Rapport entre foi et raison : L’impasse du rationalisme

Commençons d’abord par définir ce qu’est le rationalisme. Le rationalisme se défini par une attitude qui, à priori, établi que Dieu ne peut pas exister, se révéler ou agir de la façon présenté par la religion. Dans sa forme la plus radicale, le rationalisme refusera tout élément surnaturel ou toute vérité qui ne se pliera pas à la raison humaine. Par exemple, une personne rationaliste pourrait lire les évangiles en tentant d’y expliquer tous les miracles opérés par Jésus de façon purement naturelle ou psychologique. Elle pourrait même tenter de lire la Bible en ignorant les passages qui contiennent des miracles. Ce que je viens de décrire doit rappeler à certains la démarche de plusieurs penseurs de l’époque des «Lumières». Comme par exemple, qui n’a pas entendu des exégètes expliquer le miracle de la multiplication des pains et des poissons par le fait que la foule aurait tout simplement partagé leur nourriture entre eux. Vous savez, cette miche de pain et ce poisson que l’on traine toujours dans sa poche, au cas ou…

Dans une approche un peu plus modérée le rationaliste sera plus intéressé à réutiliser des notions contenues dans les Évangiles, mais en les interprétants dans le champ de la raison. Ce qui les réduiront à une idéologie ou comme on aurait dit dans les temps plus ancien, à une certaine gnose (connaissance supérieure). Par exemple, plutôt que d’interpréter  ce contenu dans la règle ecclésiale (Écritures, Tradition et magistère), il va plutôt tenter de récupérer ce qui « fonctionne » avec son idéologie (que ce soit le marxisme, le syndicalisme, le pacifisme…) et tout simplement ignorer le reste qui lui plait moins ou s’oppose à son idéologie.

On peut retrouver bien des exemples de principes rationalistes qui ont été condamnés dans le syllabus du pape Pie IX en 1864:
  • §I, III : La raison humaine, considérée sans aucun rapport à Dieu, est l'unique arbitre du vrai et du faux, du bien et du mal : elle est à elle-même sa loi, elle suffit par ses forces naturelles à procurer le bien des hommes et des peuples.
  • §I, IV : Toutes les vérités de la religion découlent de la force native de la raison humaine ; d'où il suit que la raison est la règle souveraine d'après laquelle l'homme peut et doit acquérir la connaissance de toutes les vérités de toute espèce.
  • §I, V : La révélation divine est imparfaite, et par conséquent sujette à un progrès continuel et indéfini correspondant au développement de la raison humaine.
  • §I, VI : La foi du Christ est en opposition avec la raison humaine, et la révélation divine non seulement ne sert de rien, mais encore elle nuit à la perfection de l'homme.
  • §I, VII : Les prophéties et les miracles racontés dans les saintes Écritures sont des fictions poétiques, et les mystères de la foi chrétienne sont le résumé d'investigations philosophiques ; dans les livres des deux Testaments sont contenues des inventions mythiques, et Jésus-Christ lui-même est un mythe.
Quel est le problème du rationalisme qui mérite que je le définisse comme une impasse ? Le problème du rationalisme est, si seulement il permet à la divinité d’exister (déisme), qu’il l’enferme dans une mesure purement humaine et souvent naturelle. Dieu alors ne peut même plus être Dieu, il devient humain ou en est réduit à se confondre avec la nature. Ce qui résulte qu'au bout du compte, en ramenant Dieu à la mesure de l'homme, l'homme devient Dieu.

Est-ce que cela veut dire que le chrétien ne doit pas faire aucune place à la raison ? Absolument pas. Avant de tenter de définir une place convenable à la raison, j’aimerais, dans le prochain article, parler de l’autre impasse qui se trouve à son opposé : le fidéisme.

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