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Est-ce que la science est la seule forme légitime d’enquête rationnelle? Le populaire biologiste évolutionniste athée, Richard Dawkins, le pense.

Dans un débat en 2012 avec Rowan Williams, l'ancien archevêque de Canterbury, Dawkins prétendait que la religion, par opposition à la science, est « une trahison de l'esprit ». Il affirme que de faire appel à Dieu pour expliquer l'univers est « un substitut bidon d’explication» et que cela « avance de fausses explications où des explications réelles pourraient être offertes ». Que doit compter comme une véritable explication? Pour Dawkins, c’est la science.

La croyance que les véritables explications ne peuvent être offertes que par la science est le scientisme. Mais est-ce que le scientisme lui-même est une véritable explication? Le scientisme est-il digne de l'intelligence humaine?

Je crois qu'il ne l’est pas.

Une trahison de l'esprit humain

Tout d'abord, le scientisme est une auto-réfutation.

L’affirmation « la connaissance scientifique est la seule forme légitime de connaissance » ne peut être vérifiée par les méthodes scientifiques. Il s’agit d’une proposition métaphysique qui donc ne peut pas être soumise à l'enquête scientifique. Peu importe le succès de la science, elle est limitée à la réalité physique. La métaphysique traite des vérités fondamentales de la réalité qui vont au-delà de la physique (par exemple, les questions sur l'existence même, le temps, l’espace, etc.). La science ne peut jamais aller au-delà des limites de sa source de données, de sorte qu’en principe, elle ne peut pas vérifier la véracité du scientisme.

Mais si la science ne peut pas vérifier la véracité de scientisme, alors le scientisme lui-même peut ne pas être une forme légitime de connaissance, et dans ce cas, il s’auto-réfute.

En outre, le scientisme s’auto-réfute parce qu’il mine la science comme étant une forme rationnelle d'enquête. La science présuppose diverses hypothèses philosophiques qui ne sont pas assujetties à des vérifications scientifiques, comme par exemple qu’il y a un monde extérieur en dehors de l'esprit des scientifiques, que le monde est gouverné par des régularités causales et que l'intellect humain est capable de découvrir ces régularités.

Maintenant, selon la vision du scientisme, comment la science pourrait-elle être une forme légitime d'enquête rationnelle si ses hypothèses présupposées ne sont pas le produit de la recherche scientifique? Elle ne peut tout simplement pas. Le scientisme cherche à exalter la science, mais en réalité, il la mine dans le processus.

Aucun esprit humain autorisé

La deuxième raison pour laquelle le scientisme est insoutenable est parce qu’il conduit à la négation de l'esprit humain. Le philosophe Edward Feser soutient cela dans son article «Aveuglé par le scientisme » [en anglais].

Feser explique comment le scientisme est basé sur la division, dans la science moderne, entre les images quantitatives-objectives-réelles et les images qualitatives-subjectives-apparentes du monde. Selon cette division, tout ce qui ne peut pas être mesuré de manière quantifiable n’est pas réel. Puisque l'enquête scientifique est soumise uniquement aux aspects quantitatifs de la réalité, le scientisme considère la connaissance de ces choses comme étant la seule vraie forme de connaissance. Mais cela pose un problème.

En ce qui concerne l'esprit, Feser soutient que cela se situe dans l’image qualitatives-subjectives-apparentes du monde. Les activités mentales dans la pratique des sciences, telles la formulation d'hypothèses, l'appréciation de la preuve, les concepts techniques et la construction de chaînes causales ne peuvent pas être décrites dans le langage des mathématiques. Il n'y a pas microscope ou de télescope qui peut nous montrer l'existence des croyances mentales. Ils ne relèvent pas de la compétence de l'image quantitative-objective-réelle du monde. Par conséquent, les activités de l'esprit tombent du côté de la division qui est subjective et qui sont simplement une apparence, c’est-à-dire que l'esprit n’est pas réel.

Or, comme le souligne Feser, plutôt que de voir le scientisme comme une absurdité et de le rejeter, de nombreux partisans du scientisme poursuive dans leur logique et rejettent tout simplement l'esprit, voyant dans la pensée humaine comme étant de simples événements physiologiques. Mais on doit se demander « Comment peut-on plaider pour le scientisme quand une telle argumentation présuppose la chose même que le scientisme nie, à savoir, l'esprit? »

La réponse est que vous ne pouvez pas. Par conséquent, puisque le scientisme nie la réalité de l'esprit humain, qui est pourtant nécessaire pour appuyer le scientisme lui-même, le scientisme n’est pas raisonnable.

La confusion entre la méthodologie et l'ontologie

Finalement, le scientisme n’est pas raisonnable parce qu'il confond la méthode (méthode de connaissance) avec l'ontologie (la réalité). En raison du succès de la méthodologie quantitative dans la science moderne, beaucoup pense que la méthode peut décrire toute la nature. Alors qu’un tel succès montre seulement que cette méthode est utile pour traiter des aspects de la nature qui sont quantitativement mesurables.

Pour utiliser l'analogie populaire de Feser, l'affirmation que rien n’existe au-delà des limites de la recherche scientifique est comme de dire qu’il n’y a pas de gobelets en plastique sur la plage à cause que le détecteur de métaux ne peut pas les détecter. L'échec du détecteur de métal ne dit rien à savoir si oui ou non les gobelets en plastique existent. C’est tout simplement une manifestation des limites de ses pouvoirs de détection.

De même, l'incapacité de la science à pouvoir détecter des entités qui ne sont pas quantitativement mesurables ou vérifiables empiriquement (comme des entités immatérielles), ne dit rien à savoir si oui ou non ces choses existent. C’est tout simplement une manifestation de la limitation des pouvoirs de détection de la science. Les sciences ne détectant que la réalité physique.

Le scientisme, par conséquent, commet l'erreur de confondre la méthode avec la réalité, en laissant la méthode dicter ce qui est réel, plutôt que de laisser la réalité dicter la méthode appropriée pour l'étudier.

Quant à savoir si faire appel à Dieu est la meilleure explication pour expliquer l'univers est quelque chose de digne de considération. Les théistes comme les athées doivent présenter des arguments pour appuyer leurs visions du monde. Mais ce qui n’est pas digne de considération, c’est le scientisme. Il s’auto-réfute, il mine la science et il commet l'erreur élémentaire de confondre la méthode avec la réalité.

Dawkins peut rejeter Dieu comme étant la meilleure explication de l'univers sur la base de mauvais arguments, mais il ne peut pas raisonnablement rejeter le théisme sur le motif qu'il n’est pas une connaissance scientifique. Le faire serait trahir l'esprit humain.



