Dans une approche un peu plus modérée le rationaliste sera plus intéressé à réutiliser des notions contenues dans les Évangiles, mais en les interprétants dans le champ de la raison. Ce qui les réduiront à une idéologie ou comme on aurait dit dans les temps plus ancien, à une certaine gnose (connaissance supérieure). Par exemple, plutôt que d’interpréter ce contenu dans la règle ecclésiale (Écritures, Tradition et magistère), il va plutôt tenter de récupérer ce qui « fonctionne » avec son idéologie (que ce soit le marxisme, le syndicalisme, le pacifisme…) et tout simplement ignorer le reste qui lui plait moins ou s’oppose à son idéologie.
On peut retrouver bien des exemples de principes rationalistes qui ont été condamnés dans le syllabus du pape Pie IX en 1864:
- §I, III : La raison humaine, considérée sans aucun rapport à Dieu, est l'unique arbitre du vrai et du faux, du bien et du mal : elle est à elle-même sa loi, elle suffit par ses forces naturelles à procurer le bien des hommes et des peuples.
- §I, IV : Toutes les vérités de la religion découlent de la force native de la raison humaine ; d'où il suit que la raison est la règle souveraine d'après laquelle l'homme peut et doit acquérir la connaissance de toutes les vérités de toute espèce.
- §I, V : La révélation divine est imparfaite, et par conséquent sujette à un progrès continuel et indéfini correspondant au développement de la raison humaine.
- §I, VI : La foi du Christ est en opposition avec la raison humaine, et la révélation divine non seulement ne sert de rien, mais encore elle nuit à la perfection de l'homme.
- §I, VII : Les prophéties et les miracles racontés dans les saintes Écritures sont des fictions poétiques, et les mystères de la foi chrétienne sont le résumé d'investigations philosophiques ; dans les livres des deux Testaments sont contenues des inventions mythiques, et Jésus-Christ lui-même est un mythe.
Est-ce que cela veut dire que le chrétien ne doit pas faire aucune place à la raison ? Absolument pas. Avant de tenter de définir une place convenable à la raison, j’aimerais, dans le prochain article, parler de l’autre impasse qui se trouve à son opposé : le fidéisme.
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