La Trinité est le premier des mystères chrétiens. C'est la doctrine révélée par Jésus-Christ qui explique que Dieu est unique est est constitué de 3 personnes de même substance qui ne sont différent que par leur relation. Voici plus précisément ce qu'en dit le catéchisme :
La vérité révélée de la Sainte Trinité a été dès les origines à la racine de la foi vivante de l’Église, principalement au moyen du baptême. Elle trouve son expression dans la règle de la foi baptismale, formulée dans la prédication, la catéchèse et la prière de l’Église. De telles formulations se trouvent déjà dans les écrits apostoliques, ainsi cette salutation, reprise dans la liturgie eucharistique du rite romain : « La grâce du Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu le Père et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ».
Au cours des premiers siècles, l’Église a cherché de formuler plus explicitement sa foi trinitaire tant pour approfondir sa propre intelligence de la foi que pour la défendre contre des erreurs qui la déformaient. Ce fut l’œuvre des Conciles anciens, aidés par le travail théologique des Pères de l’Église et soutenus par le sens de la foi du peuple chrétien. Pour la formulation du dogme de la Trinité, l’Église a dû développer une terminologie propre à l’aide de notions d’origine philosophique : « substance », « personne » ou « hypostase », « relation », etc. Ce faisant, elle n’a pas soumis la foi à une sagesse humaine mais a donné un sens nouveau, inouï à ces termes appelés à signifier désormais aussi un mystère ineffable, « infiniment au-delà de tout ce que nous pouvons concevoir à la mesure humaine ».
L’Église utilise le terme « substance » (rendu aussi parfois par « essence » ou par « nature ») pour désigner l’être divin dans son unité, le terme « personne » ou « hypostase » pour désigner le Père, le Fils et le Saint-Esprit dans leur distinction réelle entre eux, le terme « relation » pour désigner le fait que leur distinction réside dans la référence des uns aux autres.
La Trinité est Une. Nous ne confessons pas trois dieux, mais un seul Dieu en trois hypostases : « la Trinité consubstantielle ». Les personnes divines ne se partagent pas l’unique divinité mais chacune d’elles est Dieu tout entier : « Le Père est cela même qu’est le Fils, le Fils cela même qu’est le Père, le Père et le Fils cela même qu’est le Saint-Esprit, c’est-à-dire un seul Dieu par nature ». Chacune des trois personnes est cette réalité, c’est-à-dire la substance, l’essence ou la nature divine.
Les personnes divines sont réellement distinctes entre elles. « Dieu est unique mais non pas solitaire » . Père, Fils, Esprit Saint, ne sont pas simplement des noms désignant des modalités de l’être divin, car ils sont réellement distincts entre eux : « Celui qui est le Fils n’est pas le Père, et celui qui est le Père n’est pas le Fils, ni le Saint-Esprit n’est celui qui est le Père ou le Fils ». Ils sont distincts entre eux par leurs relations d’origine : « C’est le Père qui engendre, le Fils qui est engendré, le Saint-Esprit qui procède ». L’Unité divine est Trine.
Les personnes divines sont relatives les unes aux autres. Parce qu’elle ne divise pas l’unité divine, la distinction réelle des personnes entre elles réside uniquement dans les relations qui les réfèrent les unes aux autres : « Dans les noms relatifs des personnes, le Père est référé au Fils, le Fils au Père, le Saint-Esprit aux deux ; quand on parle de ces trois personnes en considérant les relations, on croit cependant en une seule nature ou substance ». En effet, « tout est un [en eux] là où l’on ne rencontre pas l’opposition de relation ». « À cause de cette unité, le Père est tout entier dans le Fils, tout entier dans le Saint-Esprit ; le Fils est tout entier dans le Père, tout entier dans le Saint-Esprit ; le Saint-Esprit tout entier dans le Père, tout entier dans le Fils ».
Mon cher Miguel,
RépondreEffacerComment comprendre la Trinité : égalité et eternité des personnes, avec Hébreux 1,8-9 ?
En effet, le Christ égal au Père, peut il aussi avoir un Dieu ? Etant donné que le Père, malgré le fait qu'il appelle son Fils " Dieu ", affirme aussi que lui-même est le DIEU du Christ ! Et le Christ lui-même dit que le Père est son Dieu, dans le livre d'Apocalypse... et lorsqu'il dit à Marie Madeleine . 2 Je monte vers mon Père qui est aussi votre Père et MON DIEU..."
Merci d'avance... et bien à vous !
Henry Saker
Bonjour Mr Saker,
RépondreEffacerJe crois que le fait que Dieu (Père) appelle aussi son Fils Dieu est une belle démonstration de la divinité de Jésus et aussi de son égalité avec son Père. Il ne faut pas interpréter « mon Dieu » dans la bouche de Jésus comme si ce Dieu était un être supérieur à lui (sauf si on se limite à sa nature humaine). Lorsque Jésus dit « mon Dieu » ou « notre Dieu », pour lui cela ce fait que décrire la nature divine de son Père et non son infériorité en rapport à lui. Il est tout à fait compatible avec la doctrine de la Trinité que Jésus et Dieu Père emploient des adjectifs possessifs (comme mon ou ton) entre eux, car toutes les personnes divines sont dons d’amour complet les unes aux autres. Ce passage d’Hébreux 1,8-9 est une référence au Psaume 45, 7-8.
J’aimerais aussi vous citer St-Hilaire de Poitiers et St-Augustin qui traite du passage de Jean que vous citez :
Parmi tant d'autres impiétés, les hérétiques prétendent s'appuyer sur ces paroles du Seigneur, pour soutenir que son Père étant le Père de ses disciples, et son Dieu leur Dieu, il n'est pas Dieu lui-même. Ils ne réfléchissent pas qu'il a pris la nature du serviteur, tout en conservant la nature divine. Or, puisque c'est dans la forme de serviteur que Jésus-Christ s'adresse à des hommes, nul doute qu'à ne considérer que sa nature humaine et la forme d'esclave dont il s'est revêtu, son Père ne soit aussi leur Père, et son Dieu leur Dieu. Il s'exprime encore de la même manière lorsqu'il leur dit en commençant: «Allez à mes frères». Ils sont les frères de Dieu selon la chair, car en tant que Fils unique de Dieu, il n'a point de frères. (St-Hilaire de Poitiers, de la Trin., 11)
Remarquez d'ailleurs que Jésus ne dit point: Notre Père, mais: «Mon Père, et votre Père». Il est donc mon Père dans un autre sens qu'il est le vôtre; il est mon Père par nature, il est le vôtre par grâce. Il ne dit pas non plus: Notre Dieu, mais: «Mon Dieu», auquel je suis inférieur comme homme, et: «Votre Dieu», et je suis le médiateur entre vous et lui. (St-Augustin)
J’espère que cela répond à votre question
Miguel