Et voilà, certains tentent maintenant de justifier l’avortement post-natal. C’est à tout de moins ce que proposent deux chercheurs en bioéthique de l’Université de Melbourne, Alberto Giubilini et Francesca Minerva.

Voici le résumé de leur article publié cette semaine :
« L'avortement est largement accepté, même pour des raisons qui n'ont rien à voir avec la santé du fœtus. En montrant que (1) à la fois les fœtus et les nouveau-nés n'ont pas le même statut moral que des personnes véritables (2) le fait qu'ils sont tous deux des personnes potentielles est moralement sans importance et (3) que l'adoption n'est pas toujours dans l'intérêt de gens véritables, les auteurs soutiennent que ce que nous appelons l'« avortement post-natal » (la mise à mort d'un nouveau-né) doit pouvoir être permis dans tous les cas où l'avortement l'est, y compris le cas où le nouveau-né n'est pas handicapé. »
Pour justifier cela, voici ce que proposent les auteurs :
« Si des critères comme les coûts (sociaux, psychologiques, économiques) à supporter par les parents potentiels sont d'assez bonnes raisons pour recourir à l'avortement, même lorsque le fœtus est en bonne santé, si le statut moral du nouveau-né est le même que celui du nourrisson et si aucun des deux n'a de valeur morale du fait d'être une personne potentielle, alors les mêmes raisons qui justifient l'avortement doivent aussi justifier la mise à mort de la personne potentielle lorsqu'elle est au stade de nouveau-né. »
Un avortement post-natal, c’est un infanticide. Le pire dans tout cela, c’est que cet argument (même s’il est dégoutant) est tout à fait logique une fois qu’on a accepté les prémisses qui permettent l’avortement.

Pour ceux qui sont intéressés par une véritable bioéthique, qui défend vraiment les intérêts de l'être humain, voici la position de l’Église sur l’avortement tirée du catéchisme (# 2271, 2273, 2274):

Depuis le premier siècle, l’Église a affirmé la malice morale de tout avortement provoqué. Cet enseignement n’a pas changé. Il demeure invariable. L’avortement direct, c’est-à-dire voulu comme une fin ou comme un moyen, est gravement contraire à la loi morale. 
Le droit inaliénable à la vie de tout individu humain innocent constitue un élément constitutif de la société civile et de sa législation :
" Les droits inaliénables de la personne devront être reconnus et respectés par la société civile et l’autorité politique. Les droits de l’homme ne dépendent ni des individus, ni des parents, et ne représentent pas même une concession de la société et de l’état ; ils appartiennent à la nature humaine et sont inhérents à la personne en raison de l’acte créateur dont elle tire son origine. Parmi ces droits fondamentaux, il faut nommer le droit à la vie et à l’intégrité physique de tout être humain depuis la conception jusqu’à la mort " (CDF, instr. " Donum vitæ " 3).
Dans le moment où une loi positive prive une catégorie d’êtres humains de la protection que la législation civile doit leur accorder, l’État en vient à nier l’égalité de tous devant la loi. Quand l’État ne met pas sa force au service des droits de tous les citoyens, et en particulier des plus faibles, les fondements même d’un état de droit se trouvent menacés... Comme conséquence du respect et de la protection qui doivent être assurés à l’enfant dès le moment de sa conception, la loi devra prévoir des sanctions pénales appropriées pour toute violation délibérée de ses droits " (CDF, instr. " Donum vitæ " 3)
Puisqu’il doit être traité comme une personne, dès la conception, l’embryon devra être défendu dans son intégrité, soigné et guéri, dans la mesure du possible comme tout autre être humain.
Le diagnostic prénatal est moralement licite, " s’il respecte la vie et l’intégrité de l’embryon et du fœtus humain, et s’il est orienté à sa sauvegarde ou à sa guérison individuelle ... Il est gravement en opposition avec la loi morale, quand il prévoit, en fonction des résultats, l’éventualité de provoquer un avortement. Un diagnostic ne doit pas être l’équivalent d’une sentence de mort " (CDF, instr. " Donum vitæ " 1, 2).

La nouvelle de la censure de la chanson d’Édith Piaf a fait bien jaser aujourd’hui. Je suis bien content que les ministres de l'Éducation, Line Beauchamp, et de la Culture, Christine St-Pierre aient dénoncé cette pratique en Chambre.

Leurs arguments rejoignent un peu ceux que j’avais avancés hier dans mon commentaire. Voici les détails de leurs interventions (nouvelle de Cyberpresse) :

Mme Beauchamp, tout en déplorant le manque de jugement de l'enseignant, a rappelé que le Québec n'avait jamais eu pour objectif d'effacer son histoire religieuse, ni son identité.
«Au Québec, on n'est pas en train d'effacer le mot Dieu, le mot Jésus, ou quelque autre référence à une entité, à un Dieu auquel on croit», a-t-elle répliqué en Chambre, lorsqu'interrogée par l'opposition.


