Les non-chrétiens peuvent-ils être sauvés?

Quatre questions se posent régulièrement sur la position de l'Église au sujet de la possibilité du salut pour ceux qui sont à l'extérieur de ses rangs:

  1. Le baptême est-il nécessaire pour le salut?
  2. Est-ce que tous les non baptisés sont damnés?
  3. Si les non baptisés peuvent être sauvés, pourquoi partager l'Évangile?
  4. L'Église catholique a-t-elle changé ses réponses aux trois questions précédentes?

Pour comprendre comment l'Église peut enseigner simultanément que le baptême est nécessaire au salut et que ceux qui n’ont jamais été baptisés peuvent être sauvés, nous avons à examiner deux choses : comment aller au Ciel et comment aller en Enfer.

Gyula Benczúr, Le Baptême du Vajk (1875)
1. La nécessité du baptême

L’Écriture est étonnamment claire sur le rôle du baptême pour le salut. Je dis « étonnamment », parce que son témoignage est contredit par un grand nombre de chrétiens, en particulier chez les évangéliques.

L’évangélisme soutient que la foi seule est nécessaire pour le salut, mais ils soutiennent cela d'une manière qui peut être résumée comme suit: « Celui qui croit sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné ». En revanche, Jésus-Christ donne explicitement deux conditions pour le salut : la foi et le baptême. « Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé; mais celui qui ne croira pas sera condamné » (Marc 16, 16). Il y pas moyen de contourner ces trois mots supplémentaires et le fait que la position évangélique ignore cette condition explicite pour le salut montre qu'elle est dans l'erreur.

Ce n’est pas le seul exemple dans l'Écriture où est mentionné le rôle du baptême dans la réalisation du salut. Au contraire, il est mentionné à plusieurs reprises. Voilà pourquoi, après avoir décrit l'Arche de Noé, saint Pierre dit:

C’était l’image du baptême qui vous sauve maintenant : il n’est pas la purification des souillures du corps, mais l’engagement envers Dieu d’une bonne conscience; il vous sauve par la résurrection de Jésus-Christ. Après être monté au ciel, il est maintenant à la droite de Dieu; à lui sont soumis les anges, les principautés et les puissances (1 Pierre 3, 21-22).

Cela est aussi la raison pour laquelle, après avoir imposé les mains sur Saint-Paul et l’avoir guéri (voir Actes 9, 17-19), Ananie lui dit encore, « Et maintenant pourquoi tarder? Lève-toi, fais-toi baptiser et purifies-toi de tes péchés en invoquant son nom. (Actes 22:16) ». Rappelons-nous que Paul croit déjà à ce stade, mais Ananie décrit tout de même le baptême comme étant nécessaire pour purifier ses péchés.

Saint-Paul a compris à ce moment pourquoi il est enseigné que le Christ nous sauve « par le bain de la régénération et en nous renouvelant par le Saint-Esprit, qu'il a répandu sur nous largement par Jésus-Christ notre Sauveur, afin que, justifiés par sa grâce, nous devenions héritiers de la vie éternelle selon notre espérance » (Tite 3, 5-7). Plutôt que d’opposer le salut par la grâce contre le salut par le baptême, Paul décrit le salut par la grâce par le baptême.

Faisons ici une petite parenthèse à propos de la position des évangéliques. Les catholiques sont souvent déconcertés par l'obsession des baptistes avec la forme précise du Baptême. Par exemple, vous avez des gens comme John Piper défendant (lien en anglais) pourquoi « notre église et notre dénomination font du baptême par immersion, un élément déterminant de l'appartenance à la communauté de l'alliance locale (mais pas dans le corps universel du Christ) ». Il explique: « Devrions-nous appeler une méthode de baptême inventé par les hommes « baptême », si nous croyons sur de bonnes preuves qu'il s’écarte de la forme que le Christ a inaugurée? Ne serait-ce pas courir le risque de minimiser l'importance que le Christ lui-même avait investie dans l'ordonnance? » En apparence, cela semble bizarre. Il pense que le baptême n’accomplit rien, et pourtant lui et son église refusent d'accepter des chrétiens dans leur église qui ont été baptisés par aspersion, mais qui n'ont pas eu la totalité de leur corps plongé sous l'eau. Ceci, malgré le fait que les chrétiens du premier siècle autorisaient le baptême par aspersion, comme nous le lisons dans le chapitre 7 de la Didachè.

