de l’Ancien Testament. L’expression récurrente de Matthieu « L’enfant et sa mère » a « une résonance davidique » qui pourrait rappeler la façon dont le livre des Rois présente à chaque fois chaque nouveau roi davidique aux côtés de la reine mère (voir le chapitre deux). Comme le dit Branick:

Matthieu a à l’esprit la figure puissante de la « gebirah », la reine mère de l’Ancien Testament, alors qu’il mentionne à plusieurs reprises Marie dans l’histoire de la naissance et de la petite enfance du « roi des Juifs qui vient de naître » (2, 2). Tout comme la reine mère a été constamment mentionnée dans les sommaires des rois de Judée et d'Israël, Matthieu mentionne ici à plusieurs reprises Marie comme la mère de Jésus (1, 18; 2, 11.13.14.20.21; 12, 46-47; 13, 55).

Une autre approche de la représentation de Marie selon la tradition de la reine mère dans les deux premiers chapitres de Matthieu examine sa position aux côtés de son Fils royal lorsque les mages lui rendent hommage (Mt 2, 11). Comme mentionné ci-dessus, cette scène implique un certain nombre de thèmes du royaume davidique: Jésus est appelé le « roi des Juifs » (2, 2). L’étoile guidant les mages rappelle l’étoile de l’oracle de Balaam au sujet du sceptre royal qui s’élèvera d’Israël (Nombres 24, 17). Le récit est centré sur la ville de Bethléem, ville natale de David (1 Sam 17:12) et le futur roi Davidique (Michée 5, 2) et les mages apportant des cadeaux et rendant hommage à l'Enfant Jésus rappellent le Psaume royal 72, 10-11 (voir Is 60, 6).

[…]

Matthieu établit clairement son récit d'enfance dans le contexte des espoirs entourant le royaume davidique. En interprétant Marie avec ces traditions davidiques à l’esprit, nous pouvons voir qu’en tant que mère du nouveau-né héritier de David, elle pourrait être comprise comme une reine mère.


Cet article est une traduction personnelle d’un extrait du livre « Queen Mother: A Biblical Theology of Mary’s Queenship » d’Edward P. Sri, chapitre 3 (Emmaus Road Publishing, 2005)


En tant que chrétiens, nous sommes citoyens du ciel mais nous passons notre vie sur terre. Nous avons placé notre confiance et notre espoir dans le seul Roi qui ait débarqué de son trône pour venir nous rescaper, le Seigneur Jésus-Christ, mais nous continuons de vivre dans une nation gouvernée par des dirigeants et des lois. Nous n’attendons ni homme providentiel, ni parti providentiel, ni loi providentielle, ni politique providentielle, mais ceci ne nous empêche pas d’agir intentionnellement pour le bien de tous (1 Timothée 2.1-12). Au contraire, nous aimons profondément les gens - même nos ennemis ! -, car nous croyons que chaque être humain a été créé à l’image de Dieu et possède une valeur inestimable à ses yeux. Nous croyons aussi qu’il s’agit du rôle du gouvernement de promouvoir le bien commun dans la justice et l’équité entre chaque citoyen (Romains 13.4) et de sanctionner le mal, lorsque nécessaire (1 Pierre 2.12-14). Nous prions pour notre gouvernement et notre désir est de nous soumettre aux autorités que Dieu a placées au-dessus de nous (Romains 13.1-7), mais dans le respect, nous n’hésitons pas à faire connaitre nos positions et nos convictions à ceux qui nous gouvernent, car tout comme eux, nous recherchons la paix de notre nation.


Nous le disons souvent :il est important de comprendre le contexte culturel de la Bible, mais comme beaucoup de choses dans la vie, nous ne le mettrons pas en pratique tant que nous n’aurons pas compris pourquoi c’est important. Voici donc sept bonnes raisons d'étudier les antécédents culturels de la Bible.

1. Comprendre le public

Comprendre la perspective du public d’origine nous aide à comprendre le contexte dans lequel les auteurs inspirés ont communiqué leur message.

2. Comprendre comment le texte communique

Un texte est une idée liée par un fil d'écriture. Chaque phrase et chaque mot communiquent par les idées et les pensées qu’ils susciteront chez le lecteur ou l’auditeur.

3. Les auteurs bibliques ont fait des suppositions

Les écrivains bibliques tenaient habituellement pour acquis que leurs auditoires partageaient leur langue et leur culture; donc, ils ont supposé que l’on savait déjà plutôt que de décrire explicitement certains éléments de leur message. Pensez à ce qui se passe lorsque des lecteurs ultérieurs de différentes cultures lisent un texte sans savoir la même compréhension de ces éléments que le public d'origine.

4. Comprendre les différences

Nous pouvons comprendre les différences entre les anciens et nous, ce qui nous aide à mieux comprendre comment ils auraient interprété ce qui leur était partagé.

5. Comprendre quels problèmes ont été abordés

Lorsque nous entendons le message dans son cadre culturel authentique et original, nous pouvons le réappliquer à nouveau pour notre propre contexte, qui peut être différent, car nous comprenons quels problèmes ont été réellement résolus.

6. Empêcher d'imposer sa propre culture

Si nous ne connaissons rien du monde antique, nous serons enclins à imposer notre propre culture et notre propre vision du monde au texte biblique. Cela sera toujours préjudiciable à notre bonne compréhension.

7. Combler les lacunes

Au fur et à mesure que chaque personne entend ou lit le texte, le message tient pour acquis les lacunes sous-jacentes qui doivent être remplies de signification par le public. Il est théologiquement essentiel de combler les lacunes de manière appropriée.



Cet article est une traduction personnelle tirée de l’article « 7 Reasons to Study the Cultural Backgrounds of the Bible » de Cierra Klatt.