Premier épisode : La Brebis perdue est-elle un irresponsable?
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Dans le dernier article, nous avons examiné comment Justin le martyr décrivait l’Eucharistie dans sa communauté. Afin de vérifier si ses renseignements étaient exacts, nous allons regarder ce que les chrétiens ont enseigné sur l’Eucharistie au cours des siècles suivants dans diverses régions du monde. Je termine donc cette série avec ces précieux témoignages sur l’Eucharistie.

2e siècle

Au surplus, comment auront-ils la certitude que le pain eucharistié est le corps de leur Seigneur, et la coupe, son sang, s'ils ne disent pas qu'il est le Fils de l'Auteur du monde, c'est-à-dire son Verbe, par qui le bois "fructifie", les sources coulent, "la terre donne d'abord une herbe, puis un épi, puis du blé plein l'épi Mc 4,27-28"? 5 Comment encore peuvent-ils dire que la chair s'en va à la corruption et n'a point part à la vie, alors qu'elle est nourrie du corps du Seigneur et de son sang? Qu'ils changent donc leur façon de penser, ou qu'ils s'abstiennent d'offrir ce que nous venons de dire ! Pour nous, notre façon de penser s'accorde avec l'eucharistie, et l'eucharistie en retour confirme notre façon de penser. Car nous lui offrons ce qui est sien, proclamant d'une façon harmonieuse la communion et l'union de la chair et de l'Esprit: car de même que le pain qui vient de la terre, après avoir reçu l'invocation de Dieu, n'est plus du pain ordinaire, mais eucharistie, constituée de deux choses, l'une terrestre et l'autre céleste, de même nos corps qui participent à l'eucharistie ne sont plus corruptibles, puisqu'ils ont l'espérance de la résurrection... (Iréné de Lyon, Contre les Hérésies Liv.4, 18, 4)

Vains, de toute manière, ceux qui rejettent toute l'"économie" de Dieu, nient le salut de la chair, méprisent sa régénération, en déclarant qu'elle n'est pas capable de recevoir l'incorruptibilité. S'il n'y a pas de salut pour la chair, alors le Seigneur ne nous a pas non plus rachetés par son sang Ep 1, 7, la coupe de l'eucharistie n'est pas une communion à son sang et le pain que nous rompons n'est pas une communion à son corps 1Co 10, 16. Car le sang ne peut jaillir que de veines, de chairs et de tout le reste de la substance humaine, et c'est pour être vraiment devenu tout cela que le Verbe de Dieu nous a rachetés par son sang, comme le dit son Apôtre: "En lui nous avons la rédemption par son sang, la rémission des péchés Ep 1,7." Et parce que nous sommes ses membres 1Co 6,15; Ep 5,30 et sommes nourris par le moyen de la création - création que lui-même nous procure, en faisant lever son soleil et tomber la pluie selon sa volonté Mt 5,45, la coupe, tirée de la création, il l'a déclarée son propre sang Lc 22,20; 1Co 11,25, par lequel se fortifie notre sang, et le pain, tiré de la création, il l'a proclamé son propre corps Lc 22,19; 1Co 11,24, par lequel se fortifient nos corps. (Iréné de Lyon, Contre les Hérésies 5, 2, 2)

Si donc la coupe qui a été mélangée et le pain qui a été confectionné reçoivent la parole de Dieu et deviennent l'eucharistie, c'est-à-dire le sang et le corps du Christ, et si par ceux-ci se fortifie et s'affermit la substance de notre chair, comment ces gens peuvent-ils prétendre que la chair est incapable de recevoir le don de Dieu consistant dans la vie éternelle Jn 4,10-14 alors qu'elle est nourrie du sang et du corps du Christ et qu'elle est membre de celui-ci, comme le dit le bienheureux Apôtre dans son épître aux Éphésiens: "Nous sommes les membres de son corps, formés de sa chair et de ses os Ep 5,30"?(..) ensuite, moyennant le savoir-faire, ils viennent en l'usage des hommes, puis, en recevant la parole de Dieu, ils deviennent l'eucharistie, c'est-à-dire le corps et le sang du Christ -, de même nos corps qui sont nourris par cette eucharistie, après avoir été couchés dans la terre et s'y être dissous, ressusciteront en leur temps, lorsque le Verbe de Dieu les gratifiera de la résurrection "pour la gloire de Dieu le Père Ph 2,11 ": car il procurera l'immortalité à ce qui est mortel et gratifiera d'incorruptibilité ce qui est corruptible 1Co 15, 53, parce que la puissance de Dieu se déploie dans la faiblesse 2Co 12, 9. (Iréné de Lyon, Contre les Hérésies Liv.5, 2, 3)

Mange ma chair, [Jésus], et boit mon sang. Le Seigneur nous donne ces intime nutriments, il livre sa chair et il verse son sang, et rien ne manque à la croissance de ses enfants "(Clément d’Alexandrie, L'instructeur des enfants 1:6:43:3).

3e siècle

Certes, il suffirait à la chair que nulle âme ne pût absolument obtenir le salut à moins de croire, pendant qu'elle est dans la chair: tant il est vrai que la chair est la base du salut. Enfin, quand l'âme est enrôlée au service de Dieu, c'est la chair qui la met à même de recevoir cet honneur. C'est la chair en effet qui est lavée pour que l'âme soit purifiée; la chair sur laquelle on fait les onctions pour que l'âme soit consacrée; la chair qui est marquée du signe sacré pour que l'âme soit fortifiée; la chair qui est couverte par l'imposition des mains pour que l'âme soit illuminée par l'esprit; la chair enfin qui se nourrit du corps et du sang de Jésus-Christ, pour que l'âme s'engraisse de la substance de son Dieu. Elles ne peuvent donc être séparées dans la récompense, puisqu'elles sont associées dans le travail. (Tertullien, La Résurrection des Morts 8).

Autrefois le baptême était “ en énigme ” dans la nuée et la mer ; maintenant la régénération s'opère “ en réalité ” “ dans l'eau et dans l'Esprit Saint ”. Autrefois la manne était une nourriture “ en énigme ”, maintenant la chair du verbe de Dieu est la vraie nourriture “ en réalité ”, comme le prouve Sa parole : “ Ma chair est vraiment une nourriture et Mon sang est vraiment un breuvage ”. (Jn 6, 56) "(Origène, Homélies sur Nombres 7, 2).

