C.S. Lewis

Mon article publié plus tôt m'a fait penser à la façon dont nous sommes « faits » pour Dieu ou pas. Une des preuves les plus convaincantes pour l’existence de Dieu vient de l'argument du désir de C.S. Lewis. Peter Kreeft l’explique très bien ici (en anglais) et il structure l'argument dans une approche thomiste comme suit :

  1. Chaque désir naturel et inné correspond à un objet réel qui peut satisfaire ce désir.
  2. Mais il existe en nous un désir que rien dans le temps, ni sur la terre, ni aucune créature ne peut satisfaire.
  3. Par conséquent, il doit exister quelque chose de plus que le temps, la terre et les créatures, qui peut satisfaire ce désir.
  4. Ce quelque chose est ce que les gens appellent « Dieu » et « vivre avec Dieu pour toujours ».

Voici comment Lewis présenta l’argument à l’origine:

Les créatures ne sont pas nées avec des désirs à moins que la satisfaction de ces désirs existe. Un bébé ressent la faim : eh bien, la nourriture existe. Un caneton désire nager : eh bien, l’eau est là. Les hommes éprouvent le désir sexuel : eh bien, le sexe est là. Et si je découvre en moi un désir qu’aucune expérience au monde ne peut satisfaire, l’explication plausible ne serait-elle pas que je suis fait pour un autre monde ? (Mere Christianity, livre III, chapitre 10, «Espoir»)

Il y a quelques mises en garde importantes qui doivent être apportées à cet argument:

  1. Le désir doit être entendu ici dans le sens le plus large du terme. Autrement dit, un homme pourrait désirer avoir des relations sexuelles avec une femme qui n’existe pas, ou vous pourriez avoir le rêve de manger un aliment qui n’existe pas: mais les femmes, le sexe et la nourriture sont tous réels et ces déviations imaginaires se rapportent à un noyau d’êtres existants. En appliquant cela à Dieu, nous avons des désirs qui sont satisfaits en Dieu, mais cela ne signifie certainement pas que Dieu est tout ce que nous imaginons (ou désirons).
  2. Le fait que certaines personnes ne sont pas conscientes du désir ne constitue pas une réfutation de cet argument. Après tout, il y a beaucoup de gens qui se considèrent asexués. Un certain nombre de causes peuvent expliquer cette absence de désir : un manque de conscience de soi, des causes psychologiques (que ce soit un traumatisme, la suppression ou la peur du désir lui-même). Mais le fait que je n’ai pas faim maintenant ne réfute pas l'existence de la nourriture.

Les athées qui critiquent (en anglais) généralement l'argument semblent se méprendre sur ces deux mises en garde (et ils en sont venus à la conclusion que CS Lewis tentait désespérément de se convaincre que Dieu existait).
Pour en revenir à la substance de cet article d’aujourd’hui, utilisons l'argument du désir de Lewis et voyons comment il performe. Nous savons deux choses:

  1. Il y a une réaction neurologique unique attachée à la religion qui ne se retrouve pas dans d’autres réactions neurologiques connues. (Ceci est l'argument du Newsweek qui dit que Dieu est « dans votre tête » parce que nous sommes préprogrammés pour la religion).
  2. Les gens dans les sociétés riches ont tendance à être moins religieux. (Ceci est l'argument du Newsweek que dit que Dieu en fait n’est pas du tout dans votre tête et que nous ne sommes pas préprogrammées pour la religion; plutôt, la religion n’est qu’une illusion pour les ignorants et ceux qui souffrent).