Cet article est une traduction personnelle de l’article « Is the Only Real Knowledge Scientific Knowledge? » de Karlo Broussard.
l'Apôtre Jean sur la poitrine de Jésus à la Cène
Anonyme, La Cène (17e siècle)
Sommes-nous sauvés par la foi et les œuvres, ou par la foi seule? Cette question est, dans une perspective protestante traditionnelle, la question la plus importante qui divise les catholiques et les protestants. R.C. Sproul a souligné l'importance historique de la question [en anglais]:

Luther a fait son fameux commentaire où il dit que la doctrine de la justification par la foi seule est l'article sur lequel l'église tient ou tombe. Jean Calvin a ajouté une autre métaphore, en disant que la justification est la charnière sur laquelle tout tourne. Au XXe siècle, J.I. Packer a utilisé une métaphore indiquant que la justification par la foi seule est l '  « Atlas sur laquelle toutes les autres doctrines s’appuient ».

Au cours du dernier demi-millénaire d’interventions, il n'y a pas eu de pénurie de débats sur ce que signifie précisément saint Paul quand il dit «que l'homme est justifié par la foi sans les œuvres de la Loi» (Romains 3, 28), ou sur ce que Jacques signifie en disant « que l'homme est justifié par les œuvres et non par la foi seule » (Jacques 2, 24). Il y a eu des débats terminologiques interminables sur ce que Paul voulait dire par « justification », « sanctification » et « œuvres » et sur ce que Jacques entendait par « justifié » et « foi ».

Il n'est pas question de nier le développement qui a eu lieu, même dans l'histoire récente. Comme par exemple la Déclaration conjointe sur doctrine de la Justification et la «Nouvelle perspective de Paul » [en anglais]. Néanmoins, le débat sur la justification est souvent vicié: les catholiques et les protestants lisent les mêmes versets, mais ils apportent avec eux des compréhensions différentes de ce que Jacques et Paul signifient par la terminologie théologique.

Compte tenu de cela, je pensais que ce serait rafraîchissant d’essayer d'aborder la question d’un angle différent de celui auquel nous sommes habitués. Pour comprendre ce que Paul et Jacques disent, nous allons écouter ce que Jean a à dire. Je pense qu’il serait instructif d'examiner les trois questions suivantes (et de les demander à vos amis protestants). Dans chacun des cas, je crois qu'il y a une réponse biblique claire:

1) Pouvez-vous aller au ciel sans aimer Dieu et votre prochain?

Non. Comme 1 Jean 3, 14-15 le dit :

Nous, nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons nos frères. Celui qui n'aime pas demeure dans la mort. Quiconque hait son frère est un meurtrier, et vous savez qu'aucun meurtrier n'a la vie éternelle demeurant en lui.

Jean dit pratiquement la même chose aussi au chapitre précédent (1 Jean 2, 9-11). Nous pouvons voir la continuité entre Jean et Paul lorsque Paul pose la même question d'une manière légèrement différente: la foi sans amour est-elle suffisante? Saint Paul répond que non, dans 1 Corinthiens 13, 1-3 :

Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas la charité, je suis un airain qui résonne ou une cymbale qui retentit. Quand j'aurais le don de prophétie, que je connaîtrais tous les mystères, et que je posséderais toute science; quand j'aurais même toute la foi, jusqu'à transporter des montagnes, si je n'ai pas la charité, je ne suis rien. Quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais mon corps aux flammes, si je n'ai pas la charité, tout cela ne me sert de rien

Donc, les cadeaux spirituels, la brillance théologique, la foi, les bonnes œuvres et même le martyre: toutes ces choses sont sans valeur si vous n’avez pas l'amour. L'amour est nécessaire pour le salut. Si tel n’était pas le cas, si la foi sans l’amour était suffisante pour la justification et le salut, Paul ne pourrait pas la traiter comme si elle ne servait à rien et Jacques ne pourrait pas dire qu'un tel homme demeure dans la mort.

2) Pouvez-vous aimer Dieu sans garder Ses commandements?

Non, comme le dit Jésus à plusieurs reprises en Jean 14-15:

  • Jean 14, 15: « Si vous m'aimez, gardez mes commandements. »
  • Jean 14, 21: « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui-là qui m'aime; et celui qui m'aime sera aimé de mon Père; et moi je l'aimerai et je me manifesterai à lui." »
  • Jean 15, 10: «Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi-même j'ai gardé les commandements de mon Père, et comme je demeure dans son amour. »

Jean poursuit avec ces thèmes dans ses épîtres. Par exemple, dans 2 Jean 1, 5-6, il écrit:

Et maintenant je te le demande, Dame, non comme si je te prescrivais un commandement nouveau ; car c'est celui que nous avons reçu dès le commencement, aimons-nous les uns les autres. L'amour consiste à marcher selon ses commandements ; et, c'est là son commandement, comme vous l'avez appris dès le commencement, de marcher dans la charité.

Dans 1 Jean 5, 1-5, il examine les liens entre la foi, l'amour (pour Dieu et pour son prochain) et l'obéissance aux commandements de Dieu:

Quiconque croit que Jésus est le Christ, est né de Dieu ; et quiconque aime celui qui l'a engendré, aime aussi celui qui est né de lui. A cette marque nous connaissons que nous aimons les enfants de Dieu, si nous aimons Dieu, et si nous observons ses commandements. Car c'est aimer Dieu que de garder ses commandements. Et ses commandements ne sont pas pénibles, parce que tout ce qui est né de Dieu remporte la victoire sur le monde ; et la victoire qui a vaincu le monde, c'est notre foi. Qui est celui qui est vainqueur du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ?

Donc, pour être sauvés, nous devons aimer Dieu et pour aimer Dieu, nous devons obéir à Ses commandements.

3) Pouvez-vous garder les commandements de Dieu sans faire de bonnes œuvres?

Non. Une des choses que Jésus commande à son Église pour témoigner de l'Évangile est de faire de bonnes œuvres (Matthieu 5, 14-16):

Vous êtes la lumière du monde : une ville, située au sommet d'une montagne, ne peut être cachée. Et on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. Qu'ainsi votre lumière brille devant les hommes, afin que, voyant vos bonnes œuvres, ils glorifient votre Père qui est dans les cieux.

Il est impossible d'obéir à cela sans faire de bonnes œuvres. Voilà aussi pourquoi Jésus peut dire des choses comme « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m'en vais au Père » (Jean 14, 12-13). Les bonnes œuvres, comprises de cette manière, découlent de l'amour et de ce que Paul décrit comme « l'obéissance de la foi » (Romains 1, 5; 16, 26).

Ici encore, les épîtres de Jean sont éclairantes (1 Jean 3, 17-18):

Si quelqu'un possède les biens de ce monde et que, voyant son frère dans la nécessité, il leur ferme ses entrailles, comment l'amour de Dieu demeure-t-il en lui ? Mes petits enfants, n'aimons pas de parole et de langue, mais en action et en vérité.

Conclusion

Nous devons aimer Dieu pour être sauvés. Si nous aimons Dieu, nous Lui obéissons. L'obéissance à Dieu comprend l'exécution de bonnes œuvres. Si chacune de ces trois affirmations est vraie, alors nous devons accomplir de bonnes œuvres pour être sauvés.