Nous disons Notre Père, parce que Dieu est le père des croyants, de même nous disons notre pain, parce que le Christ est notre nourriture, à nous qui mangeons son corps. Or, nous demandons que ce pain nous soit donné chaque jour; car notre vie est dans le Christ, et l’Eucharistie est notre nourriture quotidienne. Écoutez sa parole : « Je suis le pain de vie descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement, et le pain que je lui donnerai c’est ma chair que je livre pour le salut du monde ». (Jn 6, 51) D’après cette parole, il est évident que ceux qui mangent le pain eucharistique et reçoivent dans la communion le corps du Sauveur vivent éternellement. Par la suite, en s’éloignant du corps de Jésus-Christ, on doit craindre de s’éloigner de la voie du salut. D’ailleurs, la parole du maître est formelle ... « si vous ne mangez la chair du fils de l’homme et si vous ne buvez son sang, vous n’aurez pas la vie en vous » (Jn 6, 53). Ainsi donc nous réclamons notre pain quotidien, c’est-à-dire le Christ, afin que nous, dont la vie est dans le Christ, nous demeurions toujours unis à sa grâce et à son corps sacré. (Saint-Cyprien, 4e traité sur La prière du Seigneur chap. 18)

4 siècle

La réalité de sa chair et de son sang ne laisse de place à aucune ambiguïté, et selon l’enseignement du Seigneur en personne, et selon notre foi, il s’agit d’une chair véritable et d’un sang véritable. Lorsque nous les recevons et que nous les absorbons, ces substances nous mettent dans le Christ et mettent le Christ en nous. (Hilaire de Poitiers, traité sur La Trinité 8, 14)

Quand nous allons recevoir le corps du Christ - celui qui a la foi le comprend - et que nous laissions tomber un fragment à terre, nous nous mettons en danger . (Saint Jérôme, In Ps 147, 14)

Lorsque tu t’avances, ne marche pas les mains grandes ouvertes devant toi, les doigts écartés, mais fais de ta main gauche un trône pour la main droite qui doit recevoir le Roi, puis recourbe en creux la paume de celle-ci et prends possession du Corps du Christ en disant : « Amen ». Alors, avec le plus grand soin, sanctifie tes yeux par le contact du corps sacré et consomme-le… Puis attends la prière et remercie Dieu qui t’as honoré de ses mystères ». Puis, nous supplions le Dieu philanthrope d’envoyer l’Esprit Saint sur les dons ici déposés, pour faire le pain corps du Christ, et le vin sang du Christ ; car tout ce que touche l’Esprit Saint, cela devient sanctifié et transformé. «Sois vigilant pour ne rien perdre du corps du Seigneur. Si jamais tu laissais tomber quelque chose, tu devrais le regarder comme un membre de ton propre corps que to aurais taillé. Dis-moi, je t'en prie, si quelqu'un te donnait des pépites d'or, ne le garderais-tu pas par hasard avec la plus grande précaution et le plus grand soin, attentif à ne rien perdre? Ne devrais-tu pas soigner avec une attention et une vigilance encore plus grande le corps du Seigneur, afin que rien, pas même une parcelle, ne tombe à terre, puisque ce corps est infiniment plus précieux que l'or et les pierres précieuses ? (St Cyrille de Jérusalem , Cath Myst, 5, 21 (PG 33, 1125)

Puisque le Verbe a dit : Ceci est mon corps, acceptons-le, croyons-le, regardons-le avec les yeux de l’esprit. Car Jésus ne nous a rien laissé de sensible, mais il nous a laissés sous des objets sensibles, des vérités spirituelles. Combien disent : je voudrais voir Sa figure, Ses traits, Sa beauté moins que Ses vêtements... Mais, dans l'Eucharistie, c'est lui-même que vous voyez, lui-même que vous touchez, lui-même que vous mangez. Pensez-y et adorez, car c'est le même qui est aux Cieux et que les anges adorent ! (Saint Jean Chrysostome, Homélie sur saint Matthieu, 82, 4)

Qui donc doit être plus pur que celui qui participe à ce sacrifice ? Quel rayon de soleil ne doit point céder en splendeur à la main qui distribue cette chair, à la bouche qui est remplie de ce feu spirituel, à la langue qui est rougie de ce redoutable sang ? Songez à l’honneur que l’on vous fait, et à quelle table vous êtes assis. Celui que les anges ne regardent qu’en tremblant, ou plutôt qu’ils n’osent regarder à cause de l’éclat qui en émane, est celui-là même qui nous sert de nourriture, qui se mélange à nous, et avec qui nous ne faisons plus qu’une seule chair et qu’un seul corps. Inclinons-nous devant Dieu, sans protester, même si ce qu’Il nous dit paraît contraire à notre intelligence ; sa parole doit prévaloir sur celles-ci. Agissons de même à l’égard du Mystère, sans nous arrêter à ce qui tombe sous les sens mais en adhérant à ses paroles, car sa parole ne peut tromper. « Quand tu vois le Seigneur immolé et étendu, et le prêtre incliné sur le sacrifice et en prière, et tout le peuple rougi par ce sang si précieux, penses-tu être encore parmi les hommes sur la terre ? N'es-tu pas plutôt transféré dans les cieux, ayant déposé toute pensée charnelle, pour contempler ce qui se fait, avec l'âme nue et l'esprit purifié ? O miracle, ô divine philanthropie ! (Saint Jean Chrysostome, De sacerdotio. Lire III, n° 4 ; P.G., t. XLVIII, col 642)

Révérez donc, révérez cette table, à laquelle nous participons tous, et, placé sur elle en sacrifice, le Christ immolé pour nous. (Saint Jean Chrysostome , De Epist. ad Rom., VIII, n° 8 ; P.O., t LXII, col. 131)

Même si quelqu'un, par ignorance, s'approche de la communion, empêche-le, sans craindre quoi que ce soit. Crains Dieu, mais non pas l'homme. Si tu crains en effet l'homme, celui-ci te méprisera; si, en revanche, tu crains Dieu, alors tu seras aussi respecté des hommes. Je serais prêt à mourir plutôt que de donner le sang du Seigneur à une personne indigne; je verserais mon sang, plutôt que de donner le sang vénérable du Seigneur d'une manière inconvenable. (Saint Jean Chrysostome, Hom 82, 6, in Eu Io. (PG 58, 746))

Vous pouvez peut-être dire : «Mon pain est ordinaire.» Mais ce pain est du pain avant les paroles du Sacrement; mais la consécration fait que le pain devient la chair de Christ. Et laissez-nous ajouter cela : Comment cela se fait-il que le pain devient le corps de Christ ? Par la consécration. La consécration a lieu par certaines paroles; mais de qui sont ses paroles ? Ce sont celles du Seigneur Jésus. ...elles sont dites par le prêtre; les éloges sont attribuées a Dieu, ... quand le temps vient pour la confection du Sacrement vénérable, alors le prêtre n’utilise pas ses propres paroles, mais les paroles de Christ. Donc c'est la Parole de Christ cela qui confère ce sacrement. (Saint Ambroise de Milan, traité sur Les sacrements 4:4:14; 4:5:23)

5e siècle

Ce pain que vous voyez sur l’autel, une fois sanctifié par la parole de Dieu, est le corps du Christ. Cette coupe, ou plutôt le breuvage qu’elle contient, une fois sanctifiée par la parole de Dieu, est le sang du Christ. Notre Seigneur Jésus Christ a voulu nous confier là son corps et son sang, qu’il a répandu pour nous en rémission des péchés. (Saint Augustin, Sermo 227, 1; PL 38, 1099)

