3e dimanche de l’Avent A

Matthieu 11, 2-11

Or Jean, dans sa prison, avait entendu parler des œuvres du Christ. Il lui envoya de ses disciples pour lui dire : « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? »

Ce passage de Jean nous semble à première vue un peu étrange. Comme Jean le Baptiste a entendu la voix du Ciel lorsqu’il a baptisé Jésus (Jean 1, 32-34), il est difficile de croire que Jean, pendant qu’il est en prison, doute de l’identité ou de la mission de Jésus. Un des commentaires des plus intéressants pour bien comprendre ce passage est un commentaire de saint Jean Chrysostome :

Il est impossible d'admettre que le courage ou la foi de Jean aient subi dans sa prison une défaillance. II ne craignait pas la mort, lui qui s'était exposé à la mort en reprenant Hérode avec tant de courage ; il n'attendait pas sa délivrance. La question qu'il pose à Jésus ne peut venir du doute ou de l'ignorance. Il avait remarqué que ses disciples, cédant à l'envie, se tournaient contre Jésus. Ils ne savaient pas ce qu'était Jésus ; ils croyaient que ce n'était qu'un homme, tandis qu'ils croyaient Jean plus qu'un homme. Se sentant au moment de mourir, il voulait donc les rattacher à Jésus. S'il leur avait dit : "Allez à lui, il est plus que moi ", ils auraient attribué cette parole à son humilité. Il veut que les faits parlent et disent la différence qu'il existe entre lui et Jésus. Il envoie donc les deux disciples qu'il croit les plus aptes à comprendre. (Saint Jean Chrysostome : XXXVIe homélie sur l'Évangile selon Saint Matthieu)

Jésus leur répondit : "Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et voyez : les aveugles voient et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés et les sourds entendent, les morts ressuscitent et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres ; et heureux celui qui ne trébuchera pas à cause de moi !"

Ces paroles de Jésus sont tirées du livre d’Isaïe :
Isaïe 35, 5-6 : Alors se dessilleront les yeux des aveugles, et les oreilles des sourds s'ouvriront. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la langue du muet criera sa joie
Isaïe 61, 1 : L'esprit du Seigneur Yahvé est sur moi, car Yahvé m'a donné l'onction; il m'a envoyé porter la nouvelle aux pauvres, panser les cœurs meurtris, annoncer aux captifs la libération et aux prisonniers la délivrance

Pour ce qui est de la dernière partie où Jésus dit « et heureux celui qui ne trébuchera pas à cause de moi », cela fait référence à sa mort en croix qui pourrait à prime à bord en égarer plus d’un. Comme le dit Saint-Paul : « nous proclamons, nous, un Christ crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les païens » (1 Corinthiens 1, 23). Comme l’explique Saint Ambroise :

Ce qui fonde la plénitude de la foi, c'est la croix du Seigneur, sa mort, son ensevelissement. C'est pourquoi il dit encore : « Heureux celui qui ne tombera pas à cause de moi ! » En effet, la croix pourrait provoquer la chute des élus eux-mêmes, mais il n'y a pas de témoignage plus grand d'une personne divine, rien qui paraisse davantage dépasser les forces humaines que cette offrande d'un seul pour tous : par cela seul, le Seigneur se révèle pleinement. Et enfin c'est ainsi que Jean l'a désigné : « Voici l'Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde » (saint Ambroise : commentaire de l’évangile selon saint Luc, V 109)

Tandis que ceux-là s'en allaient, Jésus se mit à dire aux foules au sujet de Jean : « Qu'êtes-vous allés contempler au désert ? Un roseau agité par le vent ? Alors qu'êtes-vous allés voir ? Un homme vêtu de façon délicate ? Mais ceux qui portent des habits délicats se trouvent dans les demeures des rois. Alors qu'êtes-vous allés faire ? Voir un prophète ? Oui, je vous le dis, et plus qu'un prophète. C'est celui dont il est écrit : Voici que moi j'envoie mon messager en avant de toi pour préparer ta route devant toi. En vérité je vous le dis, parmi les enfants des femmes, il n'en a pas surgi de plus grand que Jean le Baptiste ; et cependant le plus petit dans le Royaume des Cieux est plus grand que lui. »

Commentaires

  1. Bonjour Miguel,

    Merci pour votre commentaire, en particulier celui du début, en effet, ce matin en lisant l'Evangile je m'étais fais cette réflexion : Comment Jean peut poser cette question alors qu'il a reconnu Jésus lors de son baptême ?

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