Donc, à la question «  la croyance en Dieu est-elle un phénomène neurologique innée? », le Newsweek nous offre les options : «Oui, et cela réfute l’existence de Dieu, parce que cela signifie qu’il est le fruit de notre imagination »; et « Non, et cela réfute l’existence de Dieu, parce que cela signifie qu’il n’est que le fruit d’une construction social ». En d'autres termes, le darwinisme ou le darwinisme social est à blâmer pour le problème de l’existence de Dieu. En revanche, l’argument de Lewis explique les choses d'une manière beaucoup plus convaincante:

  1. Il y a une réaction neurologique unique, parce que Dieu est un désir unique non satisfait par la satiété d'autres désirs (le sexe, l'argent, la célébrité, la nourriture, les boissons, le confort). Ainsi, à travers la prière et la méditation, nous pouvons observer des gens avoir cette faim spirituelle unique alimentée.
  2. Les gens qui se livrent perpétuellement au sexe, l'argent, la célébrité, la nourriture, la boisson, le confort, le confondent souvent la faim spirituelle avec la faim charnelle. Nous le voyons dans d'autres contextes, comme lorsqu’une personne pense parfois qu'elle a faim quand elle est endormi. Nous masquons souvent une faim à travers la satiété d'autres désirs. C’est la raison pour laquelle les gens qui rebondissent d'une rupture douloureuse se tournent souvent vers la drogue, la boisson, le sexe sans sens ou se jettent dans une autre relation. En se satisfaisant généralement, ils masquent la faim spécifique qu'ils essaient d'ignorer.

Pour autant que je puisse dire, cela explique à la fois les phénomènes que nous voyons avec justesse, sans avoir à créer un double dilemme irréconciliable contre l'existence de Dieu. Autrement dit, alors que l'argument du Newsweek suppose l'inexistence de Dieu (car il est indémontrable) et vise à expliquer pourquoi nous nous ennuyons de quelqu'un dont nous ne pouvons pas prouver scientifiquement qu’il existe, l'argument de Lewis est soutenu par phénomène observable, comme le données neurologiques. En outre, nous savons que les personnes se livrant à tout sauf à Dieu, ne reçoivent pas ce stimulus neurologique. Qu'ils veuillent l'admettre ou non, la science démontre maintenant que les croyants obtiennent quelque chose qui non-croyants n’ont pas. Peu importe comment le Newsweek tente de le retourner, c’est un argument pour l’existence de Dieu  et une bonne preuve pour l'argument du désir.

Cet article est une traduction personnelle de l’article « C.S. Lewis’ Argument from Desire (and Neurology) » de Joe Heschmeyer.

Noces de Cana, vitrail de l'église catholique de Saint Raphael (Springfield, Ohio)

Dans l'Évangile de Jean, c’est Marie qui suscite le ministère miraculeux du Christ et le Christ lui répond d'une manière étrange. Elle le fait en le suppliant de changer l'eau en vin, le conduisant ainsi à son premier miracle public. En fait, le terme « supplier » n’est pas tout à fait juste. La conversation réelle - qui a lieu en présence de témoins - est beaucoup plus discrète, indirecte et facilement capable d'être mal comprise (même par les lecteurs chrétiens modernes). Voici comment Jean décrit cette scène :

Et le troisième jour, il se fit des noces à Cana en Galilée; et la mère de Jésus y était. Jésus fut aussi convié aux noces avec ses disciples. Le vin étant venu à manquer, la mère de Jésus lui dit: "Ils n'ont plus de vin." Jésus lui répondit: "Femme, qu'est-ce que cela pour moi et pour vous? Mon heure n'est pas encore venue." Sa Mère dit aux serviteurs: "Faites tout ce qu'il vous dira." (Jean 2, 1-5)

Que pensez de la réponse de Jésus à la demande de Marie?

1. Une mauvaise interprétation: Jésus réprimande Sa Mère

Une interprétation populaire protestante est que Jésus « réprimande » Sa Mère. Dans le commentaire exégétique sur l’Évangile de Jean de Baker, Andreas J. Köstenberger soutient que :

La poussée sous-jacente de la traduction de la phrase «Que me veux-tu, femme » dans le TNIV (la Bible anglaise : The New International Version) est « Qu’y-a-t-il de commun entre vous et moi » (pour autant que l'affaire en question est concernée)? La réponse implicite est : « rien ». L'expression est utilisée ailleurs dans les évangiles exclusivement sur les lèvres de démons qui s'opposent fortement Jésus (voir Matthieu 8, 29; Marc 1, 24). Comme les parallèles de l’Ancien Testament le montrent clairement, la phrase éloigne toujours les deux parties et elle porte souvent une connotation de reproche. Ceci suggère que Jésus exprime ici une réprimande assez forte à Marie (voir Matthieu 12, 46-50), similaire à sa réprimande à Pierre quand il a échoué à comprendre la nature de l'appel de Jésus (voir Matthieu 16, 23).