Dans cet article, nous allons poursuivre avec ce qui est probablement la description la plus précise de l’Eucharistie du christianisme primitif. Il s’agit de quelques textes de Justin le martyr, qui ont été écrits autour de l’an 150. Voici comment se passe l’Eucharistie chez lui à son époque:

1ere Apologie :
LXV. Revenons à nous. Quand celui qui s'est associé à notre foi et à notre croyance a reçu l'ablution dont nous avons parlé plus haut, nous le conduisons dans le lieu où sont rassemblés ceux que nous nommons nos frères. Là commencent les prières ardentes que nous faisons pour l'illuminé, pour nous-mêmes et pour tous les autres, dans l'espoir d'obtenir, avec la connaissance que nous avons de la vérité, la grâce de vivre dans la droiture des œuvres et dans l'observance des préceptes, et de mériter ainsi le salut éternel. Quand la prière est terminée, nous nous saluons tous d'un baiser de paix; ensuite on apporte à celui qui est le chef des frères; du pain, de l'eau et du vin. Il les prend et célèbre la gloire et chante les louanges du Père de l'univers, par le nom du Fils et du Saint-Esprit, et fait une longue action de grâces, pour tous les biens que nous avons reçus de lui. Les prières et l'action de grâces terminées, tout le peuple s'écrie: Amen! Amen, en langue hébraïque, signifie, ainsi soit-il. Quand le chef des frères a fini les prières et l'action de grâces, que tout le peuple y a répondu, ceux que nous appelons diacres distribuent à chacun des assistants le pain, le vin et l'eau, sur lesquels les actions de grâces ont été dites, et ils en portent aux absents. 
LXVI. Nous appelons cet aliment Eucharistie, et personne ne peut y prendre part, s'il ne croit la vérité de notre doctrine, s'il n'a reçu l'ablution pour la rémission de ses péchés et sa régénération, et s'il ne vit selon les enseignements du Christ. Car nous ne prenons pas cet aliment comme un pain ordinaire et une boisson commune. Mais de même que, par la parole de Dieu, Jésus-Christ, notre Sauveur, ayant été fait chair, a pris sang et chair pour notre salut; de même aussi cet aliment, qui par l'assimilation doit nourrir nos chairs et notre sang, est devenu, par la vertu de l'action de grâces, contenant les paroles de Jésus-Christ lui-même, le propre sang et la propre chair de Jésus incarné: telle est notre foi. Les apôtres, dans leurs écrits, que l'on nomme Évangiles, nous ont appris que Jésus-Christ leur avait recommandé d'en agir de la sorte, lorsque ayant pris du pain, il dit: "Faites ceci en mémoire de moi: ceci est mon corps; "et semblablement ayant pris le calice, et ayant rendu grâces: "Ceci est mon sang, "ajouta-t- il; et il le leur distribua à eux seuls. Les démons n'ont pas manqué d'imiter cette institution dans les mystères de Mithra; car on apporte à l'initié du pain et du vin, sur lesquels on prononce certaines paroles que vous savez, ou que vous êtes à même de savoir.
LXVII. Après l'assemblée, nous nous entretenons les uns les autres dans le souvenir de ce qui s'y est passé. Si nous avons du bien, nous soulageons les pauvres et nous nous aidons toujours; et dans toutes nos offrandes, nous louons le Créateur de l'univers par Jésus-Christ son Fils et par le Saint-Esprit. Le jour du soleil, comme on l'appelle, tous ceux qui habitent les villes ou les campagnes se réunissent dans un même lieu, et on lit les récits des apôtres ou les écrits des prophètes, selon le temps dont on peut disposer. Quand le lecteur a fini, celui qui préside fait un discours pour exhorter à l'imitation de ces sublimes enseignements. Ensuite nous nous levons tous et nous prions; et, comme nous l'avons dit, la prière terminée, on apporte du pain, du vin et de l'eau, et celui qui préside fait les prières et les actions de grâces avec la plus grande ferveur. Le peuple répond: Amen, et la distribution et la communion générale des choses consacrées se fait à toute l'assistance; la part des absents leur est portée par les diacres. Ceux qui sont dans l'abondance et veulent donner, font leurs largesses, et ce qui est recueilli est remis à celui qui préside, et il assiste les veuves, les orphelins, les malades, les indigents, les prisonniers et les étrangers: en un mot, il prend soin de soulager tous les besoins. Si nous nous rassemblons le jour du soleil, c'est parce que ce jour est celui où Dieu, tirant la matière des ténèbres, commença à créer le monde, et aussi celui où Jésus-Christ notre Sauveur ressuscita d'entre les morts; car les Juifs le crucifièrent la veille du jour de Saturne, et le lendemain de ce jour, c'est-à-dire le jour du soleil, il apparut à ses disciples, et leur enseigna ce que nous avons livré à vos méditations.

Dialogue avec Tryphon :
XLI. Que dirai-je encore? L'offrande prescrite d'une mesure de farine, pour la guérison de la lèpre, ne figurait-elle pas le pain eucharistique que Jésus-Christ ordonne d'offrir en mémoire de la passion qu'il a soufferte pour nous guérir de tous nos péchés, et rendre grâce à Dieu d'avoir créé en faveur de l'homme et le monde et tout ce qu'il renferme, de vous avoir affranchis de l'iniquité dans laquelle nous étions plongés, enfin d'avoir brisé, anéanti, la puissance de l'enfer, par le bras de celui qui voulut bien pour nous souffrir la mort?Aussi vous savez comme Dieu lui-même parle des sacrifices que vous lui offriez autrefois. Je répète les paroles du prophète Malachie que j'ai déjà citées : « Mon amour n'est pas en vous, dit le Seigneur, et je ne recevrai plus de présents de votre main ; car, depuis le lever du soleil jusqu'à son coucher, mon nom est grand parmi les nations, voilà qu'on sacrifie en tous lieux et une oblation pure est offerte à mon nom, parce que mon nom est grand parmi les nations, dit le Seigneur. Mais vous, vous l'avez prononcé. Ici le prophète annonce déjà le sacrifice que nous autres gentils nous offrons sur tous les points de la terre, je veux dire le pain et le calice eucharistiques ; et il ajoute que par nous son nom est glorifié, tandis que vous le profanez. Remarquez encore ce que la loi prescrivait au sujet de la circoncision : elle voulait qu'elle fût donnée le huitième jour, et figurait par là la véritable circoncision qui nous délivre du péché et de l'erreur, par notre Seigneur Jésus-Christ, ressuscité le lendemain du sabbat. Or, le jour d'après le sabbat, qui se trouve le premier dans l'ordre des jours dont se compose le cercle de la semaine, en est aussi appelé le huitième, sans cesser d'en être le premier.

