Lorsqu’on partage notre foi et qu’on utilise des termes un peu plus techniques ou plus philosophiques, quelqu’un peut nous faire la réflexion suivante : « Toutes ces définitions théologiques sont sans importance, l’important c’est d’aimer Dieu ». Cette personne n’a pas tort. Cependant, il serait utile de lui poser quelques questions supplémentaires pour savoir ce qu’elle veut réellement dire par là, car cela peut aussi cacher autre chose de problématique. Examinons cela plus en détail.

L’objet de la foi
L’objet de la foi est la Parole de Dieu, ce que Dieu nous a révélé. On pourrait dire le Logos de Dieu, qui est lui-même Dieu. Le contenu de cette foi est exprimé en propositions, une chose indispensable pour notre intellect qui fonctionne de façon discursive. Cette révélation se retrouve dans la Bible, dans les credos ou les enseignements de l’Église. Ces propositions, aussi bien construites et vraies qu’elles puissent être, ne sont pas l’objet de notre foi, car l’objet réel de notre foi est Dieu. Vous voyez donc que de ce point de vue, notre interlocuteur n’a pas tort.

Les propositions de la foi
Maintenant, bien que l’objet de la foi ne soit pas un ensemble de propositions, celles-ci sont nécessaires afin de structurer notre intelligence pour une meilleure connaissance de Dieu, qui lui est l’objet de notre foi. L’amour cherche à connaître celui qu’il aime. Si Dieu nous a créés avec une intelligence et des sentiments, c’est parce qu’il désire que nous puissions utiliser les deux pour l’aimer. Nous ne pouvons pas aimer quelqu’un qu’on ne connait pas.

Le problème de la foi sans propositions
Si notre interlocuteur voulait signifier par son intervention que Dieu est l’objet réel de notre foi, il n’y a pas de problème. Cependant, cela peut aussi vouloir exprimer une autre chose plus problématique. Il pourrait vouloir dire que ces propositions sont inutiles ou même nocives pour notre vie spirituelle. Cela entraîne deux problèmes majeurs. Premièrement, sans un discours sur Dieu, on ne peut plus communiquer efficacement ce que l’on entend par Dieu et sur le contenu de sa révélation. Pire encore, cela peut conduire à une construction personnelle et fantaisiste d’un Dieu que l’on moule à ses propres désirs et que l’on assoit sur ces genoux comme une marionnette de ventriloque. Cela n’est pas la foi, ce n’est que de l’auto- tromperie. Vous voyez donc que dans ce sens, cette affirmation de départ peut avoir un sous-entendu néfaste.

Récapitulons
Pour récapituler avec le mystère de la Trinité, le paragraphe suivant est une partie de ce que vous devez connaître avec votre intelligence :
Nous ne confessons pas trois dieux, mais un seul Dieu en trois hypostases : la Trinité consubstantielle. Les personnes divines ne se partagent pas l’unique divinité, mais chacune d’elles est Dieu tout entier : Le Père est cela même qu’est le Fils, le Fils cela même qu’est le Père, le Père et le Fils cela même qu’est le Saint-Esprit, c’est-à-dire un seul Dieu par nature. Chacune des trois personnes est cette réalité, c’est-à-dire la substance, l’essence ou la nature divine.
Les trois Personnes de la Trinité, c’est ce que vous devez aimer de tout votre cœur.

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Voici une belle entrevue du Père Thomas Rosica avec Mgr Gérald Cyprien Lacroix qui nous donne les grandes lignes de son cheminement, de sa vision et de son espoir devant les défis de l’Église du Québec pour les prochaines années.


Avec la mondialisation, nous sommes de plus en plus en contact avec des gens de culture et de croyance différentes. Il ne fait donc aucun doute que la tolérance religieuse est une valeur importante dans nos sociétés modernes. Malheureusement, avec la promotion de la tolérance religieuse, pourtant nécessaire à de telles sociétés, trois grandes tentations peuvent se présenter à nous.