Ainsi, selon ce point de vue, Jésus traite Marie de la même façon dont les démons l'ont traité. James Rochford du blogue « Evidence Unseen » (lien en anglais) suggère que ce fut que parce que Jésus « faisait une pause de ses fonctions familiales (et commençait à se concentrer à plein temps sur son ministère public), Il a probablement ressenti le besoin de réprimander fortement Marie pour lui faire savoir qu'Il était appelé à décider lui-même de son ministère public, et non pas elle ».

Ironiquement, alors que cette interprétation a l'intention de minimiser l'importance de Marie, il a l'effet inverse: il présente Marie comme étant plus grande que Jésus. Après tout, cette interprétation de « réprimande » aurait du sens si le passage s’arrêtait là, ou si Marie s’en allait, réprimandée et châtiée. Mais ce n’est pas du tout ce qui est arrivé. Au lieu de cela, Marie répond en disant aux serviteurs: « Faites tout ce qu'Il vous dira », puis Jésus accomplit le miracle demandé par ces serviteurs.

Donc, dans cette interprétation protestante, si Marie fait une demande imprudente à Jésus, pour laquelle Il la lui reproche à juste titre: Il ne va pas ensuite faire un miracle juste parce que Sa Mère lui a demandé! Ensuite, elle passe par-dessus lui en s’adressant aux serviteurs, et Il flanche. Il finit par faire la chose même qu’Il lui a reproché de demander - un miracle imprudent - parce que Sa Mère le lui oblige en allant directement aux serviteurs. Ce point de vue ne fait pas seulement de Marie une femme un peu malicieuse, il l’a rend plus puissante que le Christ. Le Christ s’oppose à Sa Mère ... et perd.

De plus, si Marie demande quelque chose de mauvais, pourquoi Jésus l’a-t-il fait? Et si elle ne demande pas quelque chose de mauvais, pourquoi Jésus la « réprimande »-t-elle? Donc, cette interprétation de « réprimande » ne fait pas de sens.

Cimabue, la capture du Christ (13e siècle)

2. La bonne interprétation: Jésus avertit Sa Mère à propos de la croix

Il y a cependant une autre interprétation : Jésus avertit Sa Mère. Marie vient au Christ avec la demande implicite d'un miracle. Jésus lui répond en s’adressant à elle par « femme ». Beaucoup pourrait être dit sur ce titre et ses implications comme Marie étant la Nouvelle Ève (c’est le nom que donne Adam à Ève la première fois dans le jardin d'Éden, voir Genèse 2, 23). Pour l'instant, il est suffisant de reconnaître que ce n’est pas rude d’appeler Marie «femme»: Jésus le fait aussi pendant qu’Il est sur la Croix (Jean 19, 26-27) et Paul le fait dans Galates 4, 4, et dans les deux endroits,  cela est clairement quelque chose de positif.

Mais ensuite, Il la met en garde que son « heure n'a pas encore venu » (Jean 2, 4). Cela n’est pas une référence au début de son ministère terrestre. C’est une référence à Sa passion, comme nous le voyons à plusieurs reprises à la fois dans l'Évangile de Jean et dans les évangiles synoptiques. Examinez ces quatre phases du ministère de Jésus.

Premièrement, pendant son ministère, avant la Semaine Sainte:

  • «Ils cherchèrent donc à le saisir; et personne ne mit la main sur lui, parce que son heure n'était pas encore venue » (Jean 7, 30).
  • «Jésus parla de la sorte dans le parvis du Trésor, lorsqu'il enseignait dans le temple; et personne ne mit la main sur lui, parce que son heure n'était pas encore venue » (Jean 8, 20).


