Infaillibilité pontificale : Infaillibilité et impeccabilité

L’Église a toujours cru en l’infaillibilité du Pape bien que cette doctrine n’ait été explicitement définie qu’au premier concile de Vatican (1869-1870). Pour avoir parlé avec plusieurs personnes à ce sujet, je crois que cette doctrine est une des moins bien comprise autant par les catholiques que les non-catholiques. Je crois qu’une bonne partie de cette confusion et dû au fait que plusieurs personnes font difficilement la différence entre l’infaillibilité et l’impeccabilité. Je vais donc tenter de donner des explications sur ces deux qualités.

L’infaillibilité est l’impossibilité du Pape d’enseigner des erreurs en matière de Foi et de Morale. Cette infaillibilité ne s’exerce seulement que lorsqu’il parle « ex cathedra », c'est-à-dire en tant que Docteur suprême de l’Église, en engageant sa pleine autorité apostolique, pour définir une doctrine touchant la Foi ou la Morale qui doit être tenu pour vrai dans toute l’Église. Les doctrines qui sont définies de cette façon ont généralement une expression particulière comme une formule verbale qui indique que l’enseignement est définitif ou un anathème qui indique que celui qui le désapprouve se place en dehors de l’Église. C’est par le pouvoir du Saint-Esprit que le Pape reçoit ce don et il ne vient donc pas de sa personne.

L’impeccabilité : L’impeccabilité est l’état de celui qui est incapable de pêcher. Malheureusement, le Pape n’a pas cette garantie. Ce qui veut dire qu’un Pape, aussi pêcheur soit-il a quand même le don de l’infaillibilité. C’est pour cela qu’on peut trouver dans l’histoire certains Papes qui ont fait des choses reprochables, mais malgré cela l’infaillibilité de leurs enseignements demeure.

Lorsque j’ai étudié l’histoire des Papes, une chose m’a particulièrement beaucoup impressionné. Malgré certains Papes pécheurs qui étaient souvent plus attirés vers les choses matérielles que spirituelles, le Saint-Esprit a toujours protégé la doctrine de l’Église. Ces « mauvais » Papes n’ont donc jamais réussit à enseigner « ex cathedra » de fausses doctrines.

À ma connaissance, l’infaillibilité pontificale n’a été utilisé qu’une seule fois à ce jour depuis sa définition et cela a été pour le dogme de l’Assomption de la Vierge Marie par le Pape Pie XII en 1950. Bien sûr, en tant que membre de l’Église, nous nous devons d’écouter le Pape même s’il ne parle pas « ex cathedra » soit dans une encyclique ou au autre document.

Dans le prochain article je vais tenter de faire la lumière sur des idées erronées sur le dogme de l’infaillibilité pontificale qu’ont plusieurs personnes.

Commentaires

  1. L'infaillibilité ne se limite pas à des définitions ex cathédra. Elle s'exprime aussi par la voie de l'enseignement général du Magistère, que le pape confirme-- comme le montre le document Lumen Gentium (vers les paragraphes 25-26). Cette formule a été utilisée par le Pape Jean Paul II dans l'encyclique Evangelium Vitae pour déclarer que l'avortement été définitivement un péché (je ne me rappelle plus exactement de ses paroles).

    La différence entre les deux c'est qu'avec une déclaration ex cathédra, on définit le dogme en question avec une formulation verbale précise. On dit que cette doctrine est "définie". Le doctrine en question a pu être sujet de controverse, et sa manifestation ne remonte pas à l'époque apostolique. Avec une déclaration non ex cathédra, la doctrine en question n'est pas sujet à une formulation verbale précise-- c'est le concept général qui est mis de l'avance, et non pas une définition-- donc on dit d'elle qu'elle est "non-définie". Tout en étant révelée, cette doctrine peut être sujette à des précisions futures, mais elle ne peut pas être rejetée.

    Je fais cette intervention parce que bien des catholiques ont l'impression erronées que les doctrines non-définies sont facultatives et même non-révelées. Ce qu'il faut retenir c'est qu'il est obligatoirement de croire à la Révélation et à la Vérité, qu'elle soit définie ou non. Il faut aussi être conscient que les vérités sont implicites dans d'autres vérités. La foi n'est pas simplement une question d'autorité mais aussi de cohérence. Ce que je veux dire c'est qu'il serait ridicule de croie en l'Immaculée Conception par autorité de l'Église, mais ne pas croire (par exemeple) que l'âme n'est pas infusée à la conception. C'est une vérité implicite. Je ne sais pas si c'est une doctrine définie ou non, mais je sais que c'est vrai parce que ça va de soi.

    L'autre exercice d'infailibilité a été en 1854 avec la définition de l'Imaculée conception de Marie. Je crois que c'est cette définition qui était à l'origine des débats sur l'infaillibilité papale au premier Concile du Vatican en 1870.

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