L’athéisme : Toutes les religions sont fausses
Pour l’athée, toutes les religions sont fausses, car Dieu n’existe pas. Elles ne sont que des illusions inventées par les hommes pour se consoler des maladies, de la mort, de situations injustes, etc. Les religions seraient donc une promesse illusoire d’un monde meilleur après la mort ou après une quelconque intervention divine. Les trois philosophes qui ont beaucoup marqué la pensée moderne en ce sens sont sans doute Marx, Nietzsche et Freud. L’athéisme prétend pouvoir régler les problèmes de la société pluraliste en convainquant tous les croyants d’abandonner leur croyance.

Le relativisme : Toutes les religions se valent
Pour le relativiste, toutes les religions se valent. Elles sont l’expression légitime d’un besoin religieux ancré au plus profond de l’homme. De ce point de vue, les religions sont valables, dans le sens où elles expriment toutes des réalités mystérieuses qui dépassent l’homme, mais aucune des religions ne pourrait prétendre détenir la vérité. On pourrait placer Voltaire, Kant et Gandhi dans cette catégorie. Le relativisme prétend régler les problèmes de la société pluralisme en acceptant toutes les religions pourvu que celles-ci n’aient pas la prétention d’avoir la vérité.

Le syncrétisme : La vérité se trouve dans la synthèse
Le syncrétisme s’efforce de faire une synthèse de toutes les religions. La synthèse emprunte des éléments à chacune des religions pour former une nouvelle religion différente de toutes celles où elle a puisé, mais dans laquelle chacune de ces religions y retrouve un peu de leurs idées. Habituellement, cette synthèse est par la suite érigée en seule vérité et elle travaille ensuite à la destruction des religions qui ont servi à la former. Plusieurs sectes Nouvel-Âge et ésotériques modernes ont cette prétention. Le syncrétisme prétend régler les problèmes de la société pluralisme en donnant à chacun une part du gâteau religieux à condition que chacun renonce à sa croyance d’origine pour la nouvelle synthèse.

Vous remarquerez que c’est principalement la connaissance de la vérité qui est attaquée par ces trois grandes tentations. S’il n’y avait pas de vérité, il n’y aurait aucun problème à ces trois tentatives de solution au pluralisme religieux. Cependant, si Jésus a vraiment dit : « Je suis la voie, la vérité et la vie », ces trois options ne sont pas des solutions valides.

« Pourquoi m'appelles-tu bon ? Nul n'est bon que Dieu seul. » Cette question est posée par Jésus dans l’Évangile de Matthieu, Marc et Luc. Elle est souvent citée par ceux qui nient sa divinité et qui tentent de prouver que Jésus par là veut se dissocier de Dieu.

Le contexte
Examinons maintenant le passage dans son contexte dans l’Évangile de Luc :
Luc 18, 18-22 (voir aussi dans Matthieu 19 et Marc 10)
Un notable l'interrogea en disant : " Bon maître, que me faut-il faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? "
Jésus lui dit : " Pourquoi m'appelles-tu bon ? Nul n'est bon que Dieu seul.
Tu connais les commandements : Ne commets pas d'adultère, ne tue pas, ne vole pas, ne porte pas de faux témoignage ; honore ton père et ta mère. "
- " Tout cela, dit-il, je l'ai observé dès ma jeunesse. "
Entendant cela, Jésus lui dit : " Une chose encore te fait défaut : Tout ce que tu as, vends-le et distribue-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux ; puis viens, suis-moi. "
Deux lectures possibles
Relisez ce passage à vois haute : « Pourquoi m'appelles-tu bon ? Nul n'est bon que Dieu seul. » N’y a-t-il pas deux façons de lire cette question? La première, avec une pointe de sévérité, qui semble affirmer que Jésus ne peut pas être bon, car seul Dieu est bon et que par là Jésus veut se distancer de Dieu. N’y a-t-il pas aussi une deuxième façon, qui nous pousse à réfléchir sur son identité ? Une interrogation qui est en même temps une affirmation de sa divinité, à savoir si on le considère bon précisément parce que Dieu seul est bon ?