La position de Piper n’est pas si étrange après un examen plus approfondi. En traitant le baptême, non pas comme un sacrement par lequel Dieu nous sauve, mais comme une ordonnance que nous faisons pour Dieu, ils finissent par le traiter de façon légaliste. Le site « Baptist Distinctives » (lien en anglais) reconnaît que « Parce que le baptême et la Cène du Seigneur sont symboliques, l'utilisation des symboles appropriés est importante. » C’est exactement cela: parce qu'ils pensent qu'il est seulement symbolique, et qu’ils ne peuvent pas envisager d’autres rôles que le baptême pourrait jouer pour le christianisme, ils finissent par développer une obsession légaliste à avoir le juste symbole. Ils se rendent bien compte que le Christ et les apôtres passent beaucoup de temps à parler du baptême, mais leur théologie ne laisse pas une place importante au baptême. Leurs obsessions des détails ritualistes sert à combler ce vide, mais de la pire façon possible. Dans Tite 3, 5-7, Paul propose la bonne solution à ce problème: le Christ nous sauve par la grâce, mais Il le fait par le baptême.

La nécessité du baptême pour le salut explique aussi la fin dramatique du sermon de la Pentecôte de Saint-Pierre, dans laquelle ses auditeurs demandent comment être sauvé et il leur répond que c’est par la foi et le baptême :

Or, en entendant (cela), ils eurent le cœur transpercé, et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres : " Frères, que ferons-nous? " Pierre leur dit : " Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour la rémission de vos péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit, car la promesse est pour vous, et pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, autant qu'en appellera le Seigneur notre Dieu. " Et avec force autres paroles il donna son témoignage; et il les exhortait en disant : " Sauvez-vous de cette génération perverse ! " Eux donc, ayant accueilli sa parole, furent baptisés; et ce jour-là s'adjoignirent environ trois mille personnes (Actes 2, 37-41).

Ok, alors l'Écriture enseigne clairement (et à plusieurs reprises) que le baptême est nécessaire au salut. Mais que faisons-nous de ceux qui ne sont pas baptisés? Par exemple, que dire des païens qui ont vécus avant Jésus-Christ, ou les Amérindiens après, mais qui n’avaient pas de baptême et qui ne connaissaient pas le nom de Jésus? À ce sujet, qu'en est-il des fidèles de l'Ancien Testament? Ils avaient les Écritures, ils avaient l'alliance mosaïque, mais ils n’avaient pas le baptême, et ils ne connaissaient pas le nom de Jésus. Ou qu'en est-il du bon larron sur la croix, qui connaissait le nom de Jésus, mais qui ne connaissait pas le baptême (et qui était incapable de la recevoir) ?

De la Danse Macabre du cimetière dominicain de Berne, Allemagne
2. Les trois éléments du péché mortel

En plus de nous fournir une feuille de route vers le ciel, le Catéchisme de l'Église catholique nous dit comment aller en enfer (CEC #1857) : « Est péché mortel tout péché qui a pour objet une matière grave, et qui est commis en pleine connaissance et de propos délibéré ». Donc, pour aller en enfer, vous devez avoir fait (ou omis) quelque chose de grave, l’avoir fait sciemment et l’avoir fait intentionnellement. Est-ce l'enseignement biblique? Oui ça l’est. Qui plus est, c’est également tout à fait raisonnable.

De nos jours, il est fréquent d'entendre des gens, en particulier des protestants évangéliques, dire que tous les péchés sont aussi mauvais aux yeux de Dieu. Cela est un non-sens non biblique, et je suis heureux de voir que beaucoup de protestants repoussent (lien en anglais) cette idée. Habituellement, les personnes qui prétendent cela basent cette idée sur la première moitié de Romains 6, 23, « le salaire du péché, c’est la mort ». De ce passage, on a tiré l'idée que (1) tout péché est mortel, donc un seul péché (peu importe si c’est un pieux mensonge ou un génocide) conduit à la damnation, que (2) tous les péchés sont punis de manière égale, et (3) donc tous les péchés sont tout aussi mauvais aux yeux de Dieu. Aucune de ces conclusions ne découle logiquement de Romains 6, 23, ni l’une de l'autre. Le premier d'entre eux est en fait explicitement démenti par 1 Jean 5, 16-17, dans lequel saint Jean précise que ce ne sont pas tous les péchés qui sont mortels (menant à la mort):

Si quelqu'un voit son frère commettre un péché qui ne va pas à la mort, qu'il prie, et Dieu donnera la vie à ce frère, [à tous ceux dont ce péché ne va pas à la mort]. Il y a tel péché qui va à la mort; ce n'est point pour ce péché-là que je dis de prier (1 Jean 5, 16-17).

