Dans l’article précédent, nous avons vu que l’Eucharistie instituée lors du dernier Repas du Seigneur était réellement le Corps et le Sang du Christ annoncé préalablement dans Jean 6. Nous allons maintenant examiner si ce que Paul enseignait dans ses lettres corroborait aussi cette réalité.
Examinons ce premier passage de la première lettre aux Corinthiens :
La coupe de bénédiction que nous bénissons, n'est-elle pas communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n'est-il pas communion au corps du Christ ? Parce qu'il n'y a qu'un pain, à plusieurs nous ne sommes qu'un corps, car tous nous participons à ce pain unique. Considérez l'Israël selon la chair. Ceux qui mangent les victimes ne sont-ils pas en communion avec l'autel ? (1 Co 10,16-18)Dans ce passage, nous voyons que Paul nous présente du pain et une coupe sur lequel est prononcée une bénédiction, qui deviennent par la suite Corps et Sang du Christ et que ces aliments sont mangés. La suite de ce discours fait un avertissement de ne pas manger ce qui a été sacrifié à d’autres dieux. Nous avons maintenant la preuve que Paul enseignait vraiment que l’on mangeait le pain et buvait le vin au sens littéral, ce qui concorde avec les enseignements de Jean 6. Le prochain passage de la même lettre va démontrer que l’intention de ces repas était vraiment de refaire « ceci en mémoire de moi », comme l’avait demandé Jésus lorsqu’il a institué l’Eucharistie à son dernier repas.
Pour moi, en effet, j'ai reçu du Seigneur ce qu'à mon tour je vous ai transmis : le Seigneur Jésus, la nuit où il était livré, prit du pain et, après avoir rendu grâce, le rompit et dit : " Ceci est mon corps, qui est pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. " De même, après le repas, il prit la coupe, en disant : " Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang ; chaque fois que vous en boirez, faites-le en mémoire de moi. " Chaque fois en effet que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne. (1 Co 11, 23-26)Dans passage suivant, toujours de la même lettre, Paul va clarifier la nature de ces aliments. Sont-ils symboliques ou sont-ils réellement le Corps et le Sang du Christ ?
Ainsi donc, quiconque mange le pain ou boit la coupe du Seigneur indignement aura à répondre du corps et du sang du Seigneur. Que chacun donc s'éprouve soi-même, et qu'ainsi il mange de ce pain et boive de cette coupe; car celui qui mange et boit mange et boit sa propre condamnation, s'il ne discerne le Corps. (1 Co 11, 27-29)Ce passage précédent est riche de sens. Il est question tout d’abord de prendre part dignement à ce repas. Il est important de comprendre qu’à cette époque, l’Eucharistie était précédée d’un repas fraternel qu’il ne faut pas confondre avec le repas eucharistique et il serait peut-être bon de relire les avertissements que Paul donnait juste avant concernant certains abus qui arrivaient pendants ces repas fraternels. Le point intéressant de ce passage est lorsqu’il dit que si on mange le pain ou si on boit la coupe indignement, on devra répondre du corps et du sang du Seigneur et qu’on se condamne nous-mêmes. Cette expression « répondre du corps et du sang du Seigneur » est dans la Bible une expression qui signifie l’homicide (voir Dt 21,8 ; 22,8 ; Ez 35,6). Par exemple, si je mutile une photo de mon voisin, ce n’est peut-être pas très gentil, mais je ne mérite pas d’être coupable d’homicide. Si par contre je fais cela sur sa personne, cette condamnation pourrait être juste. C’est donc une condamnation trop sévère si le pain et le vin, d’ailleurs appelés Corps et Sang du Christ, ne sont qu’un symbole et non réellement le Corps et le Sang de Christ. L’intention de Paul était probablement de s’assurer que les chrétiens fassent une réelle différence entre le repas qui était pris avant l’Eucharistie et la célébration de l’Eucharistie. Voir une réflexion sur ce sujet :
L’agapè ne se maintint pas longtemps dans l’Église, le maximum fut en Occident, soit en raison des désordres auxquels il donnait facilement cours (comme à Corinthe) soit à cause de difficultés pratiques qui se présentaient avec la croissance du nombre des fidèles, et il fut bientôt séparé du rite eucharistique proprement dit. Ce dernier resta comme le vrai acte du culte, célébré le dimanche […] Quand eut lieu cette séparation ? Vers la fin du 1e siècle, et dans certaines Églises, plus tard. (source)Dans le prochain article, nous examinerons les enseignements de la didachè, un catéchisme primitif rédigé à autour de la fin du premier siècle.
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