Cela laisse deux possibilités pour les protestants:

  • En désaccord avec l'un ou plusieurs des trois points ci-dessus: Ils affirment que l'amour de Dieu n’est pas nécessaire pour le salut ou qu’obéir à Dieu n’est pas nécessaire pour l'aimer ou que les bonnes œuvres ne sont pas nécessaires pour obéir à Dieu. Dans chacun des cas, cela exigerait de sérieuses contorsions bibliques (et logiques) pour tenir cette position.
  • En accord avec chacun des points ci-dessus: Dans le cas, il me semble que les deux côtés du débat sont d'accord sur la question principale. Pour être sauvé, vous devez avoir la foi et faire de bonnes œuvres. Tout ce que nous lisons dans les écrits de Paul ou de l'épître de Jacques doit être interprété d'une manière compatible avec cet enseignement. Ainsi, toute interprétation qui dit que le salut est possible sans les bonnes œuvres doit être rejeté comme incompatible avec l'Écriture.

Cependant, des questions subsistent quant à la façon dont opèrent la foi, les bonnes œuvres et la justification pour le salut du croyant, et la relation précise entre elles. Cependant, après s’être mis d'accord sur la question de base, ces débats périphériques semblent maintenant presque purement académiques. Plus précisément les questions qui ne semblent pas avoir d'impact sur ce que nous croyons au sujet de Dieu, ou comment nous nous comportons en tant que chrétiens. Si cela est vrai, comment est-ce que cela peut être une querelle doctrinale qui vaille la division de l'Église?

Je ne pense pas que ce changement d'approche résout immédiatement le débat sur la justification ou la totalité des différends exégétiques et théologiques qui persistent sur ces questions. Mais j’espère que cela contribuera à mettre les choses dans une nouvelle perspective. Il nous faudrait arriver à une compréhension claire de la raison pour laquelle les bonnes œuvres sont nécessaires au salut, d'une manière qui ne diminue pas la centralité de la grâce et qui ne nécessite pas des pages et des pages de définitions du jargon théologique.


Cet article est une traduction personnelle de l’article « Is St. John the Key to Settling the Justification Debate? » de Joe Heschmeyer.


Les baptistes et divers autres groupes évangéliques croient que de baptiser les enfants est contraire à la Bible. Les catholiques, en revanche, voient cela non seulement comme étant biblique, mais aussi salvifique. Les enjeux de cette question sont énormes, car cela pourrait faire la différence entre une personne mourante baptisée ou non baptisée. Donc, nous allons examiner les arguments contre le baptême des enfants (et pourquoi ils ne sont pas convaincants), suivies des arguments pour le baptême des enfants.

1. Trois mauvais arguments contre le baptême des enfants

Vous pouvez trouver les arguments typiques présentés contre le baptême des enfants sur le site de GotQuestions? Je vais présenter leurs arguments (que je rejette) en rouge. Leurs arguments sont les mêmes que ceux l’on retrouve un peu partout, mais si j’avais négligé un des arguments contre le baptême des enfants, sentez-vous libres de les ajouter dans les commentaires ci-dessous. GotQuestions commence son argumentation de cette façon:

Spinello Aretino, l’enfant Saint Jean Baptiste présenté à Zacharie (1390)
Il existe beaucoup de confusions au sujet du baptême dans les diverses dénominations chrétiennes. Toutefois, cela ne veut pas dire que le message de la Bible sur le baptême est confus. La Bible est très claire sur ce qu’est le baptême, ceux à qui il est destiné et ce qu’il accomplit.

Ironiquement, je suis d'accord avec ceci: la Bible est claire. Mais comme nous le verrons, elle présente exactement le contraire de ce que le site GotQuestion enseigne. Examinons chacun des trois arguments qu'il avance:

A. Silence biblique

Le premier argument que GotQuestions soulève est que « La Bible ne mentionne aucun cas de baptême d’enfants », au lieu de cela « Dans la Bible, seuls les croyants ayant placé leur foi en Christ étaient baptisés – comme un témoignage public de leur foi et de leur identification à Lui (Actes 2, 38 ; Romains 6, 3-4) »

Ceci est un bien faible argument du silence. Si on construisait un argument à partir de cet énoncé, il ressemblerait à quelque chose comme ceci:

  1. Nous ne savons pas si des enfants ont été baptisés dans la Bible;
  2. Par conséquent, il n'y avait pas d’enfants baptisés par les Apôtres;
  3. Par conséquent, l'Église doit avoir interdit le baptême des enfants.

Logiquement parlant, il n'y a aucun moyen de passer de (1) à (2) ou de (2) à (3). Pour voir pourquoi cet argument échoue, remplacez les enfants par des adolescents. Après tout, nous ne savons pas non plus si des adolescents ont été baptisés dans la Bible. Bien sûr, nous savons que des maisons entières ont été baptisées (Actes 16, 15, Actes 18, 8), mais nous ne savons pas si ces maisons incluaient des enfants ou des adolescents.

Donc, la Bible est tout aussi muette sur le baptême des adolescents que sur le baptême des enfants. Mais personne ne passe de ce silence (1) pour affirmer que le baptême d’adolescents n'a pas eu lieu (2) ou qu’il était interdit (3). Il serait absurde de faire ces sauts logiques.

Cet argument du silence est particulièrement non convaincant devant deux autres faits: (a) il n'y a pas d'interdiction contre le baptême des enfants et (b) le silence biblique peut être facilement expliqué.


  • Pour (a), considérant que la Bible ne dit pas que vous ne pouvez pas baptiser les enfants. Alors, l'argument du silence vaut pour les deux sens. En fait, Jésus nous dit de baptiser tout le monde (Matthieu 28, 19) et donc l'absence de toutes instructions spéciales pour les enfants semble plaider pour le baptême des enfants plutôt que contre lui.
  • Pour (b), nous savons pourquoi la Bible ne parle pas du baptême des enfants. À l'époque, presque tous les nouveaux chrétiens étaient des convertis: presque personne n’était né chrétien, parce que le christianisme était trop nouveau. Le livre des Actes met l'accent sur la conversion des Apôtres de leurs voisins juifs et païens. Ce n’est pas avant la fin de l’âge apostolique que nous commençons à rencontrer des chrétiens comme Saint Timothée, qui viennent de familles chrétiennes (2 Timothée 1, 5).


Pensez-y: si vous étiez en train de lire un ensemble de documents datant de la fin du 18e siècle, vous pouvez venir à la conclusion erronée que personne ne naît Américain. Mais ce serait seulement parce que les jeunes enfants sont nés dans la nation naissante. C’est la même chose qui se produit ici. C’est un saut logique énorme de supposer que les Apôtres n’ont pas baptisé d’enfants (en particulier quand ils ont baptisé des ménages entiers, comme le montre Actes 16, 15 et Actes 18, 8) et un second saut logique de supposer que cette absence présumée de baptême d’enfants était basée sur un refus doctrinal d’admettre les enfants au baptême.

B. Le baptême est juste un symbole et le baptême des enfants gâche ce symbole

Pietro Longhi, Le Baptême (1755)
Le deuxième argument est que le baptême des enfants détruit la symbolique du baptême ou  qu’il le dénature :

Le baptême des enfants est à l’origine des modes de baptême par aspersion ou par effusion, étant donné qu’il est dangereux et pas très sage de plonger un enfant dans l’eau. Même la méthode de baptême des enfants n’est pas en accord avec la Bible. En quoi l’aspersion ou l’effusion illustrent-elles la mort, l’ensevelissement et la résurrection de Jésus-Christ ? 