Cette dernière ligne - qu'il y a un type d'actes répréhensibles qui sont des péchés, mais pas un péché mortel - est une réfutation directe de l'hypothèse que Romains 6,23 appelle chaque péché mortel. Ou pour expliquer cela d'une autre manière: pour qu'un péché soit le type de péché qui vous envoie en enfer, il doit y avoir matière grave. Le catéchisme de l’Église catholique #1855 décrit cette distinction de cette façon:

Le péché mortel détruit la charité dans le cœur de l’homme par une infraction grave à la loi de Dieu ; il détourne l’homme de Dieu, qui est sa fin ultime et sa béatitude en Lui préférant un bien inférieur. Le péché véniel laisse subsister la charité, même s’il l’offense et la blesse. (CEC #1885)

Mais il ne suffit pas pour l'acte en question soit grave. Vous devez également le savoir. Si vous n’êtes pas au courant, sans culpabilité de votre part, d’un devoir moral ou d’une interdiction, vous n'êtes pas puni, ou au moins puni plus légèrement, pour l’avoir violé. Voilà pourquoi la prière du Christ en croix est « Père, pardonne-leur; car ils ne savent ce qu'ils font (Luc 23, 34) ». C’est également pourquoi saint Paul est doux en réprimandant les Grecs pour leur idolâtrie :

Ainsi donc, étant de la race de Dieu, nous ne devons pas croire que la divinité soit semblable à de l'or ou à de l'argent, ou à de la pierre, sculptés par l'art et l'imagination de l'homme. Dieu, ne tenant pas compte de ces temps d'ignorance, annonce maintenant aux hommes qu'ils aient tous, en tous lieux, à se repentir, parce qu'il a fixé un jour où il doit juger le monde avec justice, par un homme qu'il (y) a destiné, fournissant à tous une garantie en le ressuscitant d'entre les morts (Actes 17, 29-31).

Et c’est pourquoi le Christ conclut une de ses paraboles en disant que ceux dont le péché est enraciné dans l'ignorance seront punis moins sévèrement que ceux qui sciemment désobéit :

Ce serviteur qui, ayant connu la volonté de son maître, n'a rien préparé ni agi selon sa volonté, recevra un grand nombre de coups. quant à celui qui, ne l'ayant pas connue, aura agi de façon à mériter des coups, il n'en recevra qu'un petit nombre. On exigera beaucoup de toux ceux à qui l'on a beaucoup donné; et de celui à qui on a confié beaucoup, on demandera davantage. (Luc 12, 47-48).

Tout cela réfute complètement que « tous les péchés sont également punis », mais cela montre aussi que la connaissance est un élément important dans la gravité d'un péché. Bien sûr, cela a bien du sens. Si vous donnez un sandwich au beurre d'arachide à un enfant qui a une allergie aux arachides, il important de savoir si oui ou non vous saviez qu'il avait une allergie aux arachides.

Et finalement, vous devez agir avec consentement. La loi mosaïque a reconnu cela dès le début, pour faire la distinction entre les femmes adultères et les victimes de viol :

Mais si c'est dans les champs que cet homme rencontre la jeune fille fiancée, et qu'il lui fasse violence et couche avec elle, l'homme qui aura couché avec elle mourra seul. Tu ne feras rien à la jeune fille; il n'y a pas en elle de crime digne de mort, car c'est comme lorsqu'un homme se jette sur son prochain et le tue; le cas est le même. L'homme l'a rencontrée dans les champs, la jeune fille fiancée a crié, mais il n'y avait personne pour la secourir (Deutéronome 22, 25-27).

La jeune fille n’est pas punie du tout, parce qu'elle n'a rien fait de mal. Elle a eu connaissance de la gravité de l'infraction faite contre elle, mais elle n'y a pas consenti. Voilà un cas extrême et évident. D'autres facteurs peuvent aussi comprendre des choses allant du sommeil, à la maladie mentale, jusqu’à la torture.