Immédiatement avant la Dernière Cène:

  • « Jésus leur répondit: "L'heure est venue où le Fils de l'homme doit être glorifié. En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il demeure seul » (Jean 12, 23-24).
  • « Maintenant mon âme est troublée; et que dirai-je? Père, délivrez-moi de cette heure. Mais c'est pour cela que je suis arrivé à cette heure." » (Jean 12, 27).
  • « Avant la fête de Pâque, Jésus, sachant que son heure était venue de passer de ce monde à son Père, après avoir aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'à la fin » (Jean 13, 1).

À la dernière Cène:

  • « Quand l'heure fut venue, il se mit à table et les apôtres avec lui; et il leur dit : " J'ai ardemment désiré manger cette pâque avec vous avant de souffrir. Car, je vous le dis, je ne la mangerai plus jusqu'à ce qu'elle soit accomplie dans le royaume de Dieu. " » (Luc 22, 14-16).
  • « En vérité, en vérité, je vous le dis, vous pleurerez et vous vous lamenterez, tandis que le monde se réjouira; vous serez affligés, mais votre affliction se changera en joie. La femme, lorsqu'elle enfante, est dans la souffrance parce que son heure est venue. Mais lorsqu'elle a donné le jour à l'enfant, elle ne se souvient plus de ses douleurs, dans la joie qu'elle a de ce qu'un homme est né dans le monde » (Jean 16, 20-22).
  • « Voici que l'heure vient, et déjà elle est venue, où vous serez dispersés, chacun de son côté, et vous me laisserez seul; pourtant je ne suis pas seul, parce que le Père est avec moi » (Jean 16, 32).
  • «Ayant ainsi parlé, Jésus leva les yeux au ciel et dit: "Père, l'heure est venue, glorifiez votre Fils, afin que votre Fils vous glorifie, Puisque vous lui avez donné autorité sur toute chair, afin qu'à tous ceux que vous lui avez donnés, il donne la vie éternelle » (Jean 17, 1-2).


Enfin, dans le jardin de Gethsémani:

  • «S'étant un peu avancé, il tomba sur la terre; et il priait que cette heure, s'il était possible, s'éloignât de lui »  (Marc 14,35).
  • « Il revint une troisième fois et leur dit : " Dormez désormais et reposez-vous. C'est assez ! L'heure est venue; voici que le Fils de l'homme est livré aux mains des pécheurs. Levez-vous, allons ! Voici que celui qui me trahit est proche. " » (Marc 14, 41-42; voir Matthieu 26, 45-46).
  • «Et Jésus dit à ceux qui étaient venus contre lui, grands prêtres, commandants du temple et anciens : " Comme contre un brigand, vous êtes sortis avec des glaives et des bâtons ! Alors que chaque jour j'étais avec vous dans le temple, vous n'avez pas porté les mains sur moi. Mais c'est (maintenant) votre heure et la puissance des Ténèbres. » (Luc 22, 52-53).

Donc, l’ « heure » de Jésus est l'heure à laquelle il est trahi, arrêté et tué: le moment de Sa plus grande agonie et de Sa plus grande gloire. Voilà ce à quoi Il se réfère à chaque fois qu'Il mentionne «son heure » et c’est ce à quoi Il l’averti.

Donc, il y a un certain sens où le Christ veut « repousser » quelque chose, pour ainsi dire,  mais ce n’est pas parce que Marie a fait quelque chose de mal. Plutôt, c’est parce qu'Il veut s'assurer qu'elle sait exactement ce qu'elle demande. Si elle obtient de lui qu’Il s’implique dans ce miracle – et un miracle public - Il ne peut plus rester « caché ». Les années cachées ne seront plus et elle va le perdre dans les foules, pour ainsi dire. Il va plus faire partie de la maison de Nazareth: « Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel des abris, mais le Fils de l'homme n'a pas où reposer la tête » (Matthieu 8, 20). Le fait de se lancer dans ce ministère public va décidément le mettre sur la trajectoire de la Croix.