Il semble tout à fait trivial de savoir si le baptême est fait par immersion ou aspersion, mais pour GotQuestions, le baptême est seulement un symbole. L’aspersion occulte ce symbolisme et alors détruit le but de baptême. En fait, derrière cette idée se trouve le déni que le baptême fait quoi que ce soit:

Le baptême ne sauve pas. Peu importe que vous ayez été baptisé par immersion, par effusion ou par aspersion – si vous n’avez pas d’abord cru en Jésus pour votre salut, le baptême (peu importe la méthode) n’a pas de sens et est inutile.

Comme je l'ai mentionné ci-haut, je suis d'accord avec GotQuestions que la «La Bible est largement claire sur ce qu’est le baptême, ceux à qui il est destiné et ce qu’il accomplit. » Considérons maintenant les preuves bibliques en commençant par 1 Pierre 3. Après avoir expliqué comment Noé et sa famille « furent sauvés à travers l'eau», Saint Pierre dit (1 Pierre 3, 21-22) :

Cette eau était une figure du baptême, qui n`est pas la purification des souillures du corps, mais l`engagement d`une bonne conscience envers Dieu, et qui maintenant vous sauve, vous aussi, par la résurrection de Jésus Christ, qui est à la droite de Dieu, depuis qu`il est allé au ciel, et que les anges, les autorités et les puissances, lui ont été soumis.

Jésus dit aussi (Marc 16, 16), « Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé; celui qui ne croira pas, sera condamné ». Alors, voici où le différend se trouve réellement :


  • GotQuestions nie explicitement que le baptême vous sauve: « Le baptême ne sauve pas »
  • La Bible affirme explicitement que le baptême vous sauve: « Cette eau était une figure du baptême … et qui maintenant vous sauve » (1 Pierre 3, 21).


Comme il n'y a aucun moyen rationnel de tenir à la fois que le baptême nous sauve et qu’il ne nous sauve pas, alors soit GotQuestions ou soit la Bible doit être dans l’erreur.

Pour ce qui est de la question de savoir s’il est correct de baptiser par aspersion plutôt que de par immersion, considérez ce passage de la Didachè, écrit au premier siècle, et qui montre que le baptême par aspersion avait déjà été autorisé au cours de l'âge apostolique:

Au sujet du baptême, baptisez ainsi : après avoir enseigné tout ce qui précède, baptisez au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit dans de l’eau courante. S’il n’y a pas d’eau vive, qu’on baptise dans une autre eau, et à défaut d’eau froide, dans de l’eau chaude. Si tu ne disposes ni de l’une ni de l’autre, verse trois fois de l’eau sur la tête au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Que le baptisant, le baptisé et d’autres personnes qui le pourraient, jeûnent avant le baptême ; du moins au baptisé ordonne qu’il jeûne un jour ou deux auparavant. 

Donc l'Église au temps des Apôtres a permis le Baptême par aspersion, lorsque cela était nécessaire. Pourtant, de nombreux protestants l’interdisent. Pourquoi? Pour ces protestants, le symbolisme du baptême est extrêmement important, parce que c’est tout ce qu'il est pour eux. En revanche, la Didachè montre que l'Église apostolique n’a pas attaché trop d’importance au symbolisme, parce qu'ils ont reconnu que le baptême était beaucoup plus qu'un symbole.

C. Le baptême est quelque chose que nous faisons pour Dieu

GotQuestions affirme que « Le baptême d’eau par immersion est une étape de l’obéissance, après avoir cru en Christ. C’est une proclamation de la foi en Christ, une déclaration de notre soumission à Lui ». En d'autres termes, c’est surtout quelque chose que nous faisons pour Dieu. Nous déclarons notre choix conscient pour le Christ. Cela est étroitement lié à l'idée que le baptême est juste un symbole. Mais comme nous l'avons déjà vu, cela n’est pas exact: le Baptême fait quelque chose. Dans l'acte du Baptême, Dieu est le principal acteur dans le Baptême, comme Il l’est dans tous les sacrements. Il agit dans le Baptême en nous sauvant et en effaçant nos péchés.

Nous voyons cela clairement dans le passage que nous avons déjà examiné de 1 Pierre 3, dans laquelle il dit que le baptême est « l’engagement d`une bonne conscience envers Dieu» (1 Pierre 3, 21). Autrement dit, nous demandons à Dieu une conscience bonne (en ayant le pardon de nos péchés), pas en Lui disant que notre conscience est déjà bonne.

Pietro De Cortana, Ananie restaurant la vue de Saint Paul (1631)
Nous le voyons aussi cela dans Actes 22, 16 où Saint Paul raconte comment Ananie lui dit «Et maintenant pourquoi tarder? Lève-toi, fais-toi baptiser et purifies-toi de tes péchés en invoquant son nom. » Paul croyait déjà à ce point et sa vue était déjà rétablie (Actes 22, 13), mais il avait toujours besoin d'avoir ses péchés pardonnés et ses péchés ont été emportés par le Baptême. Ce n’était pas seulement le symbole d'un événement passé: le baptême a effectivement fait quelque chose.

Cette tendance se retrouve dans toute l'Écriture, y compris dans l'Ancien Testament. Saint Pierre a noté, dans le passage que nous avons examiné ci-dessus, que l'Arche de Noé préfigurait le baptême avec le thème du salut à travers l'eau. Saint Paul fait la même remarque à propos des Israélites traversant la Mer Rouge sous la nuée de l'Esprit Saint (1 Corinthiens 10, 1-4). D’autres exemples abondent, comme la guérison de Naaman le Syrien dans 2 Rois 5. Le Christ signifie cela dans ses miracles, en restaurant la vue par le lavage (Jean 9, 11). Même le symbolisme du baptême souligne ceci: l'eau est associée au nettoyage pour signifier la réalité spirituelle que le baptême apporte.

Voici comment Saint Paul décrit l'action de Dieu dans le Baptême (Éphésiens 5, 25-27):

Maris, aimez vos femmes, comme le Christ a aimé l'Église et s'est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier, après l'avoir purifiée dans l'eau baptismale, avec la parole, pour la faire paraître, devant lui, cette Église, glorieuse, sans tache, sans ride, ni rien de semblable, mais sainte et immaculée. 

Remarquez comment la description de Paul contraste avec celle de GotQuestions. Ce n’est pas nous qui nous déclarons propres pour Jésus; ce n’est pas non plus se laver pour Jésus. Au lieu de cela, dans le Baptême, c’est Jésus qui nous lave. Ou regardez encore 1 Corinthiens 6, 9-11, dans lequel Paul dit que, bien que certains de ses lecteurs sont des injustes destiné à l’enfer, « mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus-Christ et par l'Esprit de notre Dieu. » Donc, non seulement le Baptême n’est pas quelque chose que nous faisons pour Dieu, il n’est même pas quelque chose que nous pourrions faire pour Dieu. Il doit nous purifier, ou comme le dit Paul dans Tite 3, 4-7 :

Mais lorsque Dieu notre Sauveur a fait paraître sa bonté et son amour pour les hommes, il nous a sauvés, non à cause des œuvres de justice que nous faisions, mais selon sa miséricorde, par le bain de la régénération et en nous renouvelant par le Saint-Esprit, qu'il a répandu sur nous largement par Jésus-Christ notre Sauveur, afin que, justifiés par sa grâce, nous devenions héritiers de la vie éternelle selon notre espérance.

