Jésus est Dieu : Nul n'est bon que Dieu seul
« Pourquoi m'appelles-tu bon ? Nul n'est bon que Dieu seul. » Cette question est posée par Jésus dans l’Évangile de Matthieu, Marc et Luc. Elle est souvent citée par ceux qui nient sa divinité et qui tentent de prouver que Jésus par là veut se dissocier de Dieu.
Le contexte
Examinons maintenant le passage dans son contexte dans l’Évangile de Luc :
Luc 18, 18-22 (voir aussi dans Matthieu 19 et Marc 10)Deux lectures possibles
Un notable l'interrogea en disant : " Bon maître, que me faut-il faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? "
Jésus lui dit : " Pourquoi m'appelles-tu bon ? Nul n'est bon que Dieu seul.
Tu connais les commandements : Ne commets pas d'adultère, ne tue pas, ne vole pas, ne porte pas de faux témoignage ; honore ton père et ta mère. "
- " Tout cela, dit-il, je l'ai observé dès ma jeunesse. "
Entendant cela, Jésus lui dit : " Une chose encore te fait défaut : Tout ce que tu as, vends-le et distribue-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux ; puis viens, suis-moi. "
Relisez ce passage à vois haute : « Pourquoi m'appelles-tu bon ? Nul n'est bon que Dieu seul. » N’y a-t-il pas deux façons de lire cette question? La première, avec une pointe de sévérité, qui semble affirmer que Jésus ne peut pas être bon, car seul Dieu est bon et que par là Jésus veut se distancer de Dieu. N’y a-t-il pas aussi une deuxième façon, qui nous pousse à réfléchir sur son identité ? Une interrogation qui est en même temps une affirmation de sa divinité, à savoir si on le considère bon précisément parce que Dieu seul est bon ?
Les deux tablettes des commandements
Au temps de Jésus, on avait coutume de diviser les commandements entre ceux envers Dieu et ceux envers le prochain. Le parallèle est facile à faire avec les deux commandements de Jésus qui résume toute la Loi : Aime Dieu et aime ton prochain (Luc 10, 27). La première tablette contentait les premiers commandements concernant Dieu et la deuxième, les commandements concernant le prochain. Si vous lisez attentivement les commandements que Jésus énumère et que le notable affirme suivre depuis sa jeunesse, vous verrez qu’il énumère seulement les commandements qui étaient sur la deuxième tablette, donc ceux envers le prochain. Il est évident, et encore plus pour un juif du temps de Jésus, qu’il manque à ce notable l’application des commandements de la première tablette, celle des commandements envers Dieu. Tout bon rabbin de l’époque aurait donc conseillé à ce notable de suivre aussi les commandements envers Dieu, que l’on peut résumer par adorer et servir Dieu de tout son cœur et de toutes ses forces. Cependant, ce n’est pas la réponse de Jésus. Il lui dit plutôt : « Tout ce que tu as, vends-le et distribue-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux ; puis viens, suis-moi. » Voyez-vous qu’il substitue sa propre personne à l’adoration qui est due à Dieu seul? Cela ne confirme-t-il pas la deuxième lecture mentionnée précédemment qui nous montre que Jésus est Dieu ?
La question identitaire de Jésus
Si vous êtes un peu sceptique et que vous croyez que cette interprétation étire un peu trop le texte biblique, voici deux autres passages où Jésus insiste sur son identité de la même façon :
Matthieu 22, 42-46 (Voir aussi Marc 12 et Luc 20)Ce passage semble aussi confirmer l’interprétation selon laquelle Jésus affirme être Dieu. En effet, le Seigneur peut être fils de David seulement si le Christ est aussi Seigneur. Sinon, le Christ ne peut pas être à la fois le Seigneur de David et son fils. L’équation est claire : Jésus = Christ = Seigneur (Adonaï) = Dieu.
" Quelle est votre opinion au sujet du Christ ? De qui est-il fils ? " Ils lui disent : " De David. "
" Comment donc, dit-il, David parlant sous l'inspiration l'appelle-t-il Seigneur quand il dit : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Siège à ma droite, jusqu'à ce que j'aie mis tes ennemis dessous tes pieds ?
Si donc David l'appelle Seigneur, comment est-il son fils ? "
Nul ne fut capable de lui répondre un mot. Et à partir de ce jour personne n'osa plus l'interroger.
Matthieu 16, 13-17Ce passage nous montre encore comment Jésus semble insister sur son identité. Il ne demande pas ce que les gens pensent de ses enseignements, pour lui, le plus important semble être la réponse à son « Qui suis-je?». Ce passage aussi fait beaucoup plus de sens si Jésus veut affirmer sa divinité. S’il se considérait seulement comme un sage ou un prophète, il aurait accordé plus d'importance à son message qu'à son identité.
Arrivé dans la région de Césarée de Philippe, Jésus posa à ses disciples cette question : " Au dire des gens, qu'est le Fils de l'homme ? "
Ils dirent : " Pour les uns, Jean le Baptiste ; pour d'autres, Élie ; pour d'autres encore, Jérémie ou quelqu'un des prophètes. "
" Mais pour vous, leur dit-il, qui suis-je ? "
Simon-Pierre répondit : " Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. "
En réponse, Jésus lui dit : " Tu es heureux, Simon fils de Jonas, car cette révélation t'est venue, non de la chair et du sang, mais de mon Père qui est dans les cieux
Conclusion
À la lumière de tout cela, nous sommes donc forcés d’admettre que c’est bien de sa divinité que Jésus veut nous révéler lorsqu’Il demande : « Pourquoi m'appelles-tu bon ? Nul n'est bon que Dieu seul. » Nous pourrons donc lui répondre : « Nous t’appelons bon, car tu es Dieu et nous voulons connaître ta Parole. »
dieuJésusSeigneurChrist
Articles similaires

La foi et les œuvres
La révélation divine vise à obtenir le salut des âmes, il s’agit donc d’une question centrale en théologie. Le 20 octobre 2011, le pasteur baptiste Pascal Denault a publié cet...

