Que faire lorsque nous n'avons plus de pasteurs?

Ce blog a pour objet de faire connaître la foi catholique. Et pourtant, les contributeurs sont tous des laïcs. Comment se fait-il qu’on se soit donnés pour objectif d’enseigner la foi, alors que ce rôle revient normalement aux ministres ordonnés de l’Église?

Lundi dernier, les contributeurs de ce blog se sont réunis pour prendre un repas ensemble. À un moment dans la conversation, j’ai dit que mon épouse avait été catéchisée comme tous les autres Québécois et Québécoises catholiques de sa génération et pourtant elle ne savait pas avant de me connaître qu’elle avait l’obligation d’assister à la messe le dimanche, sous peine de péché mortel. Quelqu’un d’autre est venu dire qu’il n’avait jamais été informé que c’était un péché de coucher avec sa copine sans être mariés. Des choses pourtant élémentaires!

La triste réalité est que nous vivons à une époque où le peuple de Dieu a été abandonné par ses pasteurs. Cela fait environ un demi-siècle que les évêques et les prêtres n’enseignent plus la foi catholique, ou du moins ils ne l’enseignent pas correctement. Les choses s’améliorent tranquillement, mais il reste beaucoup de travail à faire.

En attendant, que devons-nous faire devant l’inaction des pasteurs?

La réponse m'est venue hier à l’Office des lectures dans un extrait du sermon de Saint Augustin De pastoribus:

« Et mes pasteurs n’ont point cherché mes brebis, et ils n’ont eu soin que de se paître eux-mêmes, sans se mettre en peine de paître mes troupeaux. C’est pourquoi, ô pasteurs, écoutez la parole du Seigneur. » Mais à quels pasteurs commande-t-il d’écouter sa parole? « Voici ce que dit le Seigneur Dieu : Je viens moi-même à ces pasteurs, j’irai chercher mon troupeau, et je le reprendrai moi-même entre leurs mains. » (Ez 34, 9-10) Écoutez, et instruisez-vous, vous qui êtes le troupeau de Dieu; Dieu redemande ses brebis aux mauvais pasteurs, et il leur demande compte de leur sang. Voici en effet ce qu’il dit dans un autre endroit par la bouche du même prophète : « Fils de l’homme, je vous ai établi pour servir de sentinelle à la maison d’Israël, vous écouterez les paroles de ma bouche, et vous leur annoncerez ce que je leur aurai dit. Si, lorsque je dirai au pécheur : vous mourrez de mort, vous ne parlez pas à l’impie pour qu’il se retire de sa mauvaise voie, et qu’il ne veuille pas en sortir, il mourra dans son iniquité, mais vous aurez délivré votre âme » (Ez 33, 7, etc.) Qu’est-ce donc mes frères? Voyez-vous combien il est dangereux de se taire! Ce pécheur meurt, et il meurt en toute justice; il meurt dans son impiété et dans son péché, sa négligence est cause de sa mort. Il aurait trouvé, s’il avait voulu, le pasteur vivant qui a dit : « Je vis, dit le Seigneur, » mais grâce à sa négligence et au silence coupable de celui qu’il avait établi à sa tête, pour lui servir de sentinelle et de conseil, l’un meurt en toute justice, et l’autre n’est point justement condamné. « Mais, continue Dieu par son prophète, si vous avez dit à l’impie que je menaçais du glaive : vous mourrez de mort, et qu’il ne se garde pas du glaive qui le menace, et que le glaive survenant lui donne la mort, il mourra dans son péché, mais vous avez délivré votre âme. » (Ez 33, 3, etc.) Il y a donc obligation pour nous de ne point nous taire, et pour vous, si nous gardions le silence, d’écouter dans les saintes Écritures les paroles du divin Pasteur.
Même si nos pasteurs sont largement absents, nous ne sommes pas au dépourvu. Nous avons les saintes Écritures et tout l’enseignement de l’Église pour nous guider. Si nous refusons d’y porter attention, c’est notre propre négligence qui sera cause de notre perte. Cela ne diminue pas la culpabilité des pasteurs qui ont gardé le silence, mais nous n’aurons que nous-mêmes à blâmer si nous n’écoutons pas la voix du divin Pasteur dans l’évangile.

Commentaires

  1. En effet, malheureusement, la grande majorité des homélies que l'on entend de nos jours n'ont rien de spécifiquement catholique. Tout est nivelé vers le bas pour ne pas offenser les paroissiens. Si la vérité était réellement proclamée, il y aurait certainement des gens qui quitteraient l'Église, et ça ferait mal aux finances des paroisses. Par contre, les catholiques "non tièdes" demeureraient toujours (et c'est eux qui contribuent le plus financièrement de toute façon) et plusieurs tièdes deviendraient fervents, et il y aurait beaucoup de conversions.

    Il semble que ça soit l'amour de l'argent qui paralyse plusieurs pasteurs de l'Église et leur empêche de proclamer la vérité.

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  2. On peut spéculer sur les causes : l'argent, l'impiété, l'incroyance, etc., mais en bout de ligne ce qui nous concerne en tant que fidèles laïcs est de faire notre possible pour comprendre la foi chrétienne avec les moyens que nous avons.

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