Pourquoi les miracles de Jésus ne sont pas des légendes

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Dans la Bible, on dit que Jésus a chassé des démons, ressuscité des morts et guéri des aveugles et des sourds. Cependant, pour beaucoup de sceptiques, cela ressemble plutôt à des légendes ou à quelque chose de trop fantastique pour y croire.

Il existe deux manières de parler aux sceptiques des miracles de Jésus: une manière générale et une manière spécifique. Cette dernière implique de regarder chaque miracle individuellement et cela peut être très demandant. Examinons plutôt d’une manière générale les stratégies qui s’appliquent aux critères d’historicité reconnus à tous les récits de miracles.

Le critère de l’embarras

Notre première stratégie utilise le critère d'embarras. Cela renvoie à l’idée que, lorsque des détails embarrassants sont rapportés sur un personnage historique sympathique, ils sont probablement vrais, car l’auteur n’aurait aucune raison de les inventer. Un exemple de cela est le récit de Marc sur l’accusation des pharisiens selon laquelle Jésus a accompli des miracles par le pouvoir du diable:

« Il est possédé par Béelzéboul ; c’est par le chef des démons qu’il expulse les démons. » (Marc 3, 22)

Pourquoi Marc inventerait-il une histoire dans laquelle Jésus est accusé de possession démoniaque, alors que celle-ci est susceptible de nuire à la réputation de Jésus et de saper ainsi le but de Marc en écrivant son Évangile? Si le critère d’embarras suggère que l’accusation des pharisiens est historique, alors les contemporains de Jésus le voyaient probablement comme un homme doté de pouvoirs remarquables, qui accomplissait des actes remarquables. Pourquoi autrement feraient-ils une telle accusation?

Il n’est pas probable que les critiques les plus sévères de Jésus reconnaissent qu’il avait des pouvoirs surnaturels à moins que l’on sache communément qu’il les exerçait.

Le critère de la dissimilarité

La deuxième stratégie utilise le critère de dissimilarité. Appliqué à notre cas, il stipule que si un dicton ou un acte attribué à Jésus diffère des traditions juives ou du contexte historique plus large de l'époque, il est probable qu'il soit authentique.

Les différences entre les miracles de Jésus et les récits antiques de faiseur de miracles, juifs et païens, suggèrent aux historiens que les merveilles accomplies par Jésus étaient historiques et ne faisaient pas partie d’une tradition mythique locale. Une caractéristique qui est unique à Jésus est qu’il accomplit ses miracles de sa propre autorité:


  • Marc 2, 9: « Lève-toi, prends ton brancard et marche »
  • Marc 5, 41: « Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! »


Notez que Jésus ne dit pas quelque chose comme: « Au nom de Dieu, lève-toi ». Il donne simplement le commandement, comme s'il possédait le pouvoir de sa propre nature.

En revanche, les prophètes Élie et Élisée de l'Ancien Testament ont fait appel à la puissance de Dieu pour ressusciter les morts (1 Rois 17, 17-22; 2 Rois 4, 32-35). Au premier siècle avant Jésus-Chtist, Honi (Onias), un prodige juif, aurait fait pleuvoir en priant Dieu alors qu'il se tenait au milieu d'un cercle. Parmi les Grecs et les Romains, des méthodes similaires de faiseur de miracles étaient couramment rapportées, que ce soit par le biais de formules magiques, d’objets ou de prières aux dieux, mais ce n'est pas comme cela que Jésus a travaillé.

Une autre caractéristique unique est que Jésus ne fait pas de miracles pour en tirer personnellement profit. Alors que les faiseurs de miracles païens, tels qu'Apollonius de Tyane (premier siècle apr. J.-C.), cherchaient à étonner et à gagner de l'admiration, Jésus se garda d'attirer l'attention sur lui-même:


  • Il a refusé la demande d'Hérode de lui montrer son pouvoir (Luc 23, 8-12)
  • Il était frustré par la demande constante de signes par les pharisiens (Marc 8, 11-12)
  • Il a rejeté la demande de Satan lui demandant de montrer son pouvoir (Matthieu 4, 5-7)
  • Il a ordonné au lépreux guéri de garder le silence (Marc 1, 44)


Beaucoup de gens mélangent par réflexe les miracles de Jésus avec d’autres récits de miracles du monde antique, mais les nombreuses différences entre les merveilles de Jésus et celles d’autres récits anciens - juifs et païens - plaident en faveur de leur historicité. Ce qui peut sembler à première vue être des légendes ne doivent donc pas empêcher des personnes raisonnables d’envisager l’Évangile.

Le contraste entre les miracles de Jésus et les miracles des autres évangiles

La troisième stratégie met en évidence une autre différence: le contraste frappant entre les miracles de Jésus et les histoires frivoles et exagérées trouvées dans les évangiles gnostiques frauduleux apparus au cours des premiers siècles de l’Église.

Nous pouvons utiliser le récit de la résurrection de Marc, qui est simple et sans fioritures. Il n’inclut même pas l’événement même de la résurrection de Jésus. Si Marc inventait ce genre de choses, ne pensez-vous pas qu'il aurait décrit le moment précis où Jésus est revenu à la vie? Cela ne l’aurait-il pas rendu plus intéressant?

La retenue de Marc diffère manifestement des détails extraordinaires de l’évangile apocryphe de Pierre: des anges géants, une croix parlante, une voix céleste et un Jésus sortant de la tombe comme une figure gigantesque dont la tête atteint les nuages!

Cette retenue éditoriale peut être aussi notée ailleurs. Par exemple, pensez à la manière dont les écrivains de l’Évangile ne décrivent pas Jésus comme faisant des miracles pour convertir les cœurs endurcis. Il ne le fait pas pour les parents qui « s'offusquent de lui » dans sa ville natale (Marc 6, 4), les pharisiens qui lui ont demandé de leur donner un « signe du ciel » (Marc 8, 11-13) ou ses ennemis qui l'ont tenté de descendre de la croix pour qu'ils puissent croire (Marc 8, 31-32).

Si les rédacteurs de l’Évangile inventaient des événements, c’est étonnant qu’ils n’aient pas profité de l’occasion pour montrer le pouvoir de Jésus à convaincre ses propres sceptiques, en particulier parce qu’ils essayaient de convaincre leurs propres sceptiques.

Les récits évangéliques des miracles de Jésus dans son ministère public sont aussi réservés et restreints que les récits de sa naissance, de son enfance et de sa résurrection. Seulement le fait de rendre les récits de miracles plus dramatiques les aurait rendus plus attrayants pour des convertis potentiels, mais les écrivains de l’Évangile n’ont pas cédé à la tentation de les exagérer.

Conclusion

La « légende » échappe aux méthodes d’investigation historique moderne, mais les récits des miracles de Jésus ne correspondent pas à ce profil. En revanche, la retenue des écrivains de l’Évangile, le style unique de Jésus et le témoignage de ses ennemis témoignent de la fiabilité historique des récits des miracles de Jésus.


Cet article est une traduction personnelle de l’article « Why Jesus' Miracles Aren't Legends » de Karlo Broussard

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