
Les problèmes avec l'enseignement de la substitution pénale de la théologie réformée

Lorsque nous discutons de théologie, nous constatons souvent des différences entre nos croyances catholiques et celles de nos frères et sœurs protestants. Une de ces divergences majeures concerne la manière dont nous percevons le sacrifice de Jésus sur la croix. De nombreux protestants, notamment ceux de la tradition réformée, adhèrent fermement à la doctrine de la substitution pénale. Selon cette croyance, Jésus a été puni à la place de tous les humains sur la croix par Dieu le Père, endurant la punition que nous méritons à cause de nos péchés.
Cependant, en tant que catholiques, bien que nous reconnaissions que Jésus a offert sa vie en sacrifice pour nous, nous rejetons cette idée de punition divine. Nous nous demandons comment Dieu, étant parfait, pourrait punir Jésus, qui est également Dieu? Pourquoi subirait-il le châtiment pour nos erreurs ? Pour nous, l'idée que Dieu punisse un être saint et pur pour les péchés des autres est incompatible avec notre compréhension de Dieu. Le sacrifice de Jésus sur la croix est un acte d'amour, et non une punition. Il a volontairement accepté la souffrance pour le bien de tous, par grâce et miséricorde.
Un autre point de divergence concerne l'interprétation de certaines paroles de Jésus sur la croix, notamment lorsqu'il s'écrie : "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?". Certains protestants interprètent cela comme une preuve que Dieu le Père a abandonné Jésus à ce moment-là. Cependant, pour nous, catholiques, cette interprétation ne correspond pas à notre compréhension de la Trinité et de l'Incarnation.
Nous croyons en la Trinité, un Dieu en trois personnes : le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Ces trois personnes, bien que distinctes, sont toujours unies. L'Incarnation, pour nous, signifie que Dieu le Fils est devenu homme tout en demeurant Dieu. Ainsi, tout ce que Jésus a fait sur terre, qu'il s'agisse de miracles ou de souffrances, a été accompli en tant que Dieu le Fils.
Concernant la nature du péché, nous le voyons comme une action qui va à l'encontre de la volonté de Dieu. Si Jésus avait littéralement pris tous les péchés de l'humanité sur lui, cela signifierait qu'il serait en conflit avec Dieu, ce qui est impossible puisque Jésus est lui-même Dieu.
La substitution pénale peut conduire à une compréhension erronée de la nature du péché et de la rédemption. Au lieu de voir le péché comme une rupture de la relation avec Dieu qui nécessite une réconciliation, la substitution pénale le réduit à une simple transaction légale.
La substitution pénale ne tient pas compte de la nature coopérative du salut. Dans la tradition catholique, le salut est vu comme un processus coopératif entre Dieu et l'homme, où l'homme doit répondre librement à la grâce de Dieu. L'idée que Jésus ait simplement pris notre place et subi la punition à notre place ne tient pas compte de cette coopération.
Enfin, il y a la question de la "colère" de Dieu. Bien que les Écritures parlent de la "colère" de Dieu, nous l'interprétons souvent de manière métaphorique. Pour nous, Dieu n'est pas sujet aux émotions humaines. Sa "colère" est une manière de parler de sa justice parfaite. Nous voyons la mort de Jésus comme une manifestation de cette justice, où l'amour divin surpasse notre faute, offrant rédemption et salut.
En conclusion, bien que nous, catholiques, partagions de nombreuses croyances avec les protestants, il existe des différences fondamentales dans notre compréhension de la nature de Dieu, du sacrifice de Jésus et du péché. Ces différences sont essentielles car elles influencent la manière dont nous vivons notre foi et comprenons notre relation à Dieu.
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