Les deux tablettes des commandements
Au temps de Jésus, on avait coutume de diviser les commandements entre ceux envers Dieu et ceux envers le prochain. Le parallèle est facile à faire avec les deux commandements de Jésus qui résume toute la Loi : Aime Dieu et aime ton prochain (Luc 10, 27). La première tablette contentait les premiers commandements concernant Dieu et la deuxième, les commandements concernant le prochain. Si vous lisez attentivement les commandements que Jésus énumère et que le notable affirme suivre depuis sa jeunesse, vous verrez qu’il énumère seulement les commandements qui étaient sur la deuxième tablette, donc ceux envers le prochain. Il est évident, et encore plus pour un juif du temps de Jésus, qu’il manque à ce notable l’application des commandements de la première tablette, celle des commandements envers Dieu. Tout bon rabbin de l’époque aurait donc conseillé à ce notable de suivre aussi les commandements envers Dieu, que l’on peut résumer par adorer et servir Dieu de tout son cœur et de toutes ses forces. Cependant, ce n’est pas la réponse de Jésus. Il lui dit plutôt : « Tout ce que tu as, vends-le et distribue-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux ; puis viens, suis-moi. » Voyez-vous qu’il substitue sa propre personne à l’adoration qui est due à Dieu seul? Cela ne confirme-t-il pas la deuxième lecture mentionnée précédemment qui nous montre que Jésus est Dieu ?

La question identitaire de Jésus
Si vous êtes un peu sceptique et que vous croyez que cette interprétation étire un peu trop le texte biblique, voici deux autres passages où Jésus insiste sur son identité de la même façon :
Matthieu 22, 42-46 (Voir aussi Marc 12 et Luc 20)
" Quelle est votre opinion au sujet du Christ ? De qui est-il fils ? " Ils lui disent : " De David. "
" Comment donc, dit-il, David parlant sous l'inspiration l'appelle-t-il Seigneur quand il dit : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Siège à ma droite, jusqu'à ce que j'aie mis tes ennemis dessous tes pieds ?
Si donc David l'appelle Seigneur, comment est-il son fils ? "
Nul ne fut capable de lui répondre un mot. Et à partir de ce jour personne n'osa plus l'interroger.
Ce passage semble aussi confirmer l’interprétation selon laquelle Jésus affirme être Dieu. En effet, le Seigneur peut être fils de David seulement si le Christ est aussi Seigneur. Sinon, le Christ ne peut pas être à la fois le Seigneur de David et son fils. L’équation est claire : Jésus = Christ = Seigneur (Adonaï) = Dieu.
Matthieu 16, 13-17
Arrivé dans la région de Césarée de Philippe, Jésus posa à ses disciples cette question : " Au dire des gens, qu'est le Fils de l'homme ? "
Ils dirent : " Pour les uns, Jean le Baptiste ; pour d'autres, Élie ; pour d'autres encore, Jérémie ou quelqu'un des prophètes. "
" Mais pour vous, leur dit-il, qui suis-je ? "
Simon-Pierre répondit : " Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. "
En réponse, Jésus lui dit : " Tu es heureux, Simon fils de Jonas, car cette révélation t'est venue, non de la chair et du sang, mais de mon Père qui est dans les cieux
Ce passage nous montre encore comment Jésus semble insister sur son identité. Il ne demande pas ce que les gens pensent de ses enseignements, pour lui, le plus important semble être la réponse à son « Qui suis-je?». Ce passage aussi fait beaucoup plus de sens si Jésus veut affirmer sa divinité. S’il se considérait seulement comme un sage ou un prophète, il aurait accordé plus d'importance à son message qu'à son identité.

Conclusion
À la lumière de tout cela, nous sommes donc forcés d’admettre que c’est bien de sa divinité que Jésus veut nous révéler lorsqu’Il demande : « Pourquoi m'appelles-tu bon ? Nul n'est bon que Dieu seul. » Nous pourrons donc lui répondre : « Nous t’appelons bon, car tu es Dieu et nous voulons connaître ta Parole. »