Parmi les trois facteurs que nous avons discutés, un seul d'entre eux (la gravité de l'acte) peut être connu par nous. La mesure dans laquelle une autre personne savait et a consenti à leurs actes mauvais est connue de Dieu seul :

Le péché mortel est une possibilité radicale de la liberté humaine comme l’amour lui-même. Il entraîne la perte de la charité et la privation de la grâce sanctifiante, c’est-à-dire de l’état de grâce. S’il n’est pas racheté par le repentir et le pardon de Dieu, il cause l’exclusion du Royaume du Christ et la mort éternelle de l’enfer, notre liberté ayant le pouvoir de faire des choix pour toujours, sans retour. Cependant si nous pouvons juger qu’un acte est en soi une faute grave, nous devons confier le jugement sur les personnes à la justice et à la miséricorde de Dieu (CEC #1861).

Mark Antokolski, Mort de Socrate (1875)

3. Le péché mortel et les non baptisés

Il est temps maintenant de lier cette discussion des éléments du péché mortel avec celle du salut des non baptisés. L'hérésie et l'apostasie sont des matières graves. Mais comme saint Paul l’avait reconnu aux Grecs dans Actes 17, la gravité de ces péchés est diminuée (ou peut-être même éliminé) quand il y a un manque de connaissances non coupable. Il y a un monde de différence entre la personne qui ne fait pas appel à Jésus par orgueil et celui qui ne le fait pas parce qu'il ne connaît pas ce doux Nom.

Ainsi, les premiers chrétiens étaient prompts à revendiquer ceux qui auraient été baptisés s’ils en avaient eu la chance. Par exemple, Saint Justin le Martyr dans la Première Apologie, en l’an 160, explique comment la fois les juifs fidèles de l'Ancien Testament et les Grecs préchrétiens pouvaient être sauvé par le Christ:

Socrate, jugeant ces choses à la lumière de la raison et de la vérité, essaya d’éclairer les hommes et de les détourner du culte des démons ; mais les démons, par l’organe des méchants, le firent condamner comme athée et impie, sous prétexte qu’il introduisait des divinités nouvelles. Ils en usent de même envers nous. Car ce n’est pas seulement chez les Grecs et par la bouche de Socrate que le Verbe a fait entendre ainsi la vérité ; mais les barbares aussi ont été éclairés par le même Verbe, revêtu d’une forme sensible, devenu homme et appelé Jésus-Christ, et nous qui croyons en lui, nous disons que les démons qui se sont manifestés ne sont pas les bons génies, mais les génies du mal et de l’impiété, puisqu’ils n’agissent même pas comme les hommes qui aiment la vertu.

Notez la distinction que Justin fait en parlant de ces Gentils qui « vivaient sans raison ». La clé est : Comment répondez-vous à la révélation que vous avez reçue? Les gens demandent souvent quoi faire de ceux qui n’ont jamais entendu l'Évangile. Dans Romains 10, 18, Saint Paul nie que de telles personnes existent. La position constante de l'Église a toujours été que (a) tout le monde reçoit une révélation - la loi naturelle, la conscience, la création, etc.; (b) il est possible d'être sauvé, même avec une très petite parcelle de la révélation, en raison du travail de la grâce; et (c) plus vous avez à travailler avec la grâce, plus vous êtes susceptible d'y répondre et d’être effectivement sauvé. Voilà pourquoi nous évangélisons. Nous voulons donner aux gens les outils nécessaires pour être sauvés et ouvrir autant de canaux possibles par lesquels le Saint-Esprit peut travailler. Supposer que parce qu'une personne est ignorante d'une partie de l'Évangile et qu'elle pourrait alors s'en porter mieux est une insulte à l'Évangile.

Alors oui, le baptême est nécessaire au salut, mais le refus de se faire baptiser est seulement un péché mortel si le refus est en connaissance de cause et fait de façon délibérée. Ceux qui ne sont pas baptisés sans aucune faute de leur part - que ce soit par ignorance non coupable, ou par l'incapacité à être baptisé, comme dans le cas de la mort de catéchumènes, etc. - ne sont pas damnés pour quelque chose qui est en dehors de leur contrôle. Et ce ne sont pas là de nouvelles intuitions de Vatican II, mais tout cela peut être trouvé au sein des premiers Pères de l'Église.