Lu dans cette lumière, à la lumière du reste du contexte biblique sur ce point, la réponse de Marie est logique. Elle est une acceptation fidèle du fait que la deuxième personne de la Trinité n'a pas pris notre humanité pour simplement rester à la maison. Après tout, la réponse de Marie est d'appeler les serviteurs à obéir au Christ (Jean 2, 5). Ce serait particulièrement ironique si, comme la première interprétation le suggère, elle disait cela tout en ignorant la réprimande de son Fils.

Un dernier point. La fidélité continue de Marie dans l'Évangile est essentielle pour l'histoire du salut. À maintes et maintes fois, elle accepte volontiers le plan de Dieu: elle apporte le Christ au monde dans l'Incarnation, elle contribue à le conduire vers son ministère public aux noces de Cana; et elle le suit à la Croix. Cela ne la rend pas plus puissante que Dieu (comme la première interprétation le suggérerait), mais son instrument le plus disposé.


Cet article est une traduction personnelle de l’article «Does Jesus Rebuke His Mother at the Wedding of Cana?» de Joe Heschmeyer. Vous pouvez consulter l’article original en anglais ici.

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Le serviteur de tous

Dans la Première Lecture d'aujourd'hui, c’est comme si nous avions nos oreilles pressées au mur et que nous pouvions entendre les grognements meurtriers des anciens, des chefs des prêtres et des scribes – dont Jésus avait prédit la semaine dernière qu’ils allaient le torturer (voir Marc 8, 31; 10, 33-34).

La liturgie nous invite à voir ce passage du Livre de la Sagesse comme une prophétie de la Passion du Seigneur. Nous entendons Ses ennemis se plaindre que « le Juste » a contesté leur autorité, leur reprocha de violé la loi de Moïse, d’avoir trahi leur formation en tant que dirigeants et enseignants.

Et nous entendons des paroles effrayantes qui annoncent comment ils vont se moquer de lui alors qu’Il est pendu à la croix: « Car si le Juste était le Fils de Dieu, II le délivrera » (comparer avec Matthieu 27, 41-43).

L’Évangile et le Psaume d'aujourd'hui nous donnent le revers de la Première Lecture. Dans les deux, nous entendons les souffrances de Jésus de son point de vue. Bien que ses ennemis l'entourent, Il s’offre librement en sacrifice, confiant que Dieu va le soutenir.

Mais les apôtres aujourd'hui ne comprennent pas cette deuxième annonce de la passion du Christ. Ils commencent à argumenter sur des questions de succession : sur qui parmi eux est le plus grand, qui sera choisi pour diriger après que Jésus-Christ sera tué.

À nouveau ils ne pensent pas comme Dieu, mais comme des hommes (voir Marc 8, 33). Et encore, Jésus enseigne les Douze - les dirigeants choisis de son Église - qu'ils doivent diriger en imitant son exemple d'amour et de sacrifice de soi. Ils doivent être les « serviteurs de tous », en particulier des plus faibles et des démunis - symbolisés par l'enfant qu’Il embrasse et qu’Il place au milieu d’eux.

Ceci est une leçon pour nous aussi. Nous devons avoir l'esprit du Christ, qui s’est humilié à venir parmi nous (voir Philippiens 2,5-11). Nous devons nous offrir librement, faire de tout ce que nous faisons un sacrifice à la gloire de Son nom.

Comme Jacques le dit dans l'Épître d'aujourd'hui, nous devons chercher la sagesse d'en haut, désirant l’humilité et non la gloire, et en toutes choses être doux et pleins de miséricorde.

Trouver le Christ dans les Psaumes

Jésus a enseigné à ses apôtres que le Livre des Psaumes parle de Lui et de Sa mission. « Il fallait que tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes s'accomplît », leur dit-Il la nuit de Sa résurrection (voirLuc 24, 44).

Jésus appliqué certains Psaumes spécifiques à lui-même (voir Matthieu 21, 42-44 et 22, 41-46). Les apôtres ont fait de même dans leur prédication et dans leurs écrits (voir Actes 2, 25-35 et Hébreux 1, 5-14).

