Les indices pensables : 34 - Le cadeau réservé à l’être humain

Cette image est tirée de la bande dessinée Le Hasard n'écrit pas de messages, Tome 3, page 40 de la série : Les Indices pensables
Résumé : Avant les vacances, nous en étions restés à ce constat : les découvertes de la biologie ne sont pas en contradiction avec l’enseignement d’Aristote et des Hébreux bibliques : « tout ce qui vit et respire (plante, animal, Homme) est une âme vivante ». Les Hébreux affirment néanmoins une différence fondamentale : seuls l’Homme et la Femme reçoivent une « neshama ».*

Que signifie ce mot hébreu ? La NESHAMAH est traduite en français : souffle ou esprit, ou encore : âme intellectuelle.

Genèse 2,7 : L’Eternel-Dieu façonna l’Homme (HA ADAM=l’être humain), poussière extraite de la terre, il souffla dans ses narines un souffle de vie (en hébreu NICHMAT HAYIM… = un souffle de vies, car vie est toujours un pluriel.)...

Et l’Homme devint une âme vivante (NEPHESH HAYA).

(Nichmat n’est pas un pluriel mais un état construit singulier de neshma.)

C’est cette NESHAMAH- souffle de vie (ou souffles de vies), qui fait la dignité de l’être humain (HA ADAM), car c’est elle qui fait que l’être humain est capable de communiquer avec son Créateur. Dans toute la Création physique, l’Homme, c‘est celui qui est en mesure de devenir prophète, c’est-à-dire, capable d’écouter Dieu et de lui parler. Quelles sont les conditions requises pour ce dialogue avec le Créateur ? Avoir au moins reçu les outils permettant d’écouter, de comprendre, de répondre, et de transmettre.

Autrement dit, il faut avoir : une oreille, une bouche, une intelligence équipée d’un langage, une liberté, une volonté, un agir…

Si on souhaitait l’illustrer par une image, ce serait celle du paquet-cadeau.

La NESHAMAH pourrait sans doute être comparée à un beau paquet-cadeau que nous recevons lors de notre création/conception, et que nous avons toute la vie pour désemballer, découvrir et expérimenter… En vue de coopérer à la Création, comme dit Saint Paul : « Dieu opère, l’Homme coopère… »

Dans la tradition hébraïque et juive, la neshamah correspond à l'âme intellectuelle, le siège de l'intelligence et de la raison. Or, dans toute la Bible, on peut constater que le lieu de la réflexion, le lieu de la pensée et de l’intelligence est aussi appelé le cœur.

Quelques exemples :

Deutéronome 29.4 : Mais, jusqu'à ce jour, l'Éternel ne vous a pas donné un cœur pour comprendre, des yeux pour voir, des oreilles pour entendre.

1 Rois 3.9 : Accorde donc à ton serviteur un cœur intelligent pour juger ton peuple, pour discerner le bien du mal!

On lit souvent : « … C’est du cœur que viennent les pensées »…

Pour les Hébreux Bibliques, le cœur n’est pas seulement le lieu de l’affectivité qu’il est trop souvent devenu dans le langage courant et qui peut donner lieu à quelques contre-sens…

Quand nous trouvons le mot cœur dans la Bible ou les évangiles, il serait donc sans doute plus juste de lire « cœur-intelligence » car c’est ainsi que le texte a été écrit. C’est ainsi qu’il était compris avant que cette langue soit oubliée des générations de chrétiens issus des Nations, eux qui ont succédé aux premières générations de chrétiens hébraïsants, venus si nombreux des différents courants juifs, dont certains étaient des péroushim (pharisiens) comme saint Paul.

Revenons à notre paquet cadeau : nous savons aujourd’hui que les pensées, la liberté, la volonté, l’intelligence, le langage, l’écoute, la transmission, toutes ces facultés sont rendues possibles par une chose que n’ont ni les plantes, ni les autres animaux.
Laquelle ? …
Le gros cerveau (neo-cortex) que l’Homme (HA ADAM) est effectivement le seul à avoir reçu dans son héritage génétique. Attention : nous ne disons pas que ce cerveau EST la neshamah, nous constatons juste que ce cerveau rend possible l’accueil de cette neshamah, et son exercice.

Bien sûr, des personnes peuvent être privées de l’usage ordinaire de leur cerveau, suite à une maladie ou un accident. Elles n’en restent pas moins des Hommes à part entière et leur état de fragilité appelle l’exercice de notre humanité. Ces personnes ont, bien souvent une rare capacité à rejoindre notre humanité et à l’enseigner. Il suffit d’écouter le témoignage de tous ceux qui connaissent l’Arche de Jean Vannier, ou d’autres communautés de vie.

EN tout cas, les paléontologues nous apprennent que le cerveau humain est un bien étrange cadeau. Car aux débuts, il a couté très cher à nos aïeux. Il parait que le cerveau de nos ancêtres Cro-Magnon, ceux (et celles) qui nous ont légué leurs peintures magnifiques dans les grottes, était le même que le nôtre. Leur cerveau avait le même volume et les mêmes capacités : par exemple, une zone de l’apprentissage des langues capable d’apprendre au moins dix langues vivantes… Seulement voilà : il n’y avait pas dix langues à découvrir !... Il avait déjà une capacité à écrire à toute vitesse sur un clavier de téléphone portable, (comme font nos ados bien mieux que nous) mais il n’y avait ni téléphone ni clavier minuscule ! Il aurait pu réfléchir à la physique quantique, mais il y avait un hic : même pas encore découvert les bases de l’arithmétique !

Bref, notre ancêtre avait hérité d’un super cadeau dont il n’avait pas le mode d’emploi.

À suivre…

Cette chronique est écrite par Mr Bruno Brunor, auteur des bandes dessinées « Les indices pensables ». Les images que vous voyez sont tirées des bandes dessinées.

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