Le prêtre élève l’hostie et prononce les paroles de la consécration sur le pain et le vin. «Prenez et mangez-en tous, ceci est mon corps livré pour vous. Prenez et buvez-en tous, ceci est mon sang versé pour vous.» Elles deviennent alors le Corps et le Sang du Christ. Si vous assistez souvent à la Messe, ce scénario vous semblera familier, mais pour certaines personnes moins habituées, cela pourrait leur sembler un peu comme de la magie. Surtout lorsqu’on explique à ces derniers que ce pain et ce vin deviennent objectivement le Corps et le Sang du Christ et que cela se produit 100% des fois que le rite est accompli correctement. « Ex opere operato » comme dirait les Latins.
Je dois avouer que si on plaçait à côté de ce prêtre, un sorcier qui prononcerait une incantation magique sur un talisman, on pourrait sans doute y déceler quelques points en commun, par exemple : une matière à «transformer», la prononciation de paroles et sans doute la conviction d’un certain résultat de la part de celui qui accomplit le rite. Malgré ces ressemblances, les sacrements ne sont pas de la magie. Voici pourquoi :
Les Sacrements tiennent compte des dispositions du sujet
Par exemple, si le sorcier de l’exemple précédent a prétendu créer un talisman d’amour et qu’il vous le remet en vous disant de le placer sous l’oreiller de la personne convoité pour qu’elle tombe en amour avec vous, c’est donc qu’il pense que sa magie va agir même à l’encontre de la volonté et des dispositions du sujet. Ce n’est pas le cas des Sacrements, où les dispositions et la volonté du sujet qui le reçoit sont importantes*. Par exemple, la même hostie consacrée reçue par une personne en état de grâce sanctifiante augmentera en elle la grâce, mais celle-ci pourrait même être sacrilège si celle-ci est en état de péché mortel. De même, on ne pourrait pas donner la communion à une personne qui n’a pas la volonté de la recevoir, car Dieu ne donne pas sa grâce à celui qui la refuse. Vous voyez donc maintenant une grande différence avec certains rituels ou incantations magiques où on propose souvent un certain pouvoir sur les autres contre leur gré et contre leur liberté.
Transcendant et personnel
Une autre différence est que la magie prétend utiliser de l’énergie immanente à l’univers pour agir. Le sorcier peut donc la manipuler selon sa propre volonté, car cette énergie n’a pas de volonté en elle-même. La force agissante dans les Sacrements est celle d’un Dieu personnel transcendant qui veut nous donner sa grâce salvifique. Les Sacrements ne sont efficaces que s’ils agissent selon cette volonté divine et s’ils sont opérés selon la façon dont son Fils Jésus-Christ les a institués pour notre salut. Nous sommes là bien loin du sorcier qui pratique des rites dans un but de glorification personnel ou de recherche de plaisir égoïste.
Conclusion
Comme vous avez pu le constater, les sacrements et la magie, comme le prêtre et le sorcier, n’ont en commun que certains points superficiels. Sous quelques gestes en apparence identiques, se cache une vision complètement différente du monde et de ce qu’ils accomplissent. Le premier, dans un esprit de communion et de soumission au divin et l’autre, se laissant guider par ses pulsions pour accomplir ses propres désirs.
*Il faut être prudent de ne pas tirer de cela une conclusion erronée. Le Sacrement est efficace en lui-même et les dispositions du sujet ne sont pas la cause, mais plutôt une condition de la grâce. Les dispositions n’ajoutent rien au Sacrement en tant que tel, mais elles peuvent bloquer l’effet de la grâce. Il faut donc se tenir loin à la fois d’une interprétation magique des Sacrements et d’une autre où la confiance du sujet fait tout le travail comme c’est le cas chez certains protestants.
Je dois avouer que si on plaçait à côté de ce prêtre, un sorcier qui prononcerait une incantation magique sur un talisman, on pourrait sans doute y déceler quelques points en commun, par exemple : une matière à «transformer», la prononciation de paroles et sans doute la conviction d’un certain résultat de la part de celui qui accomplit le rite. Malgré ces ressemblances, les sacrements ne sont pas de la magie. Voici pourquoi :
Les Sacrements tiennent compte des dispositions du sujet
Par exemple, si le sorcier de l’exemple précédent a prétendu créer un talisman d’amour et qu’il vous le remet en vous disant de le placer sous l’oreiller de la personne convoité pour qu’elle tombe en amour avec vous, c’est donc qu’il pense que sa magie va agir même à l’encontre de la volonté et des dispositions du sujet. Ce n’est pas le cas des Sacrements, où les dispositions et la volonté du sujet qui le reçoit sont importantes*. Par exemple, la même hostie consacrée reçue par une personne en état de grâce sanctifiante augmentera en elle la grâce, mais celle-ci pourrait même être sacrilège si celle-ci est en état de péché mortel. De même, on ne pourrait pas donner la communion à une personne qui n’a pas la volonté de la recevoir, car Dieu ne donne pas sa grâce à celui qui la refuse. Vous voyez donc maintenant une grande différence avec certains rituels ou incantations magiques où on propose souvent un certain pouvoir sur les autres contre leur gré et contre leur liberté.
Transcendant et personnel
Une autre différence est que la magie prétend utiliser de l’énergie immanente à l’univers pour agir. Le sorcier peut donc la manipuler selon sa propre volonté, car cette énergie n’a pas de volonté en elle-même. La force agissante dans les Sacrements est celle d’un Dieu personnel transcendant qui veut nous donner sa grâce salvifique. Les Sacrements ne sont efficaces que s’ils agissent selon cette volonté divine et s’ils sont opérés selon la façon dont son Fils Jésus-Christ les a institués pour notre salut. Nous sommes là bien loin du sorcier qui pratique des rites dans un but de glorification personnel ou de recherche de plaisir égoïste.
Conclusion
Comme vous avez pu le constater, les sacrements et la magie, comme le prêtre et le sorcier, n’ont en commun que certains points superficiels. Sous quelques gestes en apparence identiques, se cache une vision complètement différente du monde et de ce qu’ils accomplissent. Le premier, dans un esprit de communion et de soumission au divin et l’autre, se laissant guider par ses pulsions pour accomplir ses propres désirs.
*Il faut être prudent de ne pas tirer de cela une conclusion erronée. Le Sacrement est efficace en lui-même et les dispositions du sujet ne sont pas la cause, mais plutôt une condition de la grâce. Les dispositions n’ajoutent rien au Sacrement en tant que tel, mais elles peuvent bloquer l’effet de la grâce. Il faut donc se tenir loin à la fois d’une interprétation magique des Sacrements et d’une autre où la confiance du sujet fait tout le travail comme c’est le cas chez certains protestants.
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