Les états de la nature humaine

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Suite à la publication de l’article précédent sur l’hérésie pélagienne, une lectrice m’a posé quelques questions au sujet de la nature humaine et des dons qui rendaient la nature humaine de nos premiers parents intègre. Ces questions sont très importantes et je trouvais que ce sujet méritait un article dans cette série sur la grâce. Voici donc pour commencer les cinq états possibles de la nature humaine :

1- La nature pure
La nature pure est la nature humaine (comprenant un corps et une âme avec leurs facultés), mais sans les dons préternaturels (les dons qui rendaient la nature intègre que nous décrirons plus tard), sans la grâce sanctifiante et avant la faute du péché. Cet état n’a jamais existé, car aucun homme n’a jamais été créé dans cet état. Il s’agit seulement d’un état possible qui nous permet de mieux comprendre les autres états.

2- La nature intègre
La nature intègre est la nature pure avec les dons préternaturels, mais sans la grâce sanctifiante et sans la faute du péché. Cet état non plus n’a jamais existé et n’est qu’une possibilité.

3- La nature originelle
La nature originelle est la nature pure avec les dons préternaturels et avec la grâce sanctifiante, mais sans la faute du péché. C’est dans cet état que Dieu créa Adam et Ève.

4- La nature déchue
La nature déchue est la nature pure, sans les dons préternaturels, sans la grâce sanctifiante et blessée par la faute du péché originel. C’est l’état dans lequel les hommes naissent tous désormais depuis Adam, excepté pour Notre Seigneur Jésus-Christ, car sa nature humaine a été assumée dans sa personne divine, et la Vierge Marie, par une grâce spéciale.

5- La nature restaurée
La nature restaurée est la nature pure, sans les dons préternaturels, mais avec la grâce sanctifiante, lorsque celle-ci nous a été rendue grâce aux mérites du sacrifice de Notre Seigneur Jésus-Christ. Elle demeure cependant toujours blessée par la faute du péché. C’est l’état dans lequel se trouvent les chrétiens qui sont baptisés et qui vivent dans la charité selon les commandements de Dieu. C’est dans cet état que nous devons persévérer pour avoir le salut et entrer dans la vision béatifique au Ciel.

Les dons préternaturels

Les dons préternaturels sont des dons qui ont été donnés par Dieu à Adam et Ève lors de leur création et qui rendaient leur nature intègre. Ces dons sont une conséquence de la faveur de la grâce, ce qui explique pourquoi en perdant la grâce sanctifiante, ils ont aussi perdu ces dons préternaturels. On les appelle préternaturels, puisqu’ils ne sont ni naturel, ni surnaturel, mais en dehors de la nature. Voici ces dons :


  • L’impassibilité : Adam et Ève ignoraient la souffrance
  • L’immortalité : Adam et Ève ne devaient pas mourir
  • La science : Adam et Ève avaient reçu directement de Dieu la science
  • L’intégrité : Les facultés d’Adam et Ève n’étaient pas soumis à la concupiscence. Leur corps obéissait sans effort aux passions, les passions à la volonté et la volonté à l’intelligence. Il s’agit du plus beau des dons que l’on peut retrouver un peu avec la grâce de Dieu.


À la lumière de ces éclaircissements sur les dons préternaturels, on comprend alors pourquoi le péché originel ne peut qu’être qu’un péché de l’esprit et non pas un péché de la chair, comme certains l’ont proposé au cours de l’histoire.


Voici ce qu’enseigne le catéchisme de l’Église catholique sur l’état de la création d’Adam et Ève (CEC #374-379):

Le premier homme n’a pas seulement été créé bon, mais il a été constitué dans une amitié avec son Créateur et une harmonie avec lui-même et avec la création autour de lui telles qu’elles ne seront dépassées que par la gloire de la nouvelle création dans le Christ.
L’Église, en interprétant de manière authentique le symbolisme du langage biblique à la lumière du Nouveau Testament et de la Tradition, enseigne que nos premiers parents Adam et Ève ont été constitué dans un état "de sainteté et de justice originelle" (Cc. Trente : DS 1511). Cette grâce de la sainteté originelle était une "participation à la vie divine" (LG 2).
Par le rayonnement de cette grâce toutes les dimensions de la vie de l’homme étaient confortées. Tant qu’il demeurait dans l’intimité divine, l’homme ne devait ni mourir (cf. Gn 2, 17 ; 3, 19), ni souffrir (cf. Gn 3, 16). L’harmonie intérieure de la personne humaine, l’harmonie entre l’homme et la femme (cf. Gn 2, 25), enfin l’harmonie entre le premier couple et toute la création constituait l’état appelé "justice originelle".
La "maîtrise" du monde que Dieu avait accordée à l’homme dès le début, se réalisait avant tout chez l’homme lui-même comme maîtrise de soi. L’homme était intact et ordonné dans tout son être, parce que libre de la triple concupiscence (cf. 1 Jn 2, 16) qui le soumet aux plaisirs des sens, à la convoitise des biens terrestres et à l’affirmation de soi contre les impératifs de la raison.
Le signe de la familiarité avec Dieu, c’est que Dieu le place dans le jardin (cf. Gn 2, 8). Il y vit "pour cultiver le sol et le garder" (Gn 2, 15) : le travail n’est pas une peine (cf. Gn 3, 17-19), mais la collaboration de l’homme et de la femme avec Dieu dans le perfectionnement de la création visible.
C’est toute cette harmonie de la justice originelle, prévue pour l’homme par le dessein de Dieu, qui sera perdu par le péché de nos premiers parents.

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