De même, un enseignant n'a pas à pervertir une œuvre faisant partie du répertoire de la chanson francophone, a-t-elle estimé.
«Une chanson, c'est une œuvre d'art, et on ne touche pas à une œuvre d'art», a renchéri Mme St-Pierre, qui n'en croyait pas ses oreilles.
«Ca n'a pas de bon sens, c'est de la censure! Voyons donc! Ca n'a pas de bon sens, point final», a ajouté la ministre, en point de presse.

De  leurs cotés, la commission scolaire et les péquistes se sont rangées du coté de la censure avec l’enseignant. Tous deux blâmant le gouvernement pour son manque de clarté au sujet des directives du gouvernement en matière de religion dans les écoles.

La phrase la plus inquiétante de cette histoire est la suivante : L'incident a fourni des munitions à l'opposition péquiste, qui se bat pour que le Québec affiche la totale laïcité de l'État et des services publics.

La totale laïcité? Cette expression me donne la chair de poule. Totale dans le sens de complètement censuré de référence religieuse ? Totale comme dans totalitaire? Totale comme dans complètement interdit? Heureusement qu’on peut voir qu’il y a encore des gens au gouvernement qui osent se tenir debout pour le respect de la liberté religieuse publique et privée. Les écoles et les autres institutions gouvernementales sont des lieux publics et ne sont pas exemptées de respecter cette liberté.

Nouvelle de Cyberpresse :
Une chanson d'Édith Piaf a été censurée dans une école primaire de Sorel-Tracy.
Un professeur de musique de l'école Saint-Gabriel-Lalemant a pris cette décision parce que le mot «Dieu» figure dans les paroles de la chanson L'Hymne à l'amour.
L'enseignant, qui préparait un spectacle de fin d'année, a ainsi supprimé la dernière phrase de la chanson, celle où les élèves auraient dû chanter «Dieu réunit ceux qui s'aiment».
Plusieurs parents ont critiqué cette modification à l'une des chansons les plus connues de la Francophonie.
Un porte-parole de la Commission scolaire de Sorel-Tracy, Éric Choinière, a défendu la décision de l'enseignant.
«Il ne voulait pas aborder de thème religieux dans ce cours-là, d'où sa modification à la finale de la chanson», a-t-il dit au réseau radiophonique Cogeco Nouvelles.
«Je ne suis pas mal à l'aise qu'on ait enlevé un petit bout pour ne pas aborder cette question dans un contexte laïque», a ajouté M. Choinière.

Voici les deux arguments apportés par la commission scolaire selon cette nouvelle :

  • Il ne voulait pas aborder de thème religieux dans ce cours-là, d'où sa modification à la finale de la chanson
  • Je ne suis pas mal à l'aise qu'on ait enlevé un petit bout pour ne pas aborder cette question dans un contexte laïque

La laïcité n’est pas la suppression de ce qui est religieux, c’est la séparation de l’Église et l’État. Ce qui veut dire que l’État n’est pas dominé par l’Église, que l’Église n’est pas dominée par l’État et qu’il existe un rapport de neutralité en matière de religion dans l’État. 

La laïcité ne doit pas être prise au sens où on fait table rase de la religion dans toutes les sphères publiques. Le « contexte laïque » ne doit pas être un prétexte pour censurer toutes discussions ou débats religieux. La vraie laïcité doit plutôt permettre à chacun de participer aux discussions religieuses sans craindre de représailles civiles pour sa position religieuse. Présentement, cette pseudolaïcité engendre le contraire : la censure des discussions de thèmes religieux et bientôt, les représailles de ceux qui oseront défendre leurs convictions religieuses en public.




Les deux nouveaux évêques auxiliaires de Québec, qui auront la grâce de recevoir l’ordination épiscopale, vous invitent à vous joindre à eux à la basilique Sainte-Anne de Beaupré samedi le 25 février prochain dès 9h45. Si vous ne pouvez vous rendre sur place, vous pourrez regarder l’ordination sur le site Espace média de l’Église Catholiquede Québec.


Un lecteur : Il m’est difficile de lire la Bible. Il y a plusieurs passages dans l’Ancien Testament qui me semble étrange et toutes ces histoires semblent avoir bien peu de liens entre elles. Pourquoi Dieu a-t-il fait un livre si compliqué s’il est si important pour notre vie?

Vous avez raison de dire que la Bible est un livre un peu compliqué. La Bible ne présente pas, à première vue, un contenu homogène pour plusieurs raisons. Premièrement, elle a été écrite par plusieurs auteurs, il y a de cela plusieurs années et elle présente des images ponctuelles de la spiritualité d’un peuple en constante progression. Deuxièmement, c’est en quelque sorte non pas un livre, mais une bibliothèque de livres dont les genres littéraires sont différents et qui ont été reconnus comme inspirés de Dieu au fil du temps par leur communauté religieuse. Troisièmement, elle a été écrite dans des langues qui ne sont pas accessibles à la majorité de nos contemporains et nous devons souvent nous en remettre à une traduction avec tout ce que cela comporte.

Les écrits anciens sont parfois difficiles à comprendre pour plusieurs raisons. Ils peuvent contenir des usages de mots où d’expressions qui n’existent plus dans une époque ultérieure. Ils peuvent aussi faire référence à des évènements, des façons de faire ou des réalités  qui ont été modifiés ou qui ont disparus à l’époque du lecteur. Cela transforme quelquefois l’interprétation de certains passages en véritable travail de détective.