En réduisant le Baptême à un symbole, et à un symbole que seuls les adultes qui se considèrent comme des chrétiens sauvés peuvent effectuer, ces protestants ont ironiquement réduit le Baptême à une bonne œuvre que nous effectuons pour Dieu, plutôt que l’œuvre gratuite de Dieu qui efface nos péchés et nous apporte le salut.

2. Quatre bons arguments pour le baptême des enfants

Ayant vu que les arguments contre le baptême des enfants sont peu convaincants (et qu’ils sont construits sur de fausses hypothèses au sujet du Baptême), nous allons examiner les arguments en faveur du Baptême des enfants:

A. Le Baptême est la porte de l'Église

John Phillip, baptême en Écosse (1850)
Le baptême est la façon par laquelle nous sommes introduits dans l'Église, le Royaume de Dieu. Cela est, je l'espère, un point relativement peu controversé et nous le voyons dans les Actes 2, 41-42: « Alors ceux qui ont reçu sa parole furent baptisés, et on a ajouté ce jour-là environ trois mille âmes. Et ils se sont consacrés à l'enseignement et la communion des apôtres, dans la fraction du pain et aux prières. Eux donc, ayant accueilli sa parole, furent baptisés; et ce jour-là s'adjoignirent environ trois mille personnes. Et ils étaient assidus à l'enseignement des apôtres et aux réunions communes, à la fraction du pain et aux prières ». Autrement dit, ils ont été « ajoutés » à l'Église parce qu'ils ont été baptisés (Ce passage est parfois cité comme une « preuve » contre le baptême des enfants. Je vais répondre à cette objection plus loin dans la conclusion). De même, Paul dit que «Tous, en effet, nous avons été baptisés dans un seul esprit pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d'un seul Esprit » (1 Corinthiens 12, 13). Nous entendons aussi cela proclamé directement par Jésus-Christ dans Jean 3, 5 : «En vérité, en vérité, je te le dis, nul, s'il ne renaît de l'eau et de l'Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu ».

Donc, si le baptême est la façon dont nous sommes ajoutés à l'Église, nous sommes confrontés à quelque chose d’étrange: si le Baptême des enfants est interdit, alors il n'y a rien de tel que des bébés chrétiens. Il y a des bébés juifs, des bébés musulmans et toutes sortes d'autres bébés, mais pas de bébés chrétiens. Les bébés et les petits enfants ne sont pas autorisés à entrer dans le Royaume de Dieu, parce qu'ils ne sont pas assez vieux pour faire une profession de foi. Maintenant, considérez cette bizarrerie à la lumière de Luc 18, 15-17 :

On lui amenait aussi les tout petits pour qu'il les touchât; ce que voyant, les disciples les gourmandaient. Mais Jésus les appela à lui, disant : " Laissez les petits enfants venir à moi, et ne les en empêchez pas; car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. Je vous le dis, en vérité : qui ne recevra pas comme un petit enfant le royaume de Dieu n'y entrera point. " 

Dans un récit parallèle, Marc ajoute que Jésus « les prit dans ses bras et les bénit en leur imposant les mains. » (Marc 10, 16) et l'action est liée à l'envoi de l'Esprit Saint sur eux (Actes 8, 18; Actes 9, 17).

Ces enfants, on peut même dire des nourrissons, étant amenés à Jésus car ils sont si petits qu'ils doivent être amenés à lui. Pourtant, le Christ les bénissait en leur disant que le Royaume leur appartient. Remarquez la grande différence entre l'approche du Christ est celle des baptistes. Alors que les baptistes agissent comme si la foi est quelque chose que nous avons à œuvrer et à faire mûrir, le Christ traite la foi comme étant le contraire: les petits enfants sont naturellement confiants; ils vivent par la foi, parce qu'ils sont trop faibles pour faire autrement. Fermer les portes de l'Église à ces enfants - pour les empêcher d'être chrétiens pendant ces années les plus formatrices - leur rend un très mauvais service.

B. Le baptême est la Nouvelle Circoncision

Comme moyens d’entrer dans le Peuple de Dieu, le baptême remplace la circoncision. Saint Paul utilise cette imagerie pour décrire le Baptême dans Colossiens 2, 11-12:

En lui vous avez été circoncis d'une circoncision non faite de main d'homme, de la circoncision du Christ, par le dépouillement de ce corps de chair. Ensevelis avec lui dans le baptême, vous avez été dans le même baptême ressuscités avec lui par votre foi à l'action de Dieu, qui l'a ressuscité d'entre les morts.

Cette « circoncision du Christ » est le baptême,

Pourtant, la circoncision avait lieu le huitième jour après la naissance (Lévitique 12, 3). Ce ne fut que dans le cas des convertis que la circoncision était retardée. Bien sûr, la circoncision a précédé la foi pour les garçons juifs. Mais ce n’était pas là la question: ils ont été élevés en tant que Juifs. De même, lorsque nous baptisons les enfants, nous nous engageons à les élever en tant que chrétiens.

Cela fait partie des responsabilités d'un parent envers son enfant. Les enfants ne savent pas différencier le bien du mal et ils apprennent ces choses d'abord de leurs parents. Cela signifie que les parents ont le droit et le devoir d'élever leurs enfants dans la vraie foi. Cela se reflète bien dans la proclamation de Josué (Josué 24, 14-15):

Craignez donc Yahweh et servez-le avec intégrité et vérité; ôtez les dieux qu'ont servis vos pères de l'autre côté du fleuve et en Égypte, et servez Yahweh. Que si vous ne trouvez pas bon de servir Yahweh, choisissez aujourd'hui qui vous voulez servir, soit les dieux que servaient vos pères au-delà du fleuve, soit les dieux des Amorrhéens dont vous habitez le pays. Pour moi et ma maison, nous servirons Yahweh

Ce fut le cas du judaïsme de l'Ancien Testament et c’est aussi vrai pour le christianisme du Nouveau Testament. Le baptême des enfants reconnaît l'évidence: les enfants ont tendance à croire ce que leurs parents leur enseignent au sujet de Dieu, du moins au début. Vous ne voyez pas beaucoup de fervents chrétiens avec des athées ou des sceptiques de quatre ans. Les enfants nés dans des familles chrétiennes doivent être élevés à partir de la perspective de la foi.

C. Le Baptême est important pour le salut

Peter Paul Rubens, la Vierge à l'Enfant entourée
par les Saints Innocents (1618)
Ce point est simple: l'Écriture lie à plusieurs reprises le baptême au salut. Elle ne le traite pas comme étant l'effet du salut, comme le protestantisme le fait. Elle le traite plutôt comme une condition nécessaire au salut.