Après la lecture de ces extraits, on peut constater plusieurs éléments théologiques et liturgiques importants. Au niveau de la théologie de l’Eucharistie, voici ce qu’on peut en dégager :

  • L’Eucharistie a été instituée par Jésus-Christ à la dernière Cène
  • L’Eucharistie commémore la mort du Christ
  • Les aliments deviennent Eucharistie grâce à la parole du ministre hiérarchique
  • Le pain et le vin deviennent le Corps et le Sang du Seigneur Jésus-Christ
  • Seulement ceux qui sont baptisés et qui vivent selon les préceptes du Christ peuvent y participer

D’un point de vue liturgique, on a suffisamment de détail avec ces extraits pour dresser un portrait de l’Eucharistie du christianisme primitif :

  • Lecture de l’Écriture (ancien et nouveau testament)
  • Homélie du président 
  • Prière des fidèles
  • Baiser de paix
  • Présentation du pain et du vin
  • Prière d’action de grâce
  • Récit de l’institution et consécration
  • Mise en relation avec le sacrifice de la croix
  • Communion des fidèles

Ce témoignage, étant lui aussi dans la continuité de ceux examinés auparavant, nous démontre bien que l’Eucharistie était vraiment vécue comme un sacrement où on mangeait littéralement le Corps et le Sang de Jésus, depuis le tout début du christianisme. Pour démontrer que cela était vraiment l’enseignement général de toute l’église, le dernier article va présenter des extraits de plusieurs chrétiens, de tous lieux et de tous les temps, sur l’Eucharistie. Cela pour nous assurer que nous avons vraiment examiné, dans les textes de Justin et des autres, l’enseignement ordinaire de l’Église primitive et non pas les divagations ou les dérives d’une secte chrétienne marginale.

Saint Ignace d’Antioche a écrit plusieurs lettres pendant qu’il était escorté par les Romains lorsqu’il a été condamné à être dévoré par les lions à Rome. Il a insisté à plusieurs reprises sur deux aspects importants de l’Eucharistie : ce qu’elle est vraiment et aussi qu’elle soit fait en communion avec l’évêque. Voici des extraits de trois de ces lettres :
Ayez donc soin de ne participer qu'à une seule eucharistie; car il n'y a qu'une seule chair de notre Seigneur Jésus-Christ, et un seul calice pour nous unir en son sang, un seul autel, comme un seul évêque avec le presbyterium et les diacres, mes compagnons de service: ainsi, tout ce que vous ferez, vous le ferez selon Dieu. (aux Philadelphiens, IV) 
C'est bien vivant que je vous écris, désirant de mourir. Mon désir terrestre a été crucifié, et il n'y a plus en moi de feu pour aimer la matière, mais en moi une eau vive qui murmure et qui dit au-dedans de moi : Viens vers le Père. Je ne me plais plus à une nourriture de corruption ni aux plaisirs de cette vie ; c'est le pain de Dieu que je veux, qui est la chair de Jésus-Christ, de la race de David ; et pour boisson je veux son sang, qui est l'amour incorruptible. (aux Romains, VII) 
Ils s'abstiennent de l'eucharistie et de la prière, parce qu'ils ne confessent pas que l'eucharistie est la chair de notre Sauveur Jésus-Christ, chair qui a souffert pour nos péchés, et que dans sa bonté le Père a ressuscitée. Ainsi ceux qui refusent le don de Dieu meurent dans leurs disputes. Il leur serait utile de pratiquer la charité pour ressusciter eux aussi. Il convient de vous tenir à l'écart de ces gens-là, et de ne parler d'eux ni en privé ni en public, mais de vous attacher aux prophètes, et spécialement à l'Évangile, dans lequel la passion nous est montrée et la résurrection accomplie. Et les divisions, fuyez-les comme le principe de tous les maux. 
Suivez tous l'évêque, comme Jésus-Christ suit son Père, et le presbyterium comme les Apôtres ; quant aux diacres, respectez-les comme la loi de Dieu. Que personne ne fasse, en dehors de l'évêque, rien de ce qui regarde l'Église. Que cette eucharistie seule soit regardée comme légitime, qui se fait sous la présidence de l'évêque ou de celui qu'il en aura chargé. Là où paraît l'évêque, que là soit la communauté, de même que là où est le Christ Jésus, là est l'Église catholique. Il n'est pas permis en dehors de l'évêque ni de baptiser, ni de faire l'agape, mais tout ce qu'il approuve, cela est agréable à Dieu. Ainsi tout ce qui se fait sera sûr et légitime. (aux Smyrniotes, VII-VIII)
Comme vous avez pu le constater, chacun de ces passages insiste sur ce qu’est l’Eucharistie : le Corps et le Sang du Seigneur Jésus-Christ. Le passage de la lettre aux Smyrniotes mentionne même un groupe de personnes (adeptes de l’hérésie du docétisme qui niait la réalité corporelle du Christ),  qui ne voulaient pas participer à l’Eucharistie, car ils niaient que Jésus ait eu un corps. On peut donc être certain que l’Eucharistie dont parle saint Ignace est un véritable aliment et non pas seulement une communion symbolique.

Un deuxième point sur lequel insiste beaucoup saint Ignace est que cette Eucharistie doit être se faire en accord avec l’évêque, car, comme il le dit, « là où paraît l'évêque, que là soit la communauté, de même que là où est le Christ Jésus, là est l'Église catholique. Il n'est pas permis en dehors de l'évêque ni de baptiser, ni de faire l'agape, mais tout ce qu'il approuve, cela est agréable à Dieu. Ainsi tout ce qui se fait sera sûr et légitime». On voit aussi qu’au début du premier siècle, l’agapè (repas qui précédait l’Eucharistie au premier siècle) est maintenant un événement séparé de l’Eucharistie.

Dans le prochain article, nous aurons la chance d’avoir une description beaucoup plus détaillée de ce à quoi ressemble l’Eucharistie vers l’an 150 grâce à Justin le martyr.

