Les 10 commandements, que l'on appelle aussi Décalogue (10 paroles), sont issus du livre de l'Exode (Ex 20, 2-17) et du Deutéronome (Dt 5: 6-21), qui sont en plusieurs points similaires. Si vous regardez attentivement ces deux passages bibliques, vous verrez qu'ils comportent chacun 16 versets. Pour en arriver à un recueil de 10 commandements, qui est plus facile à mémoriser, on doit donc regrouper certains versets ou phrases entre eux. Dans l'histoire chrétienne et même juive, trois traditions principales ont été utilisées pour regrouper les commandements. C'est pourquoi on peut aujourd'hui les retrouver sous des formes légèrement différentes.

Voici un programme interactif qui permet de découvrir ces grandes traditions qui sont :

La tradition Catholique et Luthérienne
Cette tradition est identique à celle proposée par St-Augustin. Elle est devenue celle qui s'est imposée avec le temps dans l'Église catholique. Luther, un acteur important de la réforme protestante, va lui aussi reprendre cette tradition dans son catéchisme. Les Luthériens conservent toujours aujourd'hui cette tradition.

La tradition Orthodoxe et Réformée
Cette tradition est identique à celle proposée par Origène. Elle a été conservée dans les églises Orthodoxes grecques et elle a été adoptée plus tard par la grande majorité des communautés chrétiennes protestantes (à l'exception des Luthériens).

La tradition Juive
Les juifs avaient eux aussi leur tradition de regroupement des commandements. Une chose unique dans leur façon de regrouper les commandements, qu’on ne retrouve pas chez les chrétiens, est que le premier commandement est le rappel de la sortie d’Égypte grâce à notre Dieu Yahvé. Cela est bien, car cela nous rappelle que la réponse morale de l’homme est d’abord une initiative de l’amour de Dieu où celui-ci est toujours le premier à donner.


Un nouveau site sur la foi Aleteia (qui vient du mot grec vérité), sera bientôt lancé sur le web le 31 octobre. Une section du site sera francophone. Regardez cette vidéo pour plus d’information. 


Voici un lien vers le site : Aleteia.org
Le prêtre élève l’hostie et prononce les paroles de la consécration sur le pain et le vin. «Prenez et mangez-en tous, ceci est mon corps livré pour vous. Prenez et buvez-en tous, ceci est mon sang versé pour vous.» Elles deviennent alors le Corps et le Sang du Christ. Si vous assistez souvent à la Messe, ce scénario vous semblera familier, mais pour certaines personnes moins habituées, cela pourrait leur sembler un peu comme de la magie. Surtout lorsqu’on explique à ces derniers que ce pain et ce vin deviennent objectivement le Corps et le Sang du Christ et que cela se produit 100% des fois que le rite est accompli correctement. « Ex opere operato » comme dirait les Latins.

Je dois avouer que si on plaçait à côté de ce prêtre, un sorcier qui prononcerait une incantation magique sur un talisman, on pourrait sans doute y déceler quelques points en commun, par exemple : une matière à «transformer», la prononciation de paroles et sans doute la conviction d’un certain résultat de la part de celui qui accomplit le rite. Malgré ces ressemblances, les sacrements ne sont pas de la magie. Voici pourquoi :

Les Sacrements tiennent compte des dispositions du sujet
Par exemple, si le sorcier de l’exemple précédent a prétendu créer un talisman d’amour et qu’il vous le remet en vous disant de le placer sous l’oreiller de la personne convoité pour qu’elle tombe en amour avec vous, c’est donc qu’il pense que sa magie va agir même à l’encontre de la volonté et des dispositions du sujet. Ce n’est pas le cas des Sacrements, où les dispositions et la volonté du sujet qui le reçoit sont importantes*. Par exemple, la même hostie consacrée reçue par une personne en état de grâce sanctifiante augmentera en elle la grâce, mais celle-ci pourrait même être sacrilège si celle-ci est en état de péché mortel. De même, on ne pourrait pas donner la communion à une personne qui n’a pas la volonté de la recevoir, car Dieu ne donne pas sa grâce à celui qui la refuse. Vous voyez donc maintenant une grande différence avec certains rituels ou incantations magiques où on propose souvent un certain pouvoir sur les autres contre leur gré et contre leur liberté.

Transcendant et personnel
Une autre différence est que la magie prétend utiliser de l’énergie immanente à l’univers pour agir. Le sorcier peut donc la manipuler selon sa propre volonté, car cette énergie n’a pas de volonté en elle-même. La force agissante dans les Sacrements est celle d’un Dieu personnel transcendant qui veut nous donner sa grâce salvifique. Les Sacrements ne sont efficaces que s’ils agissent selon cette volonté divine et s’ils sont opérés selon la façon dont son Fils Jésus-Christ les a institués pour notre salut. Nous sommes là bien loin du sorcier qui pratique des rites dans un but de glorification personnel ou de recherche de plaisir égoïste.

Conclusion
Comme vous avez pu le constater, les sacrements et la magie, comme le prêtre et le sorcier, n’ont en commun que certains points superficiels. Sous quelques gestes en apparence identiques, se cache une vision complètement différente du monde et de ce qu’ils accomplissent. Le premier, dans un esprit de communion et de soumission au divin et l’autre, se laissant guider par ses pulsions pour accomplir ses propres désirs.