Comme nous l'avons déjà vu, Jésus dit: «Amen, amen, je vous le dis, personne ne peut entrer dans le royaume de Dieu sans être né de l'eau et de l'Esprit» (Jean 3: 5), tandis que Paul dit que Dieu « nous a sauvés … par le bain de la régénération et en nous renouvelant par le Saint-Esprit » (Tite 3, 5) et Pierre dit simplement: « Cette eau était une figure du baptême … et qui maintenant vous sauve » (1 Pierre 3, 21). Et Jésus promet que « Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé » (Marc 16, 16). Donc le baptême sauve.

Pour cette raison, les premiers chrétiens étaient catégoriques sur le fait de baptiser les enfants immédiatement. Écoutez ce que saint Cyprien de Carthage dit à Fidus sur ce sujet autour de l’an 253 :

Pour ce qui regarde les enfants, vous disiez qu’on ne devait pas les baptiser le deuxième ou le troisième jour, mais qu’il fallait prendre modèle sur la loi antique de la circoncision, par conséquent ne pas baptiser et sanctifier le nouveau-né avant le huitième jour. Notre assemblée en a pensé tout autrement. La façon d’agir que vous préconisiez n’a rallié aucun suffrage, et nous avons tous été d’avis qu’il ne fallait refuser à aucun homme arrivant à l’existence la Miséricorde et la Grâce de Dieu. Le Seigneur dit dans l’évangile : « Le fils de l’homme n’est pas venu pour perdre les âmes des hommes, mais pour les sauver » (Luc 9, 56). Autant donc qu’il est en nous, nous ne devons, si c’est possible, perdre aucune âme.

Remarquez les deux camps: l’un dit que les bébés doivent être baptisés tout de suite, tandis que l'autre dit que nous ne devrions pas baptiser les enfants ... jusqu'à ce qu'ils soient âgés de huit jours, pour mieux signifier que le baptême est la nouvelle circoncision. Ces deux camps sont fermement pour le baptême des enfants. On voit aussi que le premier camp l'emporte, parce qu'ils réalisent que le baptême sauve, puisque nous ne devrions pas prendre de risques avec les âmes de nos enfants. Voilà le type de logique dont nous aurions bien besoin davantage.

D. Le Baptême permet de devenir un disciple

Le problème avec la vue credobaptiste est qu'il considère le baptême comme une sorte de point de contrôle à laquelle nous arrivons à après avoir eu la foi. Mais l'Écriture présente le baptême comme l'un des moyens qui nous permet de vivre la vie de disciple en premier lieu. Écoutez les promesses de Dieu dans Ézéchiel 36, 24-28:

Je vous tirerai d'entre les nations, je vous rassemblerai de tous les pays, et je vous ramènerai sur votre terre. Je ferai sur vous une aspersion d'eaux pures et vous serez purs; de toutes vos souillures et de toutes vos abominations je vous purifierai. Et je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai au dedans de vous un esprit nouveau; j'ôterai de votre chair le cœur de pierre; et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai au dedans de vous mon Esprit, et je ferai que vous suivrez mes ordonnances, que vous observerez mes lois et les pratiquerez. Vous habiterez le pays que j'ai donné à vos pères, vous serez mon peuple, et moi, je serai votre Dieu.

Comme je l'ai mentionné précédemment, il y a quatre caractéristiques au baptême : (1) le Saint-Esprit nous est accordé par le baptême; (2) il nous purifie du péché (comme Actes 22, 16 le dit); (3) non seulement il nous purifie des péchés présents, mais il nous permet d'éviter le péché à l'avenir, grâce au don d’un esprit nouveau. Voilà comment il nous justifie et nous sanctifie, comme le dit Paul dans 1 Corinthiens 6, 11; et (4) il nous incorpore dans le Peuple de Dieu.

Donc, l'un des moyens dont le Baptême nous sauve est par l'Esprit Saint qui verse en nous les grâces qui nous permettent d'être de vrais disciples du Christ. Voilà pourquoi le Baptême est davantage comme la ligne de départ qu’une ligne d'arrivée en ce qui concerne la foi. Voilà sans doute aussi pourquoi la Grande Commission du Christ de faire des disciples de toutes les nations implique d'abord de les « baptiser au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit» (Matthieu 28, 19), puis de leur « enseigner à observer tout ce que je vous ai prescrit » (Matthieu 28, 20).

Si vous privez les enfants du Baptême, vous les coupez de grâces qui sont essentielles pour les disciples et vous les couper même des grâces dont ils ont besoin pour aller au Ciel. Voilà un jeu fou et mortel à jouer avec les âmes de vos enfants.

Conclusion

Espérons que cet article a démontré à la fois qu'il n'y a pas de bonnes raisons de s'opposer au baptême des enfants et qu’il y a de très bonnes raisons (une question de vie ou de mort)  de le favoriser. Je voudrais terminer en considérant l'homélie que Saint Pierre a faite à la Pentecôte que l’on retrouve dans Actes 2.

Ceux qui s'y opposent au baptême des enfants citent souvent Actes 2, 41, parce que les trois mille hommes dont nous entendons parler et qui se font baptiser semblent être des adultes qui en sont venus à croire. Cela n’est pas surprenant: l’Écriture compte à certains endroits seulement les hommes de chaque famille, comme le montre Matthieu 14, 21, et Matthieu 15, 38. Ce qui est surprenant, c’est ce qui arrive juste avant. Saint Pierre disent spécifiquement à ses trois mille auditeurs (Actes 2, 38-39):

Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour la rémission de vos péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit, car la promesse est pour vous, et pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, autant qu'en appellera le Seigneur notre Dieu. 

Cela illustre plusieurs des thèmes que nous avons examinés jusqu'à présent: le baptême est principalement l'œuvre de Dieu, il lave nos péchés et il s’étend à la fois à ceux qui sont assez vieux pour entendre le message de l'Évangile et à leurs enfants. Ne pas baptiser vos enfants revient à les priver de ce que Dieu leur a promis et à les priver de la foi que vous leur devez en tant que leur parent.


Cet article est une traduction personnelle de l’article «The Case for Infant Baptism» de Joe Heschmeyer.
Le Saint-Siège vient de publier un nouveau document portant sur le peuple juif, le salut et l'évangélisation.

Voici 9 choses à savoir et à partager à son sujet …

1) Quel est ce nouveau document?

Il est intitulé « Les dons et l'appel de Dieu sont irrévocables » et il a été publié par la Commission pour les relations religieuses avec le judaïsme.

Le titre est une citation de saint Paul, qui se réfère à la façon dont le peuple juif « sont aimés à cause de leurs pères. Car les dons et l'appel de Dieu sont irrévocables » (Romains 11, 28-29).

Le document lui-même commémore le cinquantième anniversaire de la déclaration de Vatican II Nostra Aetate, qui portait sur les relations de l'Église avec les autres religions et, en particulier, avec le judaïsme.

2) Quelle est l'autorité du nouveau document a-t-il?