Cette pratique ancestrale continue dans la liturgie. Dans les Psaumes choisis pour les lectures de la Messe du dimanche, l'Église nous invite à entendre une référence directe au Christ. D'autres fois, nous sommes invités à entendre la voix du Christ qui crie vers le Père. Ou d'autres fois, nous entendons le Père parler au Fils.

Le Psaume 54 est entendu ainsi dans les lectures pour le 25e dimanche du temps ordinaire. À l'origine chanté par David quand il a été trahi par les Ziphiens (voir 1 Samuel 23, 19-25 et 26, 1-3), nous sommes invités à entendre le Psaume comme l’appel confiant du Christ dans Sa Passion: « des hommes violents en veulent à ma vie … Voici que Dieu est mon secours; le Seigneur est le soutien de mon âme ».

La même chose est vraie pour l’utilisation du Psaume 116 le 24e dimanche du temps ordinaire (cycle B). Nous entendons la voix de notre Seigneur alors qu’Il rend grâce à Dieu de l'avoir sauvé, libérant son âme de la mort et des liens de l’abîme.

Cet article est une traduction personnelle de l'infolettre "Sunday Bible Reflections" du Dr Scott Hahn. Vous pouvez consulter le texte original en anglais ici.

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Suivant le Messie

Dans l'Évangile d'aujourd'hui, nous arrivons à un moment charnière de notre marche avec le Seigneur. Après plusieurs semaines à écouter Ses paroles et à être témoin de Ses actes, avec les disciples, on nous demande de décider qui est vraiment Jésus.

Pierre répond pour eux, et pour nous aussi, quand il déclare: «Tu es le Messie ».

Beaucoup s’attendaient à ce que le Messie soit un faiseur de miracles qui vaincrait les ennemis d'Israël et qui rétablirait le royaume de David (voir Jean 6, 15).

Jésus nous révèle aujourd'hui un portrait différent. Il s’appelle lui-même le Fils de l'homme, évoquant la figure royale que Daniel a vue dans ses visions célestes (voir Daniel 7, 13-14). Mais la royauté de Jésus ne doit pas être de ce monde (voir Jean 18, 36). Le chemin vers Son trône, comme Il le révèle, est par la voie de la souffrance et de la mort.

Jésus identifie le Messie avec le serviteur souffrant qu’Isaïe avait prédit dans la Première Lecture d'aujourd'hui. Les paroles du serviteur d'Isaïe sont les paroles de Jésus - comme Il se donne à être humilié et battu, espérant que Dieu sera son aide. Nous entendons la voix de notre Seigneur à nouveau dans le Psaume d'aujourd'hui, comme Il rend grâce à Dieu de l’avoir libéré des liens de la mort.

Comme Jésus nous dit aujourd'hui, croire qu'Il est le Messie est de le suivre sur Son chemin de l'abnégation - de perdre notre vie pour les sauver, pour monter avec Lui à la vie nouvelle. Notre foi, nous entendons à nouveau dans l'Épître d'aujourd'hui, doit se manifester dans des œuvres d'amour (voir Galates 5, 6).

Remarquez que Jésus interroge aujourd’hui les apôtres « chemin faisant ». Ils sont sur le chemin de Jérusalem, où le Seigneur va donner sa vie. Nous aussi, nous sommes sur un chemin avec le Seigneur.

Nous devons prendre notre croix, donner aux autres et endurer toutes nos épreuves à cause de Lui et à cause de l'Évangile.

Nos vies doivent être une offrande d'action de grâce pour la nouvelle vie qu'Il nous a donnée, jusqu'à ce jour où nous attendrons notre destination et que nous marcherons devant le Seigneur sur la terre des vivants.

Trouver le Christ dans les Psaumes

Jésus a enseigné à ses apôtres que le Livre des Psaumes parle de Lui et de Sa mission. « Il fallait que tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes s'accomplît », leur dit-Il la nuit de Sa résurrection (voir Luc 24, 44).