À partir de cet article, nous allons sortir des textes bibliques pour nous permettre d’avancer un peu dans le temps et vérifier comment le message de Jésus et des Apôtres sur l’Eucharistie a été interprété et vécu par les premières communautés chrétiennes. Nous allons d’abord commencer avec la didachè, qui est une sorte de catéchisme abrégé, rédigé à la fin du 1er siècle ou au début du 2e siècle. Ce texte, comme les autres textes qui ne sont pas canoniques (dans la Bible), n’est pas à considérer comme étant au même niveau de ceux de la Bible. Cependant, ils peuvent contenir des éléments importants et on doit les aborder non pas comme une parole infaillible, mais comme tout autre document historique. Ce qui nous intéresse plus particulièrement dans ce document, ce sont les chapitres IX, X et XIV, qui nous donnent certaines précisions concernant l’Eucharistie. Voici les chapitres en question :
IX 
Quant à l'eucharistie, faites ainsi vos actions de grâce. D'abord pour la coupe : "Nous Te rendons grâce, notre Père, pour la sainte vigne de David Ton serviteur que Tu nous a fait connaître par Jésus Ton Enfant. A Toi la gloire pour les siècles."Pour la fraction du pain : "Nous Te rendons grâces, notre Père, pour la vie et la connaissance que Tu nous a révélés par Jésus Ton Enfant. A Toi la gloire pour les siècles.De même que ce pain rompu était dispersé sur les collines et que, rassemblé, il est devenu un (seul tout), qu'ainsi soit rassemblée ton Eglise des extrémités de la terre dans Ton Royaume.Car à Toi sont la gloire et la puissance par Jésus-Christ pour les siècles. "Que personne ne mange ni ne boive de votre eucharistie sinon ceux qui ont été baptisés au nom du Seigneur; car c'est à ce sujet que le Seigneur a dit : Ne donnez pas ce qui est saint aux chiens. 
X 
Après vous être rassasiés, rendez grâces ainsi : "Nous te rendons grâces, Père saint, pour ton saint Nom que tu as fait habiter dans nos coeurs et pour la connaissance et la foi et l'immortalité que tu nous as révélées par Jésus Ton Enfant. A Toi la gloire pour les siècles.C'est Toi, Maître tout puissant, qui a créé toutes choses à cause de Ton Nom, qui as donné la nourriture et le breuvage aux hommes pour qu'ils en jouissent, afin qu'ils te rendent grâces. Mais à nous tu as daigné accorder une nourriture et un breuvage spirituels et la vie éternelle par Ton Enfant. Avant toutes choses nous Te rendons grâces parce que Tu es puissant; à Toi la gloire pour les siècles.Souviens-Toi, Seigneur, de Ton Eglise, pour la délivrer de tout mal et la rendre parfaite dans Ton amour et rassemble-la des quatre vents, elle que tu as sanctifiée, dans Ton royaume que Tu lui as préparé, car à Toi sont la puissance et la gloire pour les siècles.Que la grâce arrive et que ce monde passe ! Hosanna au Fils de David ! Si quelqu'un est saint, qu'il vienne; s'il ne l'est pas, qu’il se repente. Maran atha. Amen." 
 [...]
XIV 
Chaque dimanche, vous étant assemblés, rompez le pain et rendez grâces, après vous être mutuellement confessé vos transgressions, afin que votre sacrifice soit pur. Mais que quiconque a un dissentiment avec son prochain ne se joigne pas à vous jusqu'à ce qu'ils se soient réconciliés, afin que votre sacrifice ne soit pas profané. Car voici l'(offrande) dont a parlé le Seigneur : "En tout temps et en tout lieu on me présentera une offrande pure, car je suis un grand roi, dit le Seigneur, et mon Nom est admirable parmi les nations." (Malachie)

Comme vous pouvez le constater, la didachè ne nous rapporte pas les paroles de la consécration et ne nous donne aucun renseignement direct sur la nature du pain et du vin utilisés pendant l’Eucharistie. Cependant, il y a quand même plusieurs passages intéressants qui méritent une réflexion plus approfondie.

La première chose qui nous frappe lorsqu’on lit ce document pour la première fois est sans doute la grande familiarité de certaines de ces prières avec les prières eucharistiques utilisées à l’Église pendant l’Eucharistie. Pour ceux qui assistent souvent à la messe, on y ressent une sensation de déjà entendue. Elles sont tirées en majeure partie de la Bible et du repas pascal juif.

Lorsqu’on examine les chapitres IX et X de plus près, on remarque qu’à cette époque, on célébrait encore les repas fraternels (appelé aussi agape) avant l’Eucharistie. On peut aussi noter que les exigences pour y participer sont particulières. « Que personne ne mange ni ne boive de votre eucharistie sinon ceux qui ont été baptisés au nom du Seigneur; car c'est à ce sujet que le Seigneur a dit : Ne donnez pas ce qui est saint aux chiens ». Il y en a aussi une encore plus sévère : « Que la grâce arrive et que ce monde passe ! Hosanna au Fils de David ! Si quelqu'un est saint, qu'il vienne; s'il ne l'est pas, qu’il se repente. Maran atha. Amen. ». Le baptême est donc nécessaire pour participer à ce repas. Mais en plus, il faut être saint (sans péché) pour pouvoir y participer. C’est pourquoi l’Église enseigne toujours qu’il ne faut pas être en état de péché mortel pour recevoir l’Eucharistie. C’était aussi la mise en garde de Saint Paul dans sa première lettre aux Corinthiens et elle figure aussi dans ce document au chapitre X. Le chapitre XIV nous précise que ceux qui étaient en état de péché devaient d’abord se confesser pour être réconciliés avant de participer à cette Eucharistie.

Un autre point important au chapitre XIV est qu’on y voit l’Eucharistie présentée comme un sacrifice. Un sacrifice qui comporte une offrande pure et qui peut être profané. Cette offrande pure, c’est le Corps et le Sang de Jésus-Christ. Profaner ce sacrifice, c’est y prendre part en état de péché. Le rédacteur de ce document nous montre même qu’il a fait un rapport entre ce sacrifice et celui dont parlait le prophète Malachie (Ml 1, 11).

Vous voyez donc que nous sommes bien loin d’un repas uniquement symbolique. Nous sommes en pleine réalité sacramentelle et sacrificielle. Dans le prochain article, nous allons présenter certaines lettres de saint Ignace d’ Antioche, qui insistait lui aussi sur l’aspect sacrificiel de l’Eucharistie et sur le fait qu’elle est réellement le Corps et le Sang du Christ.