Malgré toute cette diversité, il y a vraiment plusieurs fils conducteurs dans la Bible. Le thème de l’alliance en est un des plus importants. En suivant ce fil conducteur que sont les alliances de Dieu avec son peuple, on s’aperçoit que Dieu élargit son alliance pour aller vers toute l’humanité. Il a d’abord fait alliance avec le premier couple Adam et Ève, la famille de Noé, les descendants d’Abraham, Moïse et les Israélites, David et le royaume d’Israël et finalement Jésus avec son Église qui veut sauver toute l’humanité. L’inspiration divine de la Bible est aussi un élément important qui forme son unité. Malgré plusieurs auteurs humains, l’auteur divin, lui, est unique. La garantie de l’inspiration divine nous fait découvrir, à travers des récits apparemment disparates, le plan de salut que Dieu nous a préparé. Cette diversité ne doit donc pas vous décourager, mais vous servir d’exemple de la richesse que peut manifester l’inspiration divine.

La Bible contient-elle des mythes? Si vous dites oui, certains chrétiens se plisseront le visage, alors que d’autres se moqueront de votre crédulité. Si on me posait la question, je n’aurais pas le choix de répondre à la fois oui et non. L’ambigüité de ma réponse vient du fait qu’il y  plusieurs façons d’interpréter le mot mythe. Nous verrons donc que, selon certains usages du mythe, ils seraient tout à fait contraires à la foi chrétienne d’affirmer qu’il y a des mythes dans la Bible. Cependant, il existe aussi des usages du mot mythe qui serait conforme avec la foi chrétienne.

Commençons par examiner les usages conformes à la foi chrétienne pouvant se retrouver dans la Bible :

A) Histoire sacrée
Un mythe dans le sens du grec « mythos », qui signifie seulement histoire sacrée. Ce terme ne dit rien sur la véracité ou l’historicité du récit. Il indique seulement que l’histoire se rapporte à quelque chose de sacré. Tous les textes de la Bible pourraient entrer dans cette catégorie.

B) Parabole ou vision du monde
Un mythe qui se caractérise par la présence d’un genre littéraire contenant des éléments fantaisistes ou imaginaires. Ces histoires ne sont pas littéralement vraies et ne sont pas présentées par l’auteur comme étant littéralement vraies. Elles servent plutôt à expliquer une morale, expliciter une notion théologique ou à présenter une vision du monde. Les paraboles de Jésus pourraient appartenir à cette catégorie (l’enfant prodigue, le bon Samaritain, les 10 vierges, etc.). Par exemple, dans la parabole du bon Samaritain, Jésus n’insinue pas l’histoire qu’il raconte est réellement arrivé. Il a probablement inventé cette histoire pour nous donner un exemple de charité envers le prochain.

C) Archétype
On peut aussi parler de mythe en littérature, lorsqu’on présente une vérité universelle sous la forme d’une histoire qui peut-être fictive ou non. Les archétypes de Platon en sont un bon exemple. Pour prendre un exemple de la Bible, la résurrection de Jésus, qui est aussi un fait historique réel, peut être aussi un mythe dans le sens où il est aussi l’archétype de notre propre résurrection à la fin des temps.

Maintenant, examinons les usages contraires à la foi chrétienne qui ne peuvent pas se retrouver dans la Bible :

D) Histoire irréelle ou fausse
C’est probablement le sens le plus populaire du mot mythe, c'est-à-dire une histoire qui n’est pas vraiment arrivée ou une histoire qui n’est pas vraiment vraie comme pour le Père Noël. C'est d'ailleurs souvent la préoccupation de ceux qui vous posent la question à savoir si la Bible contient des mythes : savoir si cela est vraiment arrivé. Comme c’est le sens le plus populaire du mot mythe, c’est pourquoi certains chrétiens orthodoxes (probablement de bonne foi) se plisseront le visage lorsqu’ils vous entendront dire que la Bible peut contenir des mythes. À l’opposé, les modernistes vont être tentés de placer tous les faits miraculeux, comme la résurrection du Jésus, dans cette catégorie. Cette tendance qu’ont les modernistes a toujours été condamnée par l’Église.

E) Projection 
Un mythe au sens d’une projection de la conscience humaine dans la réalité. Par exemple, d’une certaine façon, les rêves pourraient être ce type de mythe pendant le temps qu’on les croit pour vrai. Par exemple, la théorie où les apparitions de Jésus après sa résurrection auraient pu être de ce type de mythe est aussi incompatible avec la foi chrétienne.

Vous voyez donc que la question : La Bible contient-elle des mythes doit être répondu en apportant certaines nuances. Cependant, dans le cas ou on doit absolument répondre que par oui ou par non, je crois qu’il est plus prudent de répondre que non, étant donné que la majeure partie des gens associés le mythe au sens de l’histoire irréelle ou fausse (D) et dont on ne peut pas admettre la présence dans la Bible. Cependant, je crois qu’une réponse précise à la question ne peut pas être donnée sans faire préalablement cet exercice de précisions et de nuances.