Cet article est une traduction personnelle de l’article «Can Non-Christians Be Saved?» de Joe Heschmeyer. Vous pouvez consulter l’article original en anglais ici.

Commentaires

  1. tres bon article , Miguel
    Dieu vous benisse

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  2. Si je comprends ton texte, tu présentes l’hérésie et l’apostasie comme des péchés et donc, si nous ne respectons pas les conditions du péché mortel à leur égard, nous ne sommes pas vraiment coupables de ces péchés. Ainsi, une personne hérétique ou apostate sans la pleine connaissance et la libre volonté ne serait pas vraiment coupable de son hérésie ou de son apostasie, elle recevrait donc le pardon de Dieu de la même façon qu’une personne qui a la foi.

    Je pensais que l’incrédulité (ou l’hérésie ou l’apostasie) n’était pas un péché mais plutôt une disposition spirituelle qui nous empêche de recevoir le pardon pour nos péchés. Ne pas croire en celui qui nous fait pardonner nos fautes est une faute? Les critères qui déterminent la gravité d’une faute sont les mêmes qui déterminent si nous recevront le pardon de nos fautes? Je reconnais là certains enseignements que j’ai lus, mais je trouve ça bizarre…

    Aussi, avec cette compréhension, le baptême n’est nécessaire que si nous avons une pleine connaissance et une libre volonté face au baptême. Dans les faits, on peut facilement croire que la plupart des êtes humains n’ont pas ces conditions. Ainsi, le baptême n’est pas nécessaire pour la plupart des êtes humains? Là encore, je trouve ça bizarre…

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    1. Bonjour Sylvain,

      En fait, je crois qu’il y pourrait y avoir un problème à dire que « les critères qui déterminent la gravité d’une faute sont les mêmes qui déterminent si nous recevront le pardon de nos fautes ». Car les critères qui sont présenté ci-haut sont ceux pour juger de la culpabilité d’un péché. Pour le pardon de nos fautes et ultimement pour obtenir le salut, il n’est pas question uniquement de ne pas avoir commis de péché mortel, il nous faut aussi se repentir de nos péchés et encore plus important, avoir la grâce sanctifiante et c’est de cela qu’il pourrait y avoir, par un moyen connu de Dieu seul, une possibilité de recevoir cette grâce sanctifiante par Dieu en dehors des moyens ordinaires comme les sacrements du baptême, de la pénitence ou de la contrition parfaite (qui inclus l’intention de recevoir le sacrement de pénitence).

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    2. "Bien que Dieu puisse par des voies connues de lui seul amener à la foi ‘sans laquelle il est impossible de plaire à Dieu’ (He 11, 6) des hommes qui, sans faute de leur part, ignorent l’Évangile, l’Église a le devoir en même temps que le droit sacré d’évangéliser " (AG 7) tous les hommes. "

      - Catéchisme de l'Église catholique # 848

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    3. C’est l’aspect « sans faute de leur part » qui me laisse circonspect. Envisager que l’ignorance de l’Évangile puisse être une faute, ça implique que, si on n’a pas commis cette faute, on mériterait d’être pardonné. Pourtant, le pardon est totalement gratuit. En conséquence, le fait que notre ignorance de l’Évangile soit coupable ou pas ne devrait rien changer.

      La justice sans la miséricorde impliquerait que nous soyons tous condamnés. C’est une grâce de miséricorde qui nous ouvre la porte du salut. Mais cette notion – ignorer l’Évangile sans faute de notre part – implique que nous devons faire quelque chose (ne pas commettre une faute qui nous fait ignorer l’Évangile) afin de recevoir cette miséricorde. Je devine que quelque chose m’échappe, mais ça me semble discordant.

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    4. Bonjour Sylvain,

      Je crois que je comprends mieux ton questionnement maintenant. Ce n’est pas comme si Dieu pardonnait automatiquement tous les ignorants invincibles et qu’ils sont tous sauvés. Je crois que c’est là une interprétation erronée des enseignements de Lumen Gentium… sinon on a qu’à plus évangéliser du tout et puis tout le monde deviendra des ignorants invincibles automatiquement sauvés… et il y aurait là une discordance.