La préface du document affirme :

Il ne s’agit ni d’un document magistériel, ni d’un enseignement doctrinal de l’Église catholique, mais d’une réflexion préparée par la Commission pour les relations religieuses avec le judaïsme sur quelques-unes des questions théologiques courantes développées depuis le Concile Vatican II.

Par conséquent, il n’engage pas l'autorité du Magistère. Sauf bien sûr quand il répète un enseignement déjà existant du Magistère.

Quand il ne le fait pas, il offre un aperçu de la pensée actuelle du Saint-Siège. Cela inclut la pensée de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, qui a été impliquée dans la rédaction du document et qui l'a approuvé avant sa publication (comme l'indique clairement la conférence de presse où le document a été publié).

3) Qu'est-ce que le document contient?

Il contient sept sections. La première section fait un survol de l'histoire des relations judéocatholiques des cinquante dernières années et des derniers échanges et objectifs pour le dialogue entre les deux communautés (par exemple, une meilleure compréhension de l'autre, coopération pratique sur les problèmes sociaux).

Les sections centrales traitent diverses questions théologiques.

La section 2 traite du statut unique du dialogue judéocatholique. Il fait valoir que le christianisme est enraciné dans le judaïsme, que Jésus et les premiers chrétiens étaient juifs et que cela signifie que l'Église considère différemment le judaïsme que de tout autre religion mondiale.

La section 3 traite de la révélation de Dieu dans le cours de l'histoire et de la façon dont elle est perçue par les deux communautés. Il note en particulier que pour les Juifs, la Torah (qui contient les livres de la Genèse au Deutéronome) est fondamentale, alors que pour les chrétiens c’est la personne de Jésus-Christ qui est fondamentale.

La section 4 traite de la relation entre l'Ancien et le Nouveau Testament et entre l'Ancienne et la Nouvelle Alliance.

La section 5 traite de l'universalité du salut en Jésus-Christ et de l'alliance non révoquée de Dieu avec Israël.

Enfin, la section 6 traite de la mission d’évangélisation de l’Église en rapport au judaïsme.

Dans chacune de ces sections, il y a un certain nombre de points positifs et encourageants.

4) Quels sont certains des points positifs et encourageants?

Il y a trop de matière pour tout décortiquer en détail dans cet article, mais les points importants traitent de :

  • Le supersessionisme
  • L'Ancienne Alliance
  • Le salut
  • L’évangélisation

5) Qu'est-ce que le supersessionisme et qu'est-ce que le document dit à ce sujet?

Le supersessionisme est la croyance que l'Église s’est complètement réapproprié les promesses de Dieu concernant Israël, de sorte qu'aujourd'hui, le peuple juif n’a aucun statut particulier que ce soit.

Le document note que, bien que ce point de vue a été courant dans certaines périodes de l'histoire de l'Église, il n’est pas l'enseignement de l'Église.

En fait, le titre du document lui-même indique le rejet du supersessionisme: le but de Saint-Paul est de montrer que Dieu aime toujours le peuple juif et qu’il a encore un statut spécial devant lui, car il leur a donné des dons et un appel qui sont irrévocables.

Ainsi, le document précise:

L'Église est appelée le nouveau peuple de Dieu (voir Nostra Aetate, 4), mais pas dans le sens où le peuple de Dieu d'Israël aurait cessé d'exister.

6) Qu'est-ce que le document dit à propos de l'Ancienne Alliance?

Il répète l’enseignement déjà établi de l'Église, qui affirme que l'alliance que Dieu a faite avec Israël reste valable et n'a pas été révoqué.

Fait intéressant, il souligne que cet enseignement n'a pas été articulé par Nostra Aetate, mais qu’il a d'abord été enseigné explicitement par saint Jean-Paul II en 1980.

Le document cite ainsi le Catéchisme quand il dit:

L'Ancienne Alliance n’a jamais été révoquée (Catéchisme de l’Église catholique #121).

Ce que cela signifie précisément est quelque chose que le document n’explore pas entièrement. Cependant, voici une discussion (en anglais) utile à ce sujet du cardinal Avery Dulles.

7) Qu'est-ce que le document dit au sujet du salut?

Dans les dernières années, un point de vue a été proposé au fait qu'il y aurait deux chemins vers le salut : un pour les Juifs et un autre pour les chrétiens. Cette théorie affirme que nous avons tous deux une alliance avec Dieu et que chacune d’elles nous pourvoirait de la grâce salvatrice. Il n'y aurait aucune nécessité pour les Juifs à devenir chrétiens ou pour les chrétiens de proclamer Jésus aux Juifs. Ils auraient leurs propres arrangements avec Dieu, qui seraient tout à fait suffisants pour eux.

Aussi attrayant que ce point de vue puisse être en ce qui concerne d’être dispensé par rapport à l'évangélisation, en particulier à la lumière de la persécution historique des juifs par les chrétiens dans de nombreux endroits, il demeure tout de même tout à fait incompatible avec les données bibliques.

Jésus ne fut pas un gentil et il ne mourut pas seulement pour les péchés des païens. Il était un Juif, il est mort pour racheter aussi le peuple juif et il a fait en sorte que l'Évangile soit proclamé d’abord et avant tout au peuple juif durant sa vie. Ses premiers disciples étaient juifs, et il leur a dit : « Je suis le chemin, la vérité, et la vie; nul ne vient au Père que par moi » (Jean 14, 6).

En conséquence, ses disciples juifs ont compris que « le salut n'est en aucun autre, car il n'est sous le ciel aucun autre nom donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés » (Actes 4, 12).

La théorie des « deux voies » provient d'une compréhension fondamentalement erronée du message chrétien, rendue possible en partie parce que le christianisme s’est coupé de ses racines juives et le traite d'une manière anhistorique, comme si elle était un phénomène touchant uniquement les gentils.

La bonne nouvelle est que le nouveau document rejette la théorie des « eux voies » avec force, à plusieurs reprises:

Il faut donc en conclure qu’il n’y a pas deux voies vers le salut, selon l’expression : « Les juifs suivent la Torah, les chrétiens suivent le Christ ». La foi chrétienne proclame que l’œuvre de salut du Christ est universelle et s’étend à tous les hommes. La parole de Dieu est une réalité une et indivisible, qui prend une forme concrète dans chaque contexte historique particulier ...
Puisque Dieu n’a jamais révoqué son alliance avec Israël, son peuple, il ne peut pas y avoir deux voies ou approches différentes menant au salut de Dieu. Affirmer qu’il existe deux chemins différents, celui des juifs sans le Christ et celui avec le Christ, qui est pour les chrétiens Jésus de Nazareth, reviendrait à remettre en question les fondements mêmes de la foi chrétienne. La confession de la médiation universelle et donc exclusive du salut par Jésus Christ est au cœur de la foi chrétienne, tout comme l’est aussi la confession qu’il n’existe qu’un seul Dieu, le Dieu d’Israël qui, en se révélant en Jésus Christ, s’est entièrement manifesté comme le Dieu de tous les hommes, car en lui s’est accomplie la promesse selon laquelle tous adoreront le Dieu d’Israël comme l’unique Dieu (cf. Is 56, 1-8) ...
C’est pourquoi le document « Notes pour une présentation correcte des juifs et du judaïsme dans la prédication et la catéchèse de l’Église catholique », publié en 1985 par la Commission pour les relations religieuses avec le judaïsme du Saint-Siège, affirme que l’Église et le judaïsme ne sauraient être présentés comme « deux voies de salut parallèles », et que l’Église doit « témoigner du Christ Rédempteur à tous » ...
Pour l’Église, le Christ est le Rédempteur de tous. En conséquence, il ne peut y avoir deux voies menant au salut puisque le Christ est venu sauver les gentils, mais également les juifs.