Dans l’article précédent, nous avons vu que l’Eucharistie instituée lors du dernier Repas du Seigneur était réellement le Corps et le Sang du Christ annoncé préalablement dans Jean 6. Nous allons maintenant examiner si ce que Paul enseignait dans ses lettres corroborait aussi cette réalité.
Examinons ce premier passage de la première lettre aux Corinthiens :
La coupe de bénédiction que nous bénissons, n'est-elle pas communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n'est-il pas communion au corps du Christ ? Parce qu'il n'y a qu'un pain, à plusieurs nous ne sommes qu'un corps, car tous nous participons à ce pain unique. Considérez l'Israël selon la chair. Ceux qui mangent les victimes ne sont-ils pas en communion avec l'autel ?  (1 Co 10,16-18)
Dans ce passage, nous voyons que Paul nous présente du pain et une coupe sur lequel est prononcée une bénédiction, qui deviennent par la suite Corps et Sang du Christ et que ces aliments sont mangés. La suite de ce discours fait un avertissement de ne pas manger ce qui a été sacrifié à d’autres dieux. Nous avons maintenant la preuve que Paul enseignait vraiment que l’on mangeait le pain et buvait le vin au sens littéral, ce qui concorde avec les enseignements de Jean 6. Le prochain passage de la même lettre va démontrer que l’intention de ces repas était vraiment de refaire « ceci en mémoire de moi », comme l’avait demandé Jésus lorsqu’il a institué l’Eucharistie à son dernier repas.
Pour moi, en effet, j'ai reçu du Seigneur ce qu'à mon tour je vous ai transmis : le Seigneur Jésus, la nuit où il était livré, prit du pain et, après avoir rendu grâce, le rompit et dit : " Ceci est mon corps, qui est pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. " De même, après le repas, il prit la coupe, en disant : " Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang ; chaque fois que vous en boirez, faites-le en mémoire de moi. " Chaque fois en effet que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne. (1 Co 11, 23-26)
Dans passage suivant, toujours de la même lettre, Paul va clarifier la nature de ces aliments. Sont-ils symboliques ou sont-ils réellement le Corps et le Sang du Christ ?
Ainsi donc, quiconque mange le pain ou boit la coupe du Seigneur indignement aura à répondre du corps et du sang du Seigneur. Que chacun donc s'éprouve soi-même, et qu'ainsi il mange de ce pain et boive de cette coupe; car celui qui mange et boit mange et boit sa propre condamnation, s'il ne discerne le Corps. (1 Co 11, 27-29)
Ce passage précédent est riche de sens. Il est question tout d’abord de prendre part dignement à ce repas. Il est important de comprendre qu’à cette époque, l’Eucharistie était précédée d’un repas fraternel qu’il ne faut pas confondre avec le repas eucharistique et il serait peut-être bon de relire les avertissements que Paul donnait juste avant concernant certains abus qui arrivaient pendants ces repas fraternels. Le point intéressant de ce passage est lorsqu’il dit que si on mange le pain ou si on boit la coupe indignement, on devra répondre du corps et du sang du Seigneur et qu’on se condamne nous-mêmes. Cette expression « répondre du corps et du sang du Seigneur » est dans la Bible une expression qui signifie l’homicide (voir Dt 21,8 ; 22,8 ; Ez 35,6). Par exemple, si je mutile une photo de mon voisin, ce n’est peut-être pas très gentil, mais je ne mérite pas d’être coupable d’homicide. Si par contre je fais cela sur sa personne, cette condamnation pourrait être juste. C’est donc une condamnation trop sévère si le pain et le vin, d’ailleurs appelés Corps et Sang du Christ, ne sont qu’un symbole et non réellement le Corps et le Sang de Christ. L’intention de Paul était probablement de s’assurer que les chrétiens fassent une réelle différence entre le repas qui était pris avant l’Eucharistie et la célébration de l’Eucharistie. Voir une réflexion sur ce sujet :
L’agapè ne se maintint pas longtemps dans l’Église, le maximum fut en Occident, soit en raison des désordres auxquels il donnait facilement cours (comme à Corinthe) soit à cause de difficultés pratiques qui se présentaient avec la croissance du nombre des fidèles, et il fut bientôt séparé du rite eucharistique proprement dit. Ce dernier resta comme le vrai acte du culte, célébré le dimanche […] Quand eut lieu cette séparation ? Vers la fin du 1e siècle, et dans certaines Églises, plus tard. (source)
Dans le prochain article, nous examinerons les enseignements de la didachè, un catéchisme primitif rédigé à autour de la fin du premier siècle.
Je vous rappelle, frères, l'Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu et dans lequel vous demeurez fermes, par lequel aussi vous vous sauvez, si vous le gardez tel que je vous l'ai annoncé ; sinon, vous auriez cru en vain. Je vous ai donc transmis en premier lieu ce que j'avais moi-même reçu, à savoir que le Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures, qu'il a été mis au tombeau, qu'il est ressuscité le troisième jour selon les Écritures, qu'il est apparu à Céphas, puis aux Douze. Ensuite, il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois - la plupart d'entre eux demeurent jusqu'à présent et quelques-uns se sont endormis - ensuite il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres. Et, en tout dernier lieu, il m'est apparu à moi aussi, comme à l'avorton. Car je suis le moindre des apôtres ; je ne mérite pas d'être appelé apôtre, parce que j'ai persécuté l'Église de Dieu. C'est par la grâce de Dieu que je suis ce que je suis, et sa grâce à mon égard n'a pas été stérile. Loin de là, j'ai travaillé plus qu'eux tous : oh ! non pas moi, mais la grâce de Dieu qui est avec moi. Bref, eux ou moi, voilà ce que nous prêchons. Et voilà ce que vous avez cru. (1 Cor 15, 1-11)

Dans le dernier article, nous avons examiné le discours du Pain de Vie dans Jean 6. Nous y avons découvert que ce Pain de Vie était la chair de Jésus et qu’il avait insisté sur le fait qu’il fallait vraiment manger sa chair et boire son sang pour avoir la vie éternelle. Nous allons maintenant examiner un des passages où Jésus institue l’Eucharistie. Voici ce que saint Luc nous rapporte de cet évènement (Voir aussi Mt 26 et Mc 14)
Lorsque l'heure fut venue, il se mit à table, et les apôtres avec lui.
Et il leur dit : " J'ai ardemment désiré manger cette pâque avec vous avant de souffrir ; car je vous le dis, jamais plus je ne la mangerai jusqu'à ce qu'elle s'accomplisse dans le Royaume de Dieu. "
Puis, ayant reçu une coupe, il rendit grâces et dit : " Prenez ceci, et partagez entre vous ; car, je vous le dis, je ne boirai plus désormais du produit de la vigne jusqu'à ce que le Royaume de Dieu soit venu. "
Puis, prenant du pain, il rendit grâces, le rompit et le leur donna, en disant : " Ceci est mon corps, donné pour vous ; faites cela en mémoire de moi. "
Il fit de même pour la coupe après le repas, disant : " Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang, versé pour vous. (Lc 22, 14-20)
Le mystère des paroles que Jésus avait prononcées lors de son discours sur le Pain de Vie est maintenant résolu pour les Apôtres. Ils savent maintenant comment Jésus va leur donner sa chair à manger et son sang à boire : par l’Eucharistie. Il est donc impossible de dire, à la lumière de ce passage, que le discours du Pain de Vie de Jean 6 était seulement une métaphore. Pour illustrer cette dernière réflexion, voici un petit tableau des deux passages (Jean 6 et Luc 22) :


Jean 6
Luc 22
Conclusion
Le discours du Pain de Vie était littéral
Le pain était vraiment son Corps
L'Eucharistie est le Corps du Christ
Le discours du Pain de Vie était littéral
Le Pain n'était pas vraiment son Corps
Jésus a menti lors du repas
Le discours du Pain de Vie était une métaphore
Le pain était vraiment son Corps
Jésus a perdu plusieurs disciples par son   enseignement sur le Pain de Vie métaphorique, pour finalement finir par donner littéralement à manger son Corps à ses Apôtres. Quel personnage cynique...
Le dicsours du Pain de Vie était une métaphore
Le Pain n'était pas vraiment son Corps
Jésus a menti lors du repas


Pour ma part, seulement la première option a du sens, mais ce passage va encore plus loin. Non seulement les Apôtres ont réellement mangé le corps et ont bu le sang du Christ, mais ils se sont aussi fait donner le mandant de refaire tout cela en mémoire de Jésus. Les Apôtres auront désormais eux aussi la possibilité de transformer (transsubstantialiser pour être juste) le pain en le Corps du Christ et le vin en le Sang du Christ. De cette façon, nous avons maintenant accès à son Corps et à son Sang, même plusieurs siècles après son Ascension et nous pouvons nous aussi faire la volonté du Christ.