      L’ignorance invincible ne nous mérite pas le salut, mais un ignorant invincible ayant cherché Dieu par amour pour Dieu pourrait recevoir la grâce sanctifiante d’un moyen connu de Dieu seul et être sauvé. Cependant, il ne suffit pas de mourir en état d’ignorance invincible pour être sauvé. Le meurtrier qui meut en état d’ignorance invincible sans avoir le moindre repentir des meurtres qu’il a commis ne sera très probablement pas sauvé… même si le pardon est gratuit.

      J’ai aussi peine à concevoir que cette même disposition d’amour et de recherche de Dieu soit possible dans le cœur d’un ignorant coupable… mais seul Dieu peut sonder les cœurs et il ne nous appartient pas de porter ce genre de jugement. L’important est que nous savons que tous seront jugés avec justice et miséricorde… une justice et une miséricorde encore plus juste et miséricordieuse que nous pouvons l’exprimer.

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  3. Je publie ce commentaire que j'ai effacé par erreur:

    Nadia El Harch a laissé un nouveau commentaire sur votre message « Les non-chrétiens peuvent-ils être sauvés? » :

    Je considère que chaque être vivant sur cette terre (Et dans l'Univers) est une créature de Dieu (voir Dieu lui-même; c’est-à-dire parfait !). De ce simple constat, il est impensable et totalement incohérent (rien dans notre Univers ne l’est) que Dieu en rejette certaines et pas d'autres (Il se condamnerait Lui-même et serait ainsi, aussi imparfait que l’homme) !
    Les religions, ne sont rien d'autres que des mouvements liés à des bouquins écrits il y a des milliers d'années (même d’avantage) et qui dictent depuis la nuit des temps, des règles sociétales (qui se voient modifiées en fonction de « l’évolution » de nos systèmes sociétaux, et des technologies y relatives (Dieu n’a rien à voir dans ces aménagements qui fluctuent selon les idées prédominantes du moment) afin de mieux gérer les populations !
    Les pires ennemis de l'homme, ce sont ses propres peurs; que certains individus ont exploitées (et le font toujours, religieusement ou politiquement) pour dominer leurs semblables et détenir le Pouvoir au nom de...
    L'enfer, n'existe nulle part d'autre qu'incarné ! L'homme se le créé tout seul (choix qui lui a été donné) en ne respectant pas les règles de la nature même des éléments vivants auxquels il appartient de par la chair !
    Etudiez les êtres vivants considérés comme « inférieurs » par l’homme et vous ne pourrez que constater Sa perfection ! Personne au Monde vivant ou mort ne peut dicter à un autre être vivant en Son NOM des règles de vie d’où découleraient (si non respectées) un « jugement » définissant qui serait « sauvé » de celui qui ne le serait pas.
    Celui/celle qui le fait, enfreint une règle universelle (hors toute foi enseignée), l’Humilité ! Jésus que je considère comme un homme « sage » ayant la connaissance de la nature (tous les règnes vivants) qui l’entourait, en fait mention.

    Dans toutes les religions qu’il m’a été donné « d’étudier », j’y ai constaté les mêmes récurrences, avec d’autres mots, d’autres images, mais dans le fond, elles sont toutes identiques ! Elles ne servent que ceux et celles qui aiment par-dessus tout le Pouvoir (d’aider, de condamner, de tuer, toujours au Nom de… etc.) !

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    Réponses
    1. Bonjour Nadia,

      Je dois vous avouer qu’à chaque fois que j’entends dire qu’une personne a beaucoup étudié les religions et qu’elle les a trouvés toutes semblables, j’ai peine à croire que cette étude a été plus que superficielle, tant les différences sont grandes et souvent irréconciliables pour autant qu’on accorde un peu de sérieux à ce qui est proposé. Il y a certes un peu plus de points communs dans la sphère de l’expérience religieuse, mais se contenter uniquement de considérer l’expérience sans égard aux vérités proposées est déjà une grande différence de certains de ces courants religieux (qu’ils soient organisés ou non).

      En tout cas dans le christianisme, Dieu ne rejette personne et il veut que tout le monde soit sauvé. Il donne à tous la grâce de façon suffisante afin que chacun puisse parvenir au salut. Il dépend de nous de répondre adéquatement à sa grâce.

      Que Dieu vous guide dans vos études des religions

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