Kérygme et parénèse

Kérygme et parénèse sont deux mots que l’on rencontre souvent dans la littérature touchant l’évangélisation. Qu’est-ce que le kérygme? Que signifie parénèse? Les deux ont-ils un lien entre eux?

Le kérygme, c’est tout simplement l’annonce de la Bonne Nouvelle concernant Dieu et la mort/résurrection de Jésus-Christ. C’est la personne de Jésus que nous rencontrons dans le kérygme. L’annonce du kérygme a toujours été une activité primordiale dans le christianisme. Le Nouveau Testament nous présente plusieurs petits extraits du kérygme prêché par les Apôtres. Voici deux exemples qui sont de saint Pierre et de saint Paul (que nous avons justement fêté samedi dernier).
Israélites, écoutez ces paroles : Jésus de Nazareth, homme que Dieu a accrédité auprès de vous par les miracles, les prodiges et les signes que Dieu a faits par lui au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes; lui, livré selon le dessein arrêté et la prescience de Dieu, que vous avez fait mourir en le crucifiant par la main des impies, Dieu l'a ressuscité, déliant les liens de la mort, parce qu'il n'était pas possible qu'elle le tînt en son pouvoir. (Ac 2,21-24)
Je vous rappelle, frères, l'Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous avez persévéré, et par lequel aussi vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que je vous l'ai annoncé; à moins que vous n'ayez cru en vain. Je vous ai enseigné avant tout, comme je l'ai appris moi-même, que le Christ est mort pour nos péchés, conformément aux Écritures; qu'il a été enseveli et qu'il est ressuscité le troisième jour, conformément aux Écritures; et qu'il est apparu à Céphas, puis aux Douze. Après cela, il est apparu en une seule fois à plus de cinq cents frères, dont la plupart sont encore vivants, et quelques-uns se sont endormis. Ensuite il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres. Après eux tous, il m'est aussi apparu à moi, comme à l'avorton. (1 Co 15,1-8)
Avec l’aide de la grâce et de l’Esprit-Saint, la proclamation du kérygme entraîne la conversion de ceux à qui il est prêché.  Comme nous le rapporte le livre des Actes des Apôtres, cette prédication de Pierre citée ci-haut a entraîné la conversion de 3000 personnes, qui ont reçu le baptême et qui se sont mises à vivre en disciples de Jésus. Cet ajustement à la vie des disciples, qui ont comme modèle le Jésus-Christ, est ce qui est appelé parénèse. C’est une conversion de notre être, de nos pensées, de nos relations et de nos actes. C’est donc beaucoup plus que le redressement de certains comportements ou le fait de suivre certaines règles. C’est une transformation en profondeur qui ensuite nous permet de pouvoir dire comme saint Augustin : « Aime et fait ce que tu veux ».

Le kérygme est donc la cause et non la conséquence de la parénèse. Je crois que toute pastorale chrétienne gagnerait à prendre conscience de l’antériorité du kérygme sur la parénèse. Combien souvent demandons-nous à des gens qui n’ont pas ou peu reçu l’annonce de la Bonne Nouvelle de se comporter comme des chrétiens? N’est-ce pas alors demander d’eux plus que ce que nous leur donnons?

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