Peut-être trouvez-vous que cela est un peu trop tiré par les cheveux et que ce n’est qu’une interprétation médiévale que l’Église Catholique a inventée en cours de route. Dans le prochain article, nous verrons ce que Saint Paul enseigne sur l’Eucharistie et nous verrons si cela concorde toujours avec cette conclusion proposée dans cet article.

Si nous célébrons l’Eucharistie, c’est tout d’abord parce que Jésus lui-même nous l’a enseigné. Le passage de la Bible où Jésus parle le plus explicitement de l’Eucharistie est dans son discours à Capharnaüm, dans l’Évangile de Jean, au chapitre 6. Pour replacer brièvement ce discours dans son contexte, Jésus avait fait le miracle de la multiplication des pains, le jour précédent, de l’autre côté de la mer de Tibériade et des foules le suivirent pour en faire leur roi.
L'ayant trouvé de l'autre côté de la mer, ils lui dirent : " Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? "
Jésus leur répondit : " En vérité, en vérité, je vous le dis, vous me cherchez, non pas parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé du pain et avez été rassasiés.
Travaillez non pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure en vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l'homme, car c'est lui que le Père, Dieu, a marqué de son sceau. "
Ils lui dirent alors : " Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? "
Jésus leur répondit : " L'œuvre de Dieu, c'est que vous croyiez en celui qu'il a envoyé. "
Ils lui dirent alors : " Quel signe fais-tu donc, pour qu'à sa vue nous te croyions ? Quelle œuvre accomplis-tu ?
Nos pères ont mangé la manne dans le désert, selon ce qui est écrit : Il leur a donné à manger du pain venu du ciel. " (Jean 6, 25-31)
À la question des Juifs, Jésus leur répond d’abord que l’œuvre de Dieu est de croire en celui qu’il a envoyé. Sur ce point, ils comprennent bien que Jésus veut qu’ils croient en lui. Il n’a même pas besoin de le dire explicitement que ceux-ci lui demandent un signe afin de croire. Cela est une réaction normale, car Dieu a généralement donné des signes à ceux qu’il envoie en mission, comme il a fait par exemple pour Moïse (voir Ex 4).
Jésus leur répondit : " En vérité, en vérité, je vous le dis, non, ce n'est pas Moïse qui vous a donné le pain qui vient du ciel ; mais c'est mon Père qui vous le donne, le pain qui vient du ciel, le vrai ;
car le pain de Dieu, c'est celui qui descend du ciel et donne la vie au monde. "
Ils lui dirent alors : " Seigneur, donne-nous toujours ce pain-là. "
Jésus leur dit : " Je suis le pain de vie. Qui vient à moi n'aura jamais faim ; qui croit en moi n'aura jamais soif.
Mais je vous l'ai dit : vous me voyez et vous ne croyez pas.
Tout ce que me donne le Père viendra à moi, et celui qui vient à moi, je ne le jetterai pas dehors ;
car je suis descendu du ciel pour faire non pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé.
Or c'est la volonté de celui qui m'a envoyé que je ne perde rien de tout ce qu'il m'a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour.
Oui, telle est la volonté de mon Père, que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour. "
Les Juifs alors se mirent à murmurer à son sujet, parce qu'il avait dit : " Je suis le pain descendu du ciel. "
Ils disaient : " Celui-là n'est-il pas Jésus, le fils de Joseph, dont nous connaissons le père et la mère ? Comment peut-il dire maintenant : Je suis descendu du ciel ? " 
(Jean 6, 32-42)
Les Juifs commencent vraiment à se demander ce que veut dire Jésus lorsqu’il dit qu’il est le pain descendu du ciel. Ils ont beaucoup de difficulté à le prendre au sens littéral, car on voit que c’est vraiment ce qu’ils ont pensé en premier lieu selon leur questionnement. Certains sont probablement même prêts à croire que cela n’est qu’une métaphore, car après tout ces gens le suivent pour en faire leur roi, ils ne sont donc probablement pas tous hostiles à son message…
Jésus leur répondit : " Ne murmurez pas entre vous.
Nul ne peut venir à moi si le Père qui m'a envoyé ne l'attire ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous enseignés par Dieu. Quiconque s'est mis à l'écoute du Père et à son école vient à moi.
Non que personne ait vu le Père, sinon celui qui vient d'auprès de Dieu : celui-là a vu le Père.
En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit a la vie éternelle.
Je suis le pain de vie. 
(Jean 6, 43-48)
Jésus est clair : celui qui croit a la vie éternelle. Quel est donc ce message auquel Jésus veut que la foule croie ? Il donne la réponse dès sa phrase suivante : « Je suis le pain de vie ». Encore une fois, certains Juifs doivent penser qu’il s’agit d’une métaphore ou d’une parole symbolique…
Vos pères, dans le désert, ont mangé la manne et sont morts ;
ce pain est celui qui descend du ciel pour qu'on le mange et ne meure pas.
Je suis le pain vivant, descendu du ciel. Qui mangera ce pain vivra à jamais. Et même, le pain que je donnerai, c'est ma chair pour la vie du monde. "
Les Juifs alors se mirent à discuter fort entre eux ; ils disaient : " Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? " 
(Jean 6, 49-52)
« Le pain que je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde ». Jésus est maintenant clair sur ce qu’est le pain de vie : c’est sa chair. Serait-ce encore une de ses métaphores ou de ses paraboles, devaient encore penser certains Juifs. Ils discutent désormais de plus en plus fort et se demandent : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » À ce point, Jésus sait ce à quoi ils pensent. Il va donc être très clair dans son enseignement :
Alors Jésus leur dit : " En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme et ne buvez son sang, vous n'aurez pas la vie en vous.
Qui MANGE ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour.
Car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang vraiment une boisson.
Qui 
MANGE ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui.
De même que le Père, qui est vivant, m'a envoyé et que je vis par le Père, de même celui qui me 
MANGE, lui aussi vivra par moi.
Voici le pain descendu du ciel ; il n'est pas comme celui qu'ont mangé les pères et ils sont morts ; qui 
MANGE ce pain vivra à jamais. " (Jean 6, 53-58)
Il n’y maintenant plus d’autre conclusion possible. Jésus parlait vraiment de manger littéralement sa chair et de boire son sang. Sa chair est vraiment une nourriture et son sang est vraiment une boisson. Que pouvait-il bien dire de plus pour se faire comprendre ? Au fait, plusieurs l’ont compris ainsi et l’ont quitté et nous y reviendront plus tard.