Jésus nourrit les quatre mille
Dans les Évangiles, le plus célèbre miracle associé à Jésus (autre que la résurrection) est la multiplication des pains pour les cinq mille hommes. Il est rapporté dans les quatre...

Apologétique avec saint Irénée
Saint Irénée de Lyon
Les Pères de l'Église sont des ressources indispensables pour l’apologétique catholique, puisqu’il nous aide à combler le fossé entre notre époque et celle des apôtres. Non seulement...

Les preuves de la résurrection du Seigneur : fondement de la foi chrétienne
Introduction : Le cœur du kérygme apostoliqueLa foi chrétienne ne repose pas sur une philosophie, une morale ou une mythologie, mais sur un événement : la résurrection de Jésus-Christ d'entre...

Le mystère du mal : Pourquoi un Dieu bon permet-il la souffrance?
Introduction : Le cri de l'humanité face à la souffranceLa question du mal est sans doute la plus poignante et la plus universelle qui soit. Devant la maladie d'un enfant,...

Un guide pour approfondir votre vie de foi
Introduction : L'Appel à la Profondeur — Répondre à la Soif de l'ÂmeLe désir d'approfondir sa vie de foi est bien plus qu'une simple curiosité intellectuelle ; il s'agit d'une...

« Élevée corps et âme dans la gloire du ciel » : Une étude approfondie du dogme de l'Assomption de la Vierge Marie
Le 1er novembre 1950, en l'année du grand Jubilé, le Pape Pie XII, par la constitution apostolique Munificentissimus Deus, proclamait solennellement le dogme de l'Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie....

Jésus est-il Dieu : Jésus a-t-il prouvé être Dieu ?
Comme nous l’avons vu dans l’article précédent, Jésus a réellement affirmé qu’il était Dieu. Cela est cependant beaucoup plus facile à dire qu’à faire. Voici certaines preuves que Jésus nous...

Thomas pensait-il que Jésus était Dieu?
Dimanche dernier, nous avons entendu le récit évangélique de « Thomas l'incrédule » qui, en voyant le Christ ressuscité, est passé de sceptique à croyant et qui s’est exclamé à...

Le problème du mal
Le problème du mal a toujours été un des problèmes les plus perturbants même pour ceux qui ont la Foi. La vue du mal dans le monde, de l’injustice et...

Jésus : Seigneur, menteur, fou ou légende ?
La crédibilité de Jésus-Christ est au centre de la foi chrétienne. Si il est crédible, nous pouvons lui faire confiance au sujet de ce qu'il a dit à propos de...

Des indices-vérifiables-de l'existence de Dieu
Propos recueillis par Franz Le Guen:
ROME, vendredi 26 octobre 2012 (ZENIT.org) – Le nouvel album de Brunor, La lumière fatiguée (SPFC éditions), sort au moment du synode sur la nouvelle...

31 mai 2015 - Solennité de la Sainte Trinité
Cliquez ici pour lire les lectures de la liturgie
Famille d'Amour
Dimanche dernier, nous avons célébré l'envoi de l'Esprit, qui a scellé la nouvelle alliance de Dieu et une nouvelle création.
Dans cette...

L'empereur Constantin, Nicée et la Trinité
Certains groupes affirment que l'Église et les enseignements des Apôtres ont été corrompus dès le premier concile œcuménique de Nicée en 325. Cette doctrine porte généralement le nom de «...

Comment aborder la question du mal et de la souffrance?
Lorsque nous discutons de l’existence de Dieu avec des non-croyants, la question de l’existence du mal et de la souffrance revient souvent comme contre-argument. Même si cette objection est courante,...

La croix et le purgatoire
Piero di Cosimo, Crucifixion du Christ (1510)
Au début de Marc 9, Jésus dit à ses Disciples: « Je vous le dis, en vérité, quelques-uns de ceux qui sont ici présents...

Fête de Sainte Élisabeth de Hongrie: 17 novembre
Chaque année, le 17 novembre, l'Église catholique rend hommage à Sainte Élisabeth de Hongrie, une figure emblématique de la charité chrétienne et de la dévotion. Son histoire n'est pas seulement...

Fête des saints anges gardiens : 2 octobre
Le 2 octobre, l’Église catholique célèbre la mémoire des saints anges gardiens, ces êtres spirituels que Dieu a placés à nos côtés pour nous protéger, nous guider et nous conduire...

Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?
Du haut de la croix, notre Seigneur Jésus Christ prononce cette parole: "Eli, Eli, lema sabaqthani", c'est-à-dire "Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné. Certains se demandent alors pourquoi Jésus...

Les états de la nature humaine
Suite à la publication de l’article précédent sur l’hérésie pélagienne, une lectrice m’a posé quelques questions au sujet de la nature humaine et des dons qui rendaient la nature humaine...