*Il faut être prudent de ne pas tirer de cela une conclusion erronée. Le Sacrement est efficace en lui-même et les dispositions du sujet ne sont pas la cause, mais plutôt une condition de la grâce. Les dispositions n’ajoutent rien au Sacrement en tant que tel, mais elles peuvent bloquer l’effet de la grâce. Il faut donc se tenir loin à la fois d’une interprétation magique des Sacrements et d’une autre où la confiance du sujet fait tout le travail comme c’est le cas chez certains protestants.
La théorie du Dieu bouche-trou
Si vous discutez de l’existence de Dieu avec des gens autour de vous qui ne croient pas en Dieu, vous avez certainement déjà entendu quelque chose qui ressemble à ceci :

« Dans les temps anciens, les hommes étaient ignorants des sciences et ils attribuaient plusieurs phénomènes à l’action de Dieu, comme par exemple la foudre ou les maladies. Maintenant que les sciences peuvent expliquer plusieurs de ces phénomènes, l’homme n’a plus besoin de Dieu pour les expliquer. Donc, Dieu n’existe pas. »

Si vous avez lu attentivement, vous verrez que logiquement, la conclusion « Donc, Dieu n’existe pas » ne résulte pas des prémisses du raisonnement. D’ailleurs, vous remarquerez que la plupart du temps, votre interlocuteur ne mentionnera même pas cette dernière phrase et terminera simplement son argument par « on a maintenant plus besoin de Dieu pour expliquer cela ». Cependant, le fait même qu’il vous présente cet argument dans une discussion sur l’existence de Dieu trahit sa conclusion sous-entendue qui est : « Donc, Dieu n’existe pas. »

Si on applique cette logique du Dieu bouche-trou au problème de la création du monde, les chrétiens seraient alors obliger de repousser leurs interventions divines encore plus loin dans le passé, à la limite entre la science et l’inconnu, à chaque nouvelle découverte scientifique cosmologique. La prétention ultime derrière tout cela est qu’un jour viendra où la science expliquera tout et qu’il ne restera plus aucune place pour les interventions de Dieu.

Alors où est l’erreur ?
La théorie du Dieu bouche-trou comporte un sous-entendu erroné : Si quelque chose a une cause matérielle, elle ne peut pas avoir de cause efficiente. Si ces termes ne vous sont pas familiers, je vous conseille de lire l’article Les quatre types de cause.

Afin de mieux illustrer l’erreur de cette théorie, voici une petite mise en situation plus concrète. Imaginez que vous avez une machine à remonter le temps et que vous remontiez le temps de 30 ans en arrière avec votre ordinateur portable. Vous donnez votre ordinateur à une personne et elle est émerveillée de voir tout ce que cette machine peut faire, bien qu’elle ne comprenne presque rien de son fonctionnement. Elle vous demande d’où vient cette machine et vous lui répondez c’est un ingénieur de la compagnie Dell qui l’a fabriqué. Quelques jours plus tard, cette personne à qui vous avez donné votre ordinateur vous revient en disant : « Je sais maintenant que cet ingénieur de la compagnie Dell n’existe pas, car j’ai ouvert la machine, j’en ai étudié toutes les composantes et je comprends maintenant comment elle fonctionne ».

Dans cet exemple, l’erreur est flagrante : Cette personne prétend que parce qu’elle a trouvé les causes matérielles du fonctionnement de l’ordinateur, elle peut alors nier l’existence de la cause efficiente qui est l’ingénieur. Exactement comme dans le cas de la création de l’univers, le savant athée croit qu’il peut nier la cause efficiente qui est Dieu parce qu’il a trouvé une théorie qui expliquerait les causes matérielles des débuts de la création de l’univers.

La solution chrétienne
Dans la description des causes de l’univers, les causes matérielles et les causes efficientes ne sont pas en compétition. Le fait de découvrir l’existence de nouvelles causes matérielles n’enlève rien aux causes efficientes. Par exemple, la cause «Dieu» n’est pas en compétition avec les autres causes matérielles, envers lesquels il perdrait progressivement du terrain comme s’il se revendiquait du même type de cause. Dieu est la cause efficiente et les découvertes scientifiques s’occupent davantage des causes matérielles ou formelles. Le graphique ci-dessous montre bien la différence entre les deux approches. Dans l’approche chrétienne, Dieu est une cause efficiente qui ne souffre en rien des découvertes scientifiques actuelles ou des découvertes à venir (partie hachurée), car ils n’appartiennent pas au même type de cause. J’ai aussi tenté de représenter la progression du savoir scientifique des trois derniers siècles, selon les deux conceptions présentées dans cet article.



La science a beaucoup de difficulté à répondre aux questions des causes efficientes et finales de l’univers. Cela est dû au fait que la science se limite à l’étude de l’univers lui-même et que les causes efficientes et finales lui sont extrinsèques (à l’extérieur) comme cela est toujours le cas pour ces types de cause. Elle se porte donc davantage sur les causes matérielles et formelles qui lui ont intrinsèques (à l’intérieur). Pour poursuivre avec l’exemple de l’ordinateur portable, celui-ci nous en dit peu sur l’ingénieur qui l’a fabriqué, mais en le démontant, on peut facilement en comprendre les causes matérielles comme les circuits, le plastique et le métal qui le compose, ainsi que l’interaction entre les différentes composantes.

Conclusion
Dieu est-il le bouche-trou de notre ignorance? Absolument pas. Dans le passé, s’est-on servi de Dieu pour expliquer certains phénomènes? Certainement, et cela n’était pas totalement faux, car les causes matérielles de certains phénomènes nous étaient encore inconnues et on ne pouvait répondre qu’avec la cause efficiente qui était Dieu. De plus, il ne serait pas faux d’affirmer que Dieu est cause même d’un phénomène qui nous est maintenant scientifiquement connu comme par exemple la foudre, car Dieu est ultimement la cause de tout ce qui existe (voir la preuve de Dieu par la contingence), bien que nous savons qu’elle est matériellement causée par un transfert de charges électrostatiques dans l’atmosphère. La clé dans tout cela est de savoir répondre aux questions en utilisant le discours approprié à ce que veux savoir celui qui pose la question.