Comment aller au Ciel

Un lecteur de ce blog nous demande :
Si tous les honnêtes gens vont au Ciel, à quoi sert le baptême ? Chacun ne sera-t-il pas jugé sur le capital que Dieu lui aura donné à faire valoir ? Dès lors, un capital n’en vaut-il pas un autre ? 
Il règne une terrible confusion dans l'esprit de beaucoup de catholiques sur ce qu'il faut faire pour être sauvé.

Sachez d'abord qu’il ne suffit pas d’être en général « une bonne personne » pour aller au Ciel. On ne peut pas se sauver de ses propres forces. Dieu ne pèse pas nos bonnes actions contre nos mauvaises actions pour décider si nous méritons d'entrer au Ciel. Une seule chose peut nous faire entrer au Ciel : la grâce de Dieu qui sauve ceux qui croient en Jésus-Christ. En effet, chacun d’entre nous est né dans le péché et nous serions définitivement perdus si Dieu n’était pas lui-même intervenu pour nous sauver en donnant son fils Jésus en sacrifice.

Même si Dieu a tout fait pour nous sauver, il ne nous sauvera pas sans notre accord. Il ne veut pas une amitié forcée. Il faut donc accepter le salut qu’il nous offre gratuitement. Autrement dit, c’est une grâce que Dieu nous fait en nous sauvant, tout ce qu’il nous faut faire est d’accepter cette faveur.

L’acceptation du salut s'exprime par le baptême, ce rituel que Dieu nous a donné pour dispenser son salut aux hommes. Le baptême communique la grâce du salut à notre âme. Mais ce que le baptême ne fait pas, c’est changer notre nature humaine. Or la nature humaine est faible et elle se laisse porter vers le mal. Dès le moment où l’on se laisse porter vers le mal et qu’on commet un péché grave, on perd la grâce du salut que Dieu nous a communiquée au baptême. En choisissant le mal, on se détourne de Dieu qui a pourtant tout fait pour nous réconcilier avec lui.

Heureusement, si on se ravise et qu’on se détourne du mal, Dieu ne ferme pas la porte à la réconciliation et il nous accueille à bras ouverts. Il nous restaure la grâce qui nous a été faite lors de notre baptême. Ce processus où l'on revient à Dieu s’appelle la conversion. Le moyen que Dieu nous donne d’accepter son pardon est le sacrement de la confession.

Donc, pour aller au Ciel, il suffit de mourir dans un état où la grâce qui nous sauve est présente dans notre âme. Comme cette grâce est communiquée initialement par le baptême, il est nécessaire d’avoir été baptisé pour l’obtenir la première fois. Pour la récupérer, si on commet un péché grave, il est nécessaire de se convertir et de confesser ses péchés pour recevoir le pardon. En bref, il faut avoir été baptisé et il faut avoir confessé tous ses péchés graves pour aller au Ciel.

La grâce de Dieu est aussi ce qui nous habilite à faire des bonnes œuvres. Si nous n'avons pas de bonnes œuvres, c'est que nous n'avons pas reçu la grâce de Dieu et nous ne pouvons pas être sauvés. Donc, même si nous ne sommes pas la cause première de notre salut, nous y participons par les mérites que Dieu nous permet d'acquérir sous l'effet de sa grâce.

Références du Catéchisme de l’Église catholique
Le baptême, 977-980.
La grâce et la justification, 1987-1995.
La grâce, 1996-2005.
Le mérite, 2006-2011.

Commentaires

  1. Très bon article. Je pense que la confusion vient du fait que les catholiques ne savent plus trop où situer les non chrétiens. Les pécheurs, c'est une chose, mais quid de ceux qui ne connaissent pas Jésus-Christ et qui sont "sincères" dans leur religion et s'efforcent de faire le bien selon leur conscience ? Le flou atteint même certains ecclésiastiques qui, sous couvert de dialogue et de tolérance envers les non chrétiens, en viennent à conclure que toute religion serait une "voie de Salut". Ainsi je me rappelle cet article mémorable de l'évêque d'Oran disant que l'islam était un chemin de Salut.

    Il faut tenir fermement qu'il n'y a qu'un seul Sauveur : Jésus-Christ. Et que nous sommes incorporés à lui par le Baptême. Pas d'autre chemin de Salut. Et en même temps, l'Église nous rappelle que Dieu veut sauver tous les hommes, et qu'Il est juste et bon, et que donc Il ne prend personne au piège : à celui qui ne connaîtrait pas Jésus sans faute de sa part, et qui s'efforcerait de chercher Dieu et de faire le bien, le concile Vatican II nous dit que cette personne peut être sauvée (par un moyen que Dieu connaît). Mais si cette personne est sauvée, ce sera TOUJOURS par le Christ et jamais par sa religion, ses bonnes oeuvres, etc.

    Bref, il y a une vraie clarification à faire à ce sujet auprès des catholiques. L'évangélisation est d'une importance vitale non pas parce que connaître Jésus est un "nice to have" mais parce que sans lui nous sommes perdus. Et l'homme de bonne volonté qui ne connaît pas Jésus, même s'il peut se voir proposer une chance d'être associé au mystère pascal, est en grand danger de "louper le coche".

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  2. Il est vrai que l'Église enseigne qu'il n'est pas impossible d'être sauvé sans le baptême, mais nous ne savons rien de plus, ni même si cela s'est déjà produit. Le cas des petits bébés qui sont morts sans avoir reçu le baptême est particulièrement problématique. L'Église nous dit que nous ne connaissons pas leur sort, mais que nous pouvons espérer qu'ils seront sauvés. N'en déplaise à certains, le seul moyen de salut que Dieu nous a révélé est le baptême. Il serait dangereusement présomptueux de négliger de se faire baptiser ou de négliger de faire baptiser son enfant avec la fausse idée que tout le monde sera sauvé. L'universalisme, cette idée que tous les hommes seront sauvés, est l'une des pires hérésies à affliger l'Église actuellement.

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  3. Cet article est très intéressant et remet bien des choses au clair. Il est dommage que le message de beaucoup soit trop édulcoré et déprécie la valeur même du baptême et même des autres sacrements.

    Mais il est incomplet, comme le message de l’église surtout pour notre temps. En effet, que deviennent les enfants morts avant la naissance, qui sont nombreux ? Ce manque de réponse est préjudiciable de nos jours. La même question s’est d’ailleurs toujours posée : Un adulte nouveau baptisé peut se poser la même question sur ses parents et ancêtres : Que deviennent ses parents et ancêtres non baptisés ?

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    1. Comme mentionné dans le précédant commentaire, l'Église ne sait pas ce qui advient des enfants morts sans le baptême, mais elle nous dit qu'il est permis d'espérer qu'ils seront sauvés. Quant aux parents et ancêtres non baptisés, ils sont dans la même situation que n'importe quelle autre personne qui n'a pas reçu le baptême. C'est une chose difficile d'accepter que beaucoup de gens n'iront probablement pas au Ciel, surtout lorsqu'il s'agit de nos parents, mais c'est la vérité catholique. Il n'est pas permis d'altérer la vérité pour la rendre plus acceptable.

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  4. Excelenet article , je le partage sur mon blog tout de suite

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