Certains chrétiens continuent pourtant de lire ce passage comme étant seulement une métaphore de la part de Jésus. Voici quelques raisons pourquoi cela ne semble pas possible :

  1. Dans cette dernière partie, Jésus intensifie son vocabulaire en utilisant un autre mot pour mettre l’emphase sur la réalité de manger. Au lieu d’utiliser le mot grec qui signifie manger (racine : esthio, strong #5315), il utilise plutôt le mot grec qui signifie plus mâcher ou même ronger qui est en majuscule dans le texte ci-haut (racine : trogo, strong #5176). Pourquoi Jésus aurait-il mis cette emphase supplémentaire si cela n’était pas pour clarifier son message et surtout en sachant que ses interlocuteurs étaient déjà confus? Cela ne serait pas acceptable à moins de penser que Jésus aurait volontairement voulu égarer ceux qui l’écoutaient.
  2. L’insistance sur ce point est aussi unique dans le Nouveau Testament. Les répétions et l’utilisation du « En vérité, en vérité » plus de 4 fois en quelques versets nous montre l’importance que ce qu’il affirme. D’ailleurs cette expression était utilisée à l’époque comme formule de serment. 
  3. Certains chrétiens voient dans l’affirmation « Je suis le pain de vie » une métaphore comme dans d’autres endroits dans cet Évangile où Jésus dit « Je suis la Porte » (Jean 10,9) ou bien « Je suis la vraie vigne » (Jean 15,1) où Jésus parle vraiment en métaphore. Lorsqu’on prend le temps d’examiner ces passages, on voit bien que dans ceux-ci, personne ne le prend au sens littéral en demandant à Jésus comment peut-il être une porte, Jésus n'est pas aussi insistant et personne ne le quitte pour ses enseignements.

Tel fut l'enseignement qu'il donna dans une synagogue à Capharnaüm.
Après l'avoir entendu, beaucoup de ses disciples dirent : " Elle est dure, cette parole ! Qui peut l'écouter ? " 
(Jean 6, 59-60)
Encore une fois, si le fait que Jésus est le pain de vie est seulement une métaphore qui signifie croire en Jésus, je ne vois pas pourquoi cela était une parole aussi dure… après tout, les gens qui l’écoutaient étaient prêts à en faire leur roi et Messie.
Mais, sachant en lui-même que ses disciples murmuraient à ce propos, Jésus leur dit : " Cela vous scandalise ?
Et quand vous verrez le Fils de l'homme monter là où il était auparavant ?...
C'est l'esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. 
(Jean 6, 61-63)
Plusieurs critiques de l’interprétation catholique de ce discours utilisent ce dernier verset pour annuler tout l’enseignement donné par Jésus sur le fait de manger sa chair. Cet argument ne tient pas la route. Jésus ne dit pas ici que sa chair ne sert de rien, mais plutôt que les paroles de la chair ne servent de rien en opposition avec celles de l’esprit. Il veut seulement dire que  ses paroles sont paroles de vie en opposition avec les paroles de la chair, qui ne sont que discours d’hommes. Un peu comme lorsqu’il dit : « Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation : l'esprit est ardent, mais la chair est faible » (Mt 26, 41).
Mais il en est parmi vous qui ne croient pas. " Jésus savait en effet dès le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient pas et qui était celui qui le livrerait.Et il disait : " Voilà pourquoi je vous ai dit que nul ne peut venir à moi, si cela ne lui est donné par le Père. "Dès lors, beaucoup de ses disciples se retirèrent, et ils n'allaient plus avec lui. (Jean 6, 64-66)
Plusieurs disciples ont quitté Jésus pour cet enseignement. Si tout cela n’était qu’une métaphore, ce serait le seul endroit de tout le Nouveau Testament où Jésus laisse partir des gens qui n’auraient pas bien compris son message. Dans tous les autres enseignements, Jésus clarifie son message lorsqu’il voit que les gens ne comprennent pas et le prennent par erreur au sens littéral. Voir Jn 4, 31-38 et Mt 6, 5-12. Nous avons vraiment la situation contraire dans ce passage de Jean 6. Jésus parlait en sens littéral, voulait être compris au sens littéral et à donnée des clarifications en ce sens.
Jésus dit alors aux Douze : " Voulez-vous partir, vous aussi ? " (Jean 6, 67)
Encore une fois, Jésus ne dit pas à ses Apôtres : « Avez-vous compris vous au moins que je parlais en métaphore ». Il les renvoi plutôt à eux-mêmes pour voir s’il croyait vraiment ce que Jésus avait dit. Si vous être chrétien et que votre pasteur ne vous offre pas un aliment qui est vraiment le Corps du Christ, je vous invite vous aussi à réfléchir à cette question de Jésus : « Voulez-vous partir, vous aussi ? »
Simon-Pierre lui répondit : " Seigneur, à qui irons-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle.Nous, nous croyons, et nous avons reconnu que tu es le Saint de Dieu. " (Jean 6, 68-69)
Cette réponse de Pierre est probablement mon passage préféré. On voit bien qu’il ne comprend pas encore clairement comment Jésus va faire pour leur donner sa chair à manger, mais il a quand même assez de foi pour dire : « Seigneur, à qui irons-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Nous, nous croyons, et nous avons reconnu que tu es le Saint de Dieu. » Je crois que nous vivons tous des moments de notre vie ou nous pouvons répondre la même chose.
Jésus leur répondit : " N'est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous, les Douze ? Et l'un d'entre vous est un démon. "
Il parlait de Judas, fils de Simon Iscariote ; c'est lui en effet qui devait le livrer, lui, l'un des Douze. 
(Jean 6, 70-71)
La conclusion de cet enseignement de Jésus est claire :
Jésus est le pain de vie. Le pain de vie est sa chair. Sa chair est une nourriture. Cette nourriture est l’Eucharistie. Peut-être pensez-vous que cette interprétation étire trop ce texte. Nous allons voir dans le prochain article, comment Jésus va s'y prendre pour nous donner sa chair à manger.

Les catholiques sont invités à célébrer l’Eucharistie chaque semaine. Ce sacrement qui est pour les catholiques « source et sommet de la vie chrétienne » (LG 11), peut paraitre étrange ou même idolâtre pour ceux qui ne croient pas que l’Eucharistie est le corps du Christ.

Cette série d’articles aura pour but de présenter certains passages de la Bible et aussi d’autres documents ultérieurs pour démontrer que ce sacrement provient vraiment des enseignements de Jésus-Christ et qu’il a été gardé par l’Église jusqu’à nos jours.
Les Juifs alors se mirent à discuter fort entre eux ; ils disaient : " Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? "
Alors Jésus leur dit : " En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme et ne buvez son sang, vous n'aurez pas la vie en vous.
Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour.
Car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang vraiment une boisson.
Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui.
Jean 6, 52-56