Jésus appliqué certains Psaumes spécifiques à lui-même (voir Matthieu 21, 42-44 et 22, 41-46). Les apôtres ont fait de même dans leur prédication et dans leurs écrits (voir Actes 2, 25-35 et Hébreux 1, 5-14).

Cette pratique ancestrale continue dans la liturgie. Dans les Psaumes choisis pour les lectures de la Messe du dimanche, l'Église nous invite à entendre une référence directe au Christ. D'autres fois, nous sommes invités à entendre la voix du Christ qui crie vers le Père. Ou d'autres fois, nous entendons le Père parler au Fils.

Le Psaume 54 est entendu ainsi dans les lectures pour le 25e dimanche du temps ordinaire. À l'origine chanté par David quand il a été trahi par les Ziphiens (voir 1 Samuel 23, 19-25 et 26, 1-3), nous sommes invités à entendre le Psaume comme l’appel confiant du Christ dans Sa Passion: « des hommes violents en veulent à ma vie … Voici que Dieu est mon secours; le Seigneur est le soutien de mon âme ».

La même chose est vraie pour l’utilisation du Psaume 116 le 24e dimanche du temps ordinaire (cycle B). Nous entendons la voix de notre Seigneur alors qu’Il rend grâce à Dieu de l'avoir sauvé, libérant son âme de la mort et des liens de l’abîme.

Cet article est une traduction personnelle de l'infolettre "Sunday Bible Reflections" du Dr Scott Hahn. Vous pouvez consulter le texte original en anglais ici.
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Toutes choses nouvelles


L'incident dans l'Évangile d'aujourd'hui est rapporté seulement par Marc. La phrase clé est ce que la foule dit à la fin: «Il a bien fait toutes choses ». En grec, cela fait écho à l'histoire de la création, en rappelant que Dieu vit tout ce qu'Il avait fait et qu’Il a tout déclaré bon (voir Genèse 1, 31).



Marc évoque délibérément aussi la promesse d'Isaïe, que nous entendons en Première Lecture d'aujourd'hui, où Dieu fera entendre les sourds et parler les muets. Il utilise même un mot grec pour décrire l'état de l'homme ( mogilalon = « du trouble de la parole »), qui est seulement trouvé dans un autre endroit dans la Bible (dans la traduction grecque d'Isaïe du passage d'aujourd'hui, où le prophète décrit le chant « stupide »).


La foule reconnaît que Jésus est en train de faire ce que le prophète avait prédit. Mais Marc veut que nous voyions quelque chose de beaucoup plus grand. Pour reprendre les mots de la première lecture d'aujourd'hui : « Voici votre Dieu ».

Remarquez comment le drame est personnel et physique dans l'Évangile. Notre attention est attirée sur une main, un doigt, les oreilles, la langue, le fait de cracher. En Jésus, Marc nous montre que Dieu est vraiment venu dans la chair.

Ce qu'Il a fait est de rendre toutes choses nouvelles, une nouvelle création (voir Apocalypse 21, 1-5). Comme l’avait promis Isaïe, il a fait ruisseler les eaux vives du baptême dans le désert du monde. Il a libéré les captifs de leurs péchés, comme nous le chantons dans le Psaume d'aujourd'hui. Il est venu pour que riches et pauvres puissent dîner ensemble à la fête eucharistique, comme Jacques nous dit dans l'Épître d'aujourd'hui.

Il a fait pour chacun de nous ce qu'Il a fait pour ce sourd-muet. Il nous a ouvert les oreilles pour entendre la Parole de Dieu et délié notre langue que nous puissions chanter Ses louanges.

Dans l'Eucharistie, donnons à nouveau grâce à notre glorieux Seigneur Jésus-Christ. Disons avec Isaïe, « Voici notre Dieu, Il vient nous sauver ». Soyons riches dans la foi, que nous puissions hériter du royaume promis à ceux qui l'aiment.

Cet article est une traduction personnelle de l'infolettre "Sunday Bible Reflections" du Dr Scott Hahn. Vous pouvez consulter le texte original en anglais ici.