On a l'impression que les auteurs du document voulaient vraiment clouer le cercueil de la théorie des deux voies et cela est encourageant, car cela est vrai : le rôle unique de Jésus comme Sauveur de tous les hommes (juifs inclus) est fondamental à la foi chrétienne.

8) Est-ce que le document implique que les non-chrétiens juifs ne peuvent pas être sauvés?

Non et on ne devrait pas s’y attendre. L'Église reconnaît que le salut est possible pour les personnes qui, sans aucune faute de leur part, n’embrassent pas la foi chrétienne dans cette vie. Ainsi Vatican II a déclaré:

En effet, ceux qui, sans qu’il y ait de leur faute, ignorent l’Évangile du Christ et son Église, mais cherchent pourtant Dieu d’un cœur sincère et s’efforcent, sous l’influence de sa grâce, d’agir de façon à accomplir sa volonté telle que leur conscience la leur révèle et la leur dicte, eux aussi peuvent arriver au salut éternel (Lumen Gentium 16).

Cependant, dans de tels cas, parce que le Christ est le Sauveur de tous les hommes, c’est encore par Jésus que ces gens sont sauvés. Ils ne le réalisent tout simplement pas dans cette vie.

Par conséquent, ce n’est pas une surprise lorsque le nouveau document stipule:

De la profession de foi chrétienne qu’il ne peut y avoir qu’une seule voie menant au salut, il ne s’ensuit d’aucune manière que les juifs sont exclus du salut de Dieu parce qu’ils n’ont pas reconnu en Jésus Christ le Messie d’Israël et le Fils de Dieu.

Ce qui est un peu surprenant est que, au lieu de pointer vers l'enseignement de l'Église qui affirme que les gens qui n’auraient pas embrassé la foi chrétienne sans aucune faute de leur part peuvent être sauvés, le document pointe à des éléments de la pensée de saint Paul pour montrer qu'il aurait reconnu la possibilité du salut pour les juifs non chrétiens.

Cette partie du document ne reprend pas un enseignement existant de l'Église et il est donc ouvert aux discussions. Personnellement, je dois réfléchir à l'argument qu'ils présentent pour voir comment il peut fonctionner.

Le document dit aussi:

Du point de vue théologique, le fait que les juifs prennent part au salut de Dieu est indiscutable ; mais comment cela est possible, alors qu’ils ne confessent pas explicitement le Christ, demeure un mystère divin insondable.

La première partie est vraie, mais je ne suis pas certain de ce qu'ils veulent dire en référence à ce qui demeure un mystère divin insondable, sauf s’ils ont à l'esprit la façon mystérieuse selon laquelle Dieu peut appliquer sa grâce extrasacramentellement à tous les non-chrétiens qui sont sauvés.

9) Qu'est-ce que le document dit à propos de l'évangélisation?

Il reconnaît que les chrétiens ont le devoir d'évangéliser et que cela inclut les juifs.

Plusieurs personnes dans les médias et dans la blogosphère se trompent (grande surprise!) et indiquent que le Saint-Siège a dit que les chrétiens ne devraient pas évangéliser les Juifs, mais le document affirme le contraire.

Le document dit bien que l'évangélisation du peuple juif est une question sensible pour de multiples raisons, notamment le fait que pour de nombreux juifs, cela semble remettre en cause leur existence en tant que peuple. L'histoire des persécutions juives par des chrétiens, y compris l’Holocauste allemand au 20e siècle, alourdit aussi les discussions.

Il établit ensuite une distinction entre les efforts de l’Église pour soutenir les efforts particuliers pour l'évangélisation des juifs et les efforts ordinaires et organiques de chrétiens individuels dans le partage de leur foi avec les Juifs.

Concernant le premier, le document dit :

En pratique, cela signifie que l’Église catholique ne conduit et ne promeut aucune action missionnaire institutionnelle spécifique en direction des juifs.

Le mot clé ici est « institutionnelle ». Il dit que l'Église n'a pas de Commission pontificale pour la conversion des Juifs et qu'il ne fournit pas de soutien à des institutions indépendantes consacrées aux travaux missionnaires envers les juifs (par exemple, un équivalent catholique des « Juifs pour Jésus »).

Le document poursuit en disant que « l’Église rejette par principe toute mission institutionnelle auprès des juifs ».

Quel principe ont-ils à l'esprit, je n’en suis pas certain. On peut comprendre pourquoi, pour des raisons pratiques, l'Église n'a pas de dicastère de la Curie romaine consacré à l'évangélisation des juifs et pour apporter un soutien à des organisations indépendantes qui font ce travail.

Si l’Église de menait ou soutenait officiellement des efforts institutionnels d'évangélisation des juifs, à la lumière de l'histoire, cela pourrait enflammer les sensibilités juives et servir d’obstacle à un partage efficace de l'Évangile avec les personnes juives.

Toutefois, s’ils ont quelque chose d’autre à l'esprit au-delà de cela, je ne suis pas sûr de ce que c’est.

Malgré le fait que l'Église ne mène pas d’efforts institutionnels visant à l'évangélisation des juifs, le document reconnaît que les chrétiens peuvent et doivent partager leur foi avec les Juifs, en précisant:

Les chrétiens sont néanmoins appelés à rendre témoignage de leur foi en Jésus Christ devant les juifs, avec humilité et délicatesse, en reconnaissant que les juifs sont dépositaires de la Parole de Dieu et en gardant toujours présente à l’esprit l’immense tragédie de la Shoah (l’Holocauste).

Et ainsi, l'appartenance à l'Église est à la fois pour les croyants juifs ainsi que pour les chrétiens gentils:

Jésus … appelle aussi bien les juifs que les gentils dans son Église (voir Éphésiens 2, 11-22), sur la base de la foi au Christ et au moyen du baptême qui les incorpore au Corps du Christ qu’est l’Église (Lumen Gentium, 14). 
La définition de l’Église de la Nouvelle Alliance comme Église qui rassemble juifs et gentils a toujours été une définition qualitative, même si les proportions quantitatives des chrétiens juifs et gentils ont pu donner initialement une impression différente

Loin de rejeter l'idée que l'Évangile doit être partagé avec le peuple même de Jésus, le nouveau document appelle les  chrétiens, juifs ou gentils, à partager leur foi avec eux avec affection et délicatesse.


Cet article est une traduction personnelle de l’article « New Vatican Document on Jews, Salvation, and Evangelization » de Jimmy Akin.