Prêts à argumenter?

Cet article est une traduction française personnelle de l’article « Are You Ready for an Argument?!», tiré du blogue de Matt Fradd.

Si vous fréquentez des sites comme YouTube, Facebook ou des blogues qui traitent de sujets chauds, vous êtes probablement familier avec les types d’échanges qui ont lieu sur ces forums. On peut  y trouver des propos intelligents et substantiels, mais on peut aussi y trouver des propos qui ressemblent à deux enfants qui se chamaillent : « C’est toi ». « Non c’est toi ». « Non c’est toi ».

Si nous voulons être fidèles à un des enseignements du premier Pape, qui est d’être « toujours prêts à vous défendre devant quiconque vous demande raison de l'espérance qui est en vous » (1 Pierre 3, 15), nous devons comprendre certaines notions de base au sujet de l’argumentation et aussi en quoi constitue un bon et un mauvais argument.

Qu’est-ce qu’un argument?

Un argument n’est pas une affirmation comme « Dieu existe », ni la contradiction d’une affirmation comme « Dieu n’existe pas ». Un argument n’est pas non plus une chicane, un combat ou un désaccord.  Proprement dit, un argument est un ensemble de propositions, appelées prémisses, à partir desquelles la personne qui propose l’argument cherche à établir une conclusion.

Les types d’arguments

Il y a deux principaux types d’argument : déductif et inductif. Un argument déductif est un argument qui parvient à une conclusion nécessairement vraie, si elle provient de deux prémisses vraies et que la forme de l’argument est valide. Voici un exemple classique d’un argument déductif :

Prémisse 1 : Tous les hommes sont mortels
Prémisse 2 : Socrate est un homme
Conclusion : Donc, Socrate est mortel

Voyez-vous que si les deux prémisses sont vraies et que la logique de l'argument est valide, alors la conclusion en découle nécessairement? Si quelqu'un n'est pas d'accord avec la conclusion, il doit, sous peine d'irrationalité, faire valoir que l'une des prémisses est fausse ou que la logique (forme) de l’argument est invalide.

Voici un exemple d'un argument avec deux prémisses qui sont vraies et qui arrive à une conclusion vraie, mais en utilisant une logique invalide :

Prémisse 1 : Tous les hommes sont mortels
Prémisse 2 : Paris est la capitale de la France
Conclusion : Donc, un castor est un grand rongeur semi-aquatique à large queue.

Un argument inductif est un argument dans lequel on établit une conclusion générale basée sur des cas précis, de sorte que si les prémisses sont vraies, on peut en induire la conclusion. Par exemple :

Prémisse 1 : Socrate était grec
Prémisse 2 : La plupart des Grecques mangeaient du poisson
Conclusion : Donc, Socrate mangeait du poisson

Dans cet exemple, la conclusion n'est qu'une certitude probable et l’argument ne nous donne pas la certitude absolue que nous procure l'argument déductif.

Comprendre ce qui constitue un argument valide (et ce qui ne l’est pas) vous aidera à mieux cerner les arguments de votre interlocuteur, qui peuvent être camouflés derrière le langage passionné qui est utilisé dans certaines discussions au sujet de la religion et de la foi.

Si vous voulez plus de détail sur les différentes règles pour avoir un argument déductif valide, vous pouvez consulter la partie 3 de mon document sur l’argument cosmologique de la Kalâm, qui explique ces